- Éditeur Atari
- Développeur Epic Games
- Sortie initiale 6 févr. 2004
- Genre First Person Shooter
Au petit jeu des sept erreurs, les différences entre Unreal Tournament 2003 et Unreal Tournament 2004 ne sautent pas aux yeux. Certes, le petit 2004 est plus récent mais il n'est pas franchement beaucoup plus beau pour autant. Il a quand même un peu forci : son petit bide replet cache une quarantaine de cartes exclusives, une poignée de nouveaux modes de jeu et surtout quantité de véhicules. En fouillant dans ses tripes, on tombe presque sur des morceaux d'Halo mal digérés, sur des jeeps dans lesquelles on monte à plusieurs pour aller taquiner les gueux d'en face, et que l'on quitte en pièces détachées quand ces petits canaillou ont eu l'idée d'emmener un tank avec eux. C'est rigolo, c'est défoulant, c'est pas original pour un sou évidemment mais purée, qu'est-ce que c'est bon !
La soupe primitive
Au bonheur des nerdz
Quelques grammes de finesse
Pour nous, les brutes
C'est propre, ça sent bon
Conclusion à réponses multiples
Ce qui accentue encore cette fracture sociale, c'est que UT2004 permet quand même de se la jouer plus finement. Les modes Attaque, Capture du Drapeau, Bombe de Balle et même Assaut ménagent quelques subtilités agréables, quand on a la chance de jouer entre personnes de bon goût. On s'étripe avec grâce, on met en place quelques tactiques de fourbe, on développe le bel et noble esprit d'equipe, bref, on participe à de vraies compétitions. C'est toutefois assez rare. Il faut atteindre un bon niveau pour savourer ce genre de raffinement ou jouer entre connaisseurs exclusivement ; sur le net, c'est plutôt bourrin. Cela dit, même ainsi, on se laisse rapidement bercer par cette douce volupté qui pousse le gros bill à aligner malicieusement la tête de son infortuné ennemi en maintenant un excellent ratio stress/réflexes. Il faut être réactif mais précis, impassible pour bien labourer les angles morts, sans se laisser déconcentrer par l'explosion d'hémoglobine saluant une décapitation. Et en même temps, on doit rester nerveux pour réagir lestement au sifflement vengeur des roquettes malintentionnées. Quelque part, c'est grand. On renoue avec quelque chose de viscéral, de reptilien, de primitif, avec des sensations nerveuses qu'il faut apprendre à dompter. Unreal Tournament 2004 procure ce type d'excitation, en solo comme en multi, en finesse comme en muscle, et c'est clairement le genre d'expérience à tenter même pour les habitués du genre, tant c'est brutal et râpeux comme un parpaing bien frais. Avec ces chouettes effets Kiss Cool, même ceux que UT2003 avaient laissé de marbre se laissent attendrir cette fois-ci.