- Éditeur Eidos Interactive
- Développeur Ion Storm
- Sortie initiale 5 mars 2004
- Genres Action, Aventure
Deus Ex fait partie de ces jeux qui ont marqué une génération de joueurs au point de créer un fan club très élitiste : il y a ceux qui en font partie, ceux qui ont joué à ce jeu d'aventure, d'action et de rôle, qui ont apprécié sa liberté d'action légendaire et son scénario cyber-punk tortueux... et puis il y a les autres, ceux qui sont passés à côté de ce monument ou qui, suprême hérésie, y ont joué sans le trouver si terrible que ça. Vu ses ventes décevantes, la seconde catégorie l'a emporté sur la première, ce qui n'a pas dissuadé Eidos de remettre le couvert avec cette suite. L'ennui, c'est que le développement console et PC ainsi que l'envie de faire un jeu plus accessible le rendent bancal, trop inférieur au premier pour les fans purs et dur et trop complexe malgré tout pour les nouveaux venus. C'est très handicapant et pourtant cela n'empêche pas Deus Ex : Invisible War d'être tout bonnement incontournable.
Un jeu à part
Alex D, loser
Trop de liberté tue la liberté
Intelligence contre technicité
Qui suis-je ? Où vais-je ? Qui tue-je ?
Une question de priorités
- La réalisation, l'univers efficace
- La liberté d'action
- Les biomodifications variées et amusantes
- Assez court, défauts ergonomiques
- Background touffu, peut-être un peu intello
Ceux que ces questions travaillent trouveront avec Deus Ex : Invisible War un formidable petit labo de chimie, un vivier complexe aux itérations passionnantes. Essayer toutes les fins proposées peut même devenir un but qui viendra compenser un durée de vie faiblarde : à un loukoum près, dix heures suffisent pour en voir le bout. Les autres en revanche vont pointer du doigt la simplification de cette suite par rapport au premier épisode ou pester contre ses nombreux défauts. C'est vrai, les biomodifications remplacent tout le côté jeu de rôle du précédent opus. Et toutes ne sont pas judicieuses. On se demande encore à quoi sert le drône biotoxique par exemple, qui n'attaque que les cibles organiques, alors que finir le jeu sans être un pro du piratage relève de l'héroîsme. On peut aussi pester à cause de l'interface rétinienne zarbie et pas très pratique à l'usage, de la lenteur du changement d'arme suicidaire en plein combat, de l'imprécision de la visée due à une inertie un peu trop prononcée... On peut pester aussi contre le background touffu, s'extasier avec une béatitude nostalgique et vaguement hypocrite sur les qualités du premier Deus Ex et affirmer en bon nerd que le second, en comparaison, ne vaut pas tripette. Ca permettra de se faire bien voir dans les bbq de hardcore gamer, mais on sera alors passé bêtement à côté d'un des jeux les plus intelligents de ces dernières années ; d'un des jeux qui, en posant de vraies questions de fond intéressantes, ni consensuelles, ni manichéennes, aboutit à un petit prodige : appâter les joueurs en quête d'implication et plus seulement de sensations, ceux qui veulent du consistant et plus seulement du superficiel, de l'émotion et plus seulement de la sensation. Pour tous les autres, il reste Unreal Tournament 2004.