Confessions nocturnes
- Éditeur New Blood Interactive
- Développeur Airdorf Games
- Sortie initiale 21 oct. 2022
- Genre Horreur
Qui aurait pu penser qu'un jeu composé littéralement de 3 couleurs et de 120 pixels pouvait autant flanquer la frousse ? Faith réussit l'exploit de provoquer une peur insidieuse, malaisante, sale, avec les seules contraintes d'une Atari 2600. Et quand tout espoir est perdu, que même la police refuse de s'en mêler, il ne reste plus que l'Église et ses exorcistes. Mais par quelle diablerie Faith nous a envoûté ?
L'histoire
Vous poursuivez votre chemin quand soudain un cri strident perce la nuit : une forme humaine désarticulée vous tombe dessus, telle une araignée lancée à pleine vitesse. Pétrifié, votre seul réflexe est de dégainer votre crucifix. Quelle chance, la vue de la croix fait fuir cette créature. Avant sa fuite vous avez pu voir dans un clair de lune fugace son visage. Vous auriez juré discerner une adolescente de 14 ans. Comment est-ce possible ? Vous voilà enfin dans la maison, visiblement abandonnée dans la précipitation. Des traces de sang mènent à la cave. Et... C'était quoi ces bruits à l'étage ? Vous serrez fort votre crucifix au point de ne plus sentir vos doigts...
Le principe
Je suis persuadé d'avoir vu quelque chose bouger dans le reflet du miroir.
Comme en pleine lecture d'une nouvelle de Lovecraft, vous ressentez le besoin de tourner les pages. Qu'est-il arrivé à cette femme qui a perdu son enfant, alors qu'à chaque visite chez le docteur une grand-mère plantée devant la porte lui faisait un large sourire... cette même grand-mère qui plusieurs semaines après le drame tenait en ses bras un bambin de l'âge qu'aurait eu son propre enfant ? En quelques éléments visuels, narratifs, sonores, Faith vous plonge dans son monde entrecoupé de séances plus actives d'exorcisme : armé de votre crucifix, vous évitez les êtres possédés pour leur brandir la preuve de votre foi et leur faire abandonner le corps emprunté des pauvres victimes.
L'ambiance
Ces traces de sang n'étaient pas là en quittant la pièce.
Avec une histoire écrite au cordeau, une tension sonore millimétrée, sa progression digne des meilleurs films de série B, le titre vous concocte la recette parfaite de la séquence d'horreur. Pas l'horreur gore ou absurde, non, celle qui prend aux tripes, vous glace le sang en une fraction de seconde, l'horreur insidieuse qui s'installe et devient la normalité.
Pour qui ?
Une cave, un prêtre, un adolescent.
L'anecdote
Ne dites pas que ça ne fait pas flipper.
Et puis, il y a maintenant Faith. Je ne pensais pas une seconde sentir mon sang se glacer avec aussi peu de pixels, et pourtant la première rencontre avec la créature a donné le ton. Plus tard, quand j'ai exploré une maison à l'abandon, j'ai clairement vu une forme à travers la fenêtre, j'en suis persuadé. Fugace. Mais bien présente, en tout cas assez pour me faire stopper net et écouter chaque petit bruit. Non, clairement, Faith c'est le jeu de pure horreur que peu de titres parviennent à créer.
- Des histoires saisissantes
- Jouez avec le son !
- Les animations en rotoscopie
- Un retour à la peur, la vraie
- Faire autant avec si peu, quel tour de force
- L'Église ambivalente et sa mission de purification
- Certains boss à la collision un peu fantoche
Ayez la foi dans Faith. Son choix audacieux de replonger dans les contraintes technologiques du milieu des années 1980 n'est qu'une façade. Sa construction de l'horreur, sa narration, son ambiance sont les véritables éléments du titre et vous seriez bien surpris de constater qu'il est possible d'être saisi d'effroi avec si peu d'éléments à l'écran. Des traces de pas ensanglantés qui apparaissent dans l'ombre de votre personnage et vous voilà parano pour le reste du jeu. Un petit bijou comme on n'en fait plus.