Une famille formidable
- Éditeur Fullbright
- Développeur Fullbright
- Sortie initiale 15 août 2013
- Genre Aventure
Le pitch de départ de Gone Home tient en une ligne : juin 1995, après un voyage en Europe de plusieurs mois, Kaitlin, 21 ans, rentre chez elle dans la maison familiale en Oregon. Problème : personne n'est venu l'accueillir à l'aéroport.
L'histoire
Petit à petit vous recollez les morceaux d'une famille sans histoires ou presque : un père écrivain raté obsédé par l'assassinat de JFK qui trouve enfin le succès grâce à une maison d'édition spécialisée dans les publications obscures ; une mère garde forestière qui gravit les échelons mais a également des doutes sur son couple ; et une petite sœur dont l'amour impossible de sa copine devient l'objet principal de votre enquête familiale. Vous pensiez que ça serait la fête en rentrant mais c'est finalement loin d'être le cas.
Le principe
Écrans et lampes allumés, maison déserte : bienvenue chez vous.
Vous êtes libre d'évoluer comme vous le souhaitez, cependant le sous-sol, la cuisine et le grenier ne sont accessibles qu'en trouvant comment les ouvrir. Il suffit pour cela d'être attentif, de prendre soin de lire les quelques éléments et écouter les mémos vocaux associés à quelques objets pour saisir ce qui anime chaque membre de votre famille, en particulier votre sœur. Cette dernière fait l'objet d'une attention particulière puisqu'elle passera par plusieurs phases précédant et suivant son coming-out, pas franchement bien appréhendé par ses parents.
Pour qui ?
Maintenant, vous savez.
L'anecdote
On l'a tous fait.
Vous en saurez également davantage sur de nombreux éléments qui habillent la maison, comme par exemple à qui ils ont demandé d'écrire à la manière d'une maman pour un mot laissé sur un bloc-note, ou encore cette carte de vœux envoyée par un oncle, qui est en fait signée par un des créateurs de Deus Ex. Ou bien le code secret du coffre fort, 0451, où l'on découvre qui est un clin d'œil à la série des Bioshock. Il s'agit du premier code à saisir dans les jeux de la série, repris également en clin d'œil dans Deus Ex. Le game designer de Gone Home a fini par se le faire tatouer sur le bras. J'adore ces anecdotes.
- L'ambiance
- La finition du titre dans les moindres détails
- La cohérence de l'histoire avec le lieu
- Les commentaires de l'équipe qui en apprennent beaucoup sur le jeu et comment il a été pensé
- L'histoire du père semble sous-exploitée, il y avait pourtant de la matière
- Pas d'enjeu dans les rares énigmes : il s'agit simplement de suivre le fil de l'histoire pour avancer
Gone Home n'est pas vraiment un jeu, ni une expérience. Il s'agit d'un moment passé dans une maison déserte et pourtant imprégnée des tracas plus ou moins importants de la famille qui l'habite. Avec un souci du détail infini, cette visite virtuelle d'une demeure ordinaire vous transporte, pendant une poignée d'heures, dans l'intimité d'une famille d'Oregon. Un titre qui par sa simplicité peut d'abord surprendre voire décevoir mais peu à peu se laisse apprivoiser. Vous ressortez de cette petite aventure avec le sentiment d'avoir fait partie de cette famille déchirée. À vous de rentrer à la maison à présent.