Au cœur de vos ténèbres
- Éditeur Konami
- Développeur Bloober Team
- Sortie initiale 8 oct. 2024
- Genres Action, Aventure, Horreur, Survival
Survival horror iconique sorti en 2001 sur PlayStation 2, Silent Hill 2 fait l'objet d'un remake. Graphismes entièrement refaits, sound design hallucinant, utilisation exemplaire de la DualSense sur PS5, ray tracing sur PC : tout est fait pour vous en mettre plein la vue. Mais est-ce que le cœur du jeu fonctionne toujours autant, plus de 20 ans après ?
L'histoire
Des rangées de maisons rustiques et pittoresques émaillent ce magnifique paysage de montagnes. Lorsque vient le crépuscule, la surface du lac de Toluca brille de mille
Le principe
La vue de dos trop rapprochée emprunte beaucoup aux survival horror récents.
La particularité de cet épisode, c'est cette audace. Il aborde des thèmes traumatiques et violents qui peuvent sincèrement déranger les plus sensibles. Un disclaimer bourré de spoilers s'affiche d'ailleurs à chaque partie. À raison, tant le jeu maintient une pression constante. Manette en mains, le sound design est magistral – musiques crispantes, radio qui grésille à l'approche d'ennemis, respiration lourde de James en bout de course ou après un combat... L'impression de jouer un personnage hitchcockien, lambda et dépassé par les événements, donne une coloration particulière au jeu.
Pour qui ?
Maria ressemble à votre femme, version délurée. Son adresse préférée en ville ? Le strip club... !
Pour peu que vous passiez outre la maniabilité un peu rigide, et la course beaucoup trop lente vu le nombre d'allers-retours imposés, vous tomberez peut-être sous le charme vénéneux de cette ville mystérieuse, brumeuse, où les drames et les vicissitudes du passé remontent lentement à la surface de votre conscience. Au-delà de sa beauté plastique et de sa direction artistique dantesques, c'est un jeu au sous-texte extrêmement violent qui ne vous laissera pas indifférent. Ni indemne. Un peu comme Heavy Rain, aussi. Reste qu'il faut surmonter les archaïsmes du level design, avec ses intérieurs pénibles.
L'anecdote
Les combats de boss sont réussis ratés. Surtout si vous n'avez pas économisé vos munitions...
Comme Alan Wake, James court lentement. Beaucoup trop pour des énigmes qui vous demandent de crapahuter tout le temps – surtout que le jeu vous oblige à contourner en permanence des portes fermées et des grilles. Le tout avec une carte qui ne vous dit jamais si vous avez récupéré tous les objets d'une pièce, contrairement à celle de Resident Evil 2 Remake – seuls les objectifs sont annotés, et ce n'est pas toujours suffisant. J'ai bien fait de persévérer, cela dit, poussé par le scénario, les personnages. La rencontre avec Maria donne un coup de fouet au jeu. Tout comme le retour aux rues brumeuses, après les couloirs répétitifs. Ensuite, c'est à nouveau le drame : le jeu continue d'alterner intérieurs claustrophobiques avec énigmes Fedex (l'hôpital Brookhaven, la prison de Toluca, l'hôtel Lakeview...), et rues embrumées. Si vous n'avez pas aimé les déplacements lambins de Alan Wake II, ni les combats de boss brouillons, passez peut-être votre chemin : Silent Hill 2 a les mêmes travers.
- Le sound design, magistral
- L'ambiance incroyable, oppressante
- La réalisation, notamment sur PC
- L'utilisation magistrale de la DualSense sur PS5, de son haut-parleur notamment
- Les thèmes abordés – matures pour certains, clivants pour d'autres, dérangeants pour tous
- Le level design daté avec ses allers-retours lambins pour résoudre des puzzles
- La carte qui manque cruellement d'indications
- Les combats de boss brouillons
Silent Hill 2 ne va pas vous laisser indifférent. Son atmosphère unique, à la fois mélancolique et angoissante, doit beaucoup au sound design : musiques glaçantes, radio crachotante quand les monstres approchent, couloirs sombres à peine éclairés par votre lampe torche... Sans parler des thèmes ultra glauques abordés de façon très crue et mature par le jeu. Plus de vingt ans après, le bond technologique est remarquable. Dommage que le level design rappelle un peu trop les jeux des années 90-2000 avec ses allers-retours répétitifs, sa carte pas très claire et ses déplacements ultra lents. Plus ses boss éponges à balles. Des archaïsmes clivants, qui ne choqueront pas les fans du genre mais qui risquent de lasser les autres... Vous êtes prévenus.