Test | Rocket League
06 août 2015

Le petit nerveux gonflé à la nitro

Testé par sur
Aussi disponible sur
Rocket League
  • Éditeur Psyonix
  • Développeur Psyonix
  • Sortie initiale 7 juil. 2015
  • Genre Action

Si vous êtes à la recherche d'un jeu multi local ou online nerveux, abordable au niveau technique et qui provoque un fou rire à chaque action, Rocket League est fait pour vous. Le titre de Psyonix est en passe de devenir un véritable phénomène tant il engrène les joueurs dans la décadence jouissive de sa prise en main immédiate.

Le principe

Dans une salle de réunion chez Psyonix, plusieurs années plus tôt, deux game-designers se disputent à propos du prochain titre à créer. "Je te dis qu'il faut faire un jeu de course mais en plus nerveux façon TrackMania ou Mario Kart" L'autre n'en démord pas : "Je préfèrerais que l'on se penche sur les jeux de foot, j'en ai marre de jouer à FIFA". Cela dure depuis des heures quand un troisième, resté silencieux jusqu'à présent, prend la parole : "Messieurs, vous avez tous les deux raison. Nous allons créer un jeu de football délirant avec des voitures sur le terrain." Silence absolu dans la salle de réunion... Puis tous explosent de joie : "C'est tellement absurde que ça peut marcher !" s'écrient-ils.

Juillet 2015, des milliers de joueurs enchaînent les matchs de cinq minutes de 4 à 8 joueurs au volant de leurs bolides mécaniques, actionnant turbos et sauts vrillés pour tenter de mettre cette énorme balle dans les cages adverses. Un terrain de taille réduite, peu de joueurs, une vitesse moyenne de 90 km/h, deux buts : Rocket League se résume à cela. La simplicité même du concept a de quoi dérouter au premier abord mais très vite après votre première action un peu acrobatique vous vous prenez au jeu. Reprise de volée, dribble, rebonds, sont autant de techniques que vous apprendrez à maîtriser à bord de votre véhicule mais que vous expérimenterez naturellement de match en match, jusqu'à apprécier regarder le ralenti de l'action et vous surprendre à crier sur votre canapé comme un soir de finale de coupe du monde.
En voiture Simone (et mets ta ceinture)

Le multi

C'est chaud ! C'est chaud ! C'est chaud !

Rocket League prend tout son envol (haha) dans le jeu multijoueur. Cela peut d'ailleurs se passer hors ligne, à la maison jusqu'à 4 joueurs en écran splitté, cet exploit étant devenu un rareté du monde vidéoludique. En ligne vous pouvez affronter jusqu'à 8 joueurs, dans des matchs allant du 1 contre 1, pour un duel les yeux dans les yeux, à du 4 contre 4 où le carnage est total. Les matchs 2 contre 2 sont assez sympathiques à jouer avec un coéquipier tandis que les 3 contre 3 apportent le bon équilibre attaquants / gardien. Car ne vous y méprenez pas, derrière cette apparence de grand n'importe-quoi, il y a une véritable stratégie de groupe à mettre en place, avec des rôles bien définis. Le gardien a la lourde responsabilité de défendre ses cages et peut s'appuyer sur le double saut pour bloquer les tirs et dégager la balle au loin. Un attaquant se doit quant à lui de contrôler un minimum le ballon pour cadrer son tir ou le centrer, de sorte qu'un co-équipier puisse surgir derrière lui et marquer le but d'une cabriole, ou d'une pichenette si la défense adverse pousse par mégarde le ballon vers son but (ce qui arrive très souvent).

Avec un chrono unique de cinq minutes, les matchs s'enchainent et ne se ressemblent pas, selon les coéquipiers qui vous sont attribués au hasard. Certains se targuent d'une maîtrise parfaite de leur trajectoire au sol ou en l'air (l'usage du turbo vous permet de voler quelques instants), d'autres misent sur la chance du débutant pour marquer. Un système simple de chat par mots pré-écris actionnables avec la flèche du pad vous permettent d'échanger rapidement avec votre équipe (Au centre ! ; En défense !) ou avec tout le monde (Beau tir ; $#%@#!).
Une équipe fait corps et doit coordonner ses membres

Pour qui ?

