Ça fait du bien là où ça fait mal
- Éditeur Nexon America
- Développeur Neople
- Sortie initiale 27 mars 2025
- Genres Action, Aventure, Rôle
Dans The First Berserker : Khazan, vous incarnez un barbare et ça se sent. Vous brisez des crânes, éviscérez des ours et empalez des lézards dans ce jeu d'action-aventure qui reprend tous les codes des Dark Souls. Ce n'est que justice : vos ennemis font pareil. Un jeu qui pourrait être vendu avec un flacon de Synthol.

L'histoire
Le principe

Double lames rapides, grosse épée lente ou lance équilibrée : à vous de choisir à tout moment.
La difficulté

Les âmes de défiance simulent les invasions spectrales des Souls like. Parfaites pour farmer.
Commençons par la difficulté. Les développeurs ont intégré un mode Facile plus généreux en dégâts subis comme infligés, mais qui ne règle pas le souci numéro un du jeu : des pics de difficulté très inégaux. Vous pouvez rouler sur un niveau avec votre arme favorite puis tomber sur un ennemi puissant soudain hyper résistant à vos attaques. Même chose avec les boss : même si arrivez à éviter toutes leurs attaques, les vôtres ne leur font d'abord aucun dégât ou presque. Voir une barre de vie qui fait toute la largeur de l'écran disparaître millimètre par millimètre est déprimant – vous vous laisserez parfois mourir pour revenir au point de sauvegarde et faire du leveling, et ce en Facile comme en Normal. Injuste et incompréhensible : c'est comme s'il fallait atteindre un niveau minimum pour pouvoir passer ces ennemis précis. C'est l'école Excel qui remplace l'école du skill, du get good.
Pour qui ?

Oui, il y a un marais. Et une grosse araignée soudain dix fois plus résistante que ses congénères.
Le vrai souci, c'est que plus vous avancez dans le jeu, plus le level design plan plan et la direction artistique terne rendent le farm répétitif. Dans Dark Souls III au hasard, la beauté des décors, la narration environnementale ou encore la mélancolie qui transpirait des vieilles pierres que vous exploriez sublimait l'expérience. Rien de tel dans Khazan. Les aplats de couleurs ressemblent à de mauvais filtres Instagram, sans trouvailles graphiques pour rehausser la palette de marrons, de verts ou de bleus. Il faut donc vraiment aimer la nervosité des combats et la perfection des boss pour continuer, passées les huit ou dix premières heures excitantes (sur la quarantaine environ pour en voir le bout).
L'anecdote

Jeux de lumière, musique orchestrale... La mise en scène de ce boss est magistrale. Un grand moment.
- Les combats nerveux et lisibles
- Les boss dignes de FromSoftware, une Masterclass
- Les compétences dont on peut changer comme de chemise (ou d'arme)
- Les trois types d'arme, pour varier les approches
- Le mode Facile, même s'il reste très bancal
- Des pics de difficulté très aléatoires : le farm casse la progression
- Un level design peu inspiré, des missions qui copient-collent des niveaux
- Une direction artistique moyenne, qui ne tutoie pas le sublime des FromSoftware
- Pas de mode coop même pour les boss – hérésie ! Juste des invocations d'IA
Voilà un jeu bien étrange. Il commence sur les chapeaux de roues avec les meilleurs combats du genre, à la fois nerveux et parfaitement lisibles. Avec les meilleurs boss jamais vus dans un Souls-like, tout à fait dignes d'un Dark Souls III (ah, Vipère... !). Tout ça pour finir empalé sur des murs de difficulté aléatoire : ici une araignée géante gavée de points de vie, là un ennemi qui se régénère en vous blessant... Ajoutez des niveaux peu inspirés, une direction artistique terne et un lore très classique, et l'excitation des débuts fait vite place à l'ennui. Le farming devient d'ailleurs un peu trop fréquent, même en Facile. Espérons que les développeurs reviendront avec une suite plus équilibrée, au lore, au level design et à la direction artistique plus soignés – parce que les fondamentaux du combat sont bien là.