Un Venom au plafond
- Éditeur Sony Interactive Entertainment
- Développeur Insomniac Games
- Sortie initiale 20 oct. 2023
- Genres Action, Aventure
Vous rêvez de voler entre les gratte-ciels, de piquer vers le sol pour éclater un groupe de détraqués avant de vous propulser dans les airs vers une nouvelle destination... ? Parfait, Batman Arkham City est... Pardon, Marvel's Spider-Man 2 est là pour ça.
L'histoire
Le principe
Mal utilisé, surtout présent dans de courtes cinématiques, Kraven est la déception de cette suite.
Petite originalité : Marvel's Spider-Man 2 ajoute une wingsuit qui permet de planer littéralement en empruntant des couloirs aériens, ou en se propulsant à l'aide de courants chauds. La vitesse de déplacement est parfois affolante – vous aurez presque l'impression de jouer un avion de chasse. C'est nécessaire d'utiliser cette nouvelle capacité, les missions de la campagne vous expédiant systématiquement à l'autre bout de la ville – à un, deux voire trois kilomètres de distance. Ce qui prend un poil trop de temps si vous décidez de vous balancer à l'ancienne ; sachant qu'il faut réaliser deux tiers des activités annexes dans chaque quartier pour débloquer les téléportations locales, une purge.
Le non-multi
Une poignée de missions, assez rares au final, vous obligent à aider l'autre Spider-Man.
Bref, une occasion manquée qui aurait considérablement allongé la durée de vie. En l'état, il suffit d'une quinzaine d'heures de jeu pour rincer la campagne solo et faire un tiers des activités annexes, dans la lignée de Marvel's Spider-Man : Miles Morales. Ce ne serait pas si frustrant si le passage d'un Spider-Man à l'autre n'était pas entièrement scripté selon les missions – contrairement à un Grand Theft Auto V où vous aviez la main sur ces changements. Et si le rythme du jeu n'était pas plombé par des missions d'infiltration hyper dirigistes et par quelques niveaux d'exposition longuets, avec des dialogues creux et des puzzles faciles. Forcer les joueurs à rester au sol, à marcher, à écouter des échanges dégoulinants de bons sentiments, alors que le jeu propose juste avant et juste après le meilleur gameplay de cette génération de console, c