Oh elle est belle

Psyonix n'en n'est en réalité pas à son coup d'essai. En 2009 sortait Supersonic Acrobatic Rocket-Powered Battle-Cars, un tout petit peu passé inaperçu, mais posant les bases de l'actuel Rocket League. Le titre de 2009 proposait des modes de jeux variés et des arènes au terrain accidenté : rien de cela ne subsiste aujourd'hui. Dans Rocket League les terrains sont identiques, le mode de jeu est unique : rien de modulable si ce n'est les accessoires de décoration qui customisent votre véhicule – mais sans en changer les caractéristiques.

Devant ce manque de variété, vous pouvez vous attendre à délaisser le titre une fois votre jauge de fun redescendue, ce qui peut durer facilement plusieurs semaines. Psyonix compte créer des tournois pour dynamiser le jeu en ligne, déjà bien installé chez les joueurs. Mais sans penser au futur, l'action qui mêle stratégie sportive et délire de grosses cylindrées dans une même arène a de quoi surprendre, voir d'en laisser sceptique plus d'un. Mais une fois la manette en mains et le premier match lancé, l'envie d'en faire toujours plus à base d'actions acrobatiques prend le dessus. Et pour maîtriser pleinement votre véhicule et la balle, les entraînements proposés dans le jeu ne seront pas de trop.
Recommandé à ceux qui n'aiment pas le foot

L'anecdote

Oui, j'apprécie le replay...

Lors de vos premiers matchs de Rocket League vous serez surpris par la facilité avec laquelle vous pensez maitriser le ballon. Mais à la différence des jeux de football classique, il y a une donnée supplémentaire à prendre en compte : le volume. En effet, le jeu ne se déroule pas qu'au sol. Avec l'effet de rebond du ballon, vous aurez à de nombreuses reprises l'envie irrationnelle de voler à sa rencontre pour le frapper d'un grand coup de capot. Et vous aurez raison. Le titre encourage ce genre d'action qui vous pousseront à maîtriser davantage votre bolide. Le double saut accompagné d'un coup de booster vous feront voler tel un oiseau à travers le terrain. Très utile pour prendre de court votre adversaire.

Il m'a ainsi été possible, lors d'un match endiablé à égalité qui a vu son issue scellée par les prolongations, de voler à la rencontre du ballon, effectuer une vrille pour le contrôler, le plaquer au sol pour le pousser en direction des cages adverses, puis activer un coup de boost pour lui asséner une trajectoire nette et directe au fond du goal. Je le reconnais : j'ai été le premier surpris.
Marquer contre son camp ? Oups
Les Plus
  • Accessible à tous les joueurs dès le premier match
  • Le délire absolu des 4 vs 4
  • Double saut, cabrioles, contrôles : la technique permet d'aller loin
  • Une IA qui tient la route
  • Le split screen en multi local, c'est oui
Les Moins
  • Les matchs classés ne s'enchainent pas, il faut repasser par le menu principal : pourquoi ?
  • La musique tecktonico-n'importe-quoi : pourquoi ?
  • Le concept unique risque à un moment de tourner en rond
  • De sérieux problèmes de lag dans certaines parties
Résultat

Qu'on se le dise, Rocket League a tout pour devenir un titre de référence en matière de e-sport. Sans aller jusqu'à la professionnalisation, il vous offre tout le nécessaire pour passer un bon moment avec une prise en main immédiate. Des copains passent à la maison ? Ne choisissez pas entre Fifa ou Mario Kart, lancez Rocket League. Un seul concept, qui au bout de quelques semaines pourra cependant vous lasser : des matchs nerveux en petites équipes à bord de bolides capables de sautiller un peu partout. Mais avant d'en avoir marre, attrapez la balle au bond, contrôlez-la et tirez avant qu'un adversaire ne vienne shooter dedans avec son pare-choc. Les actions sont nombreuses et peuvent chaque instant redistribuer les cartes. On ne compte plus les buts marqués dans les cinq dernières secondes...

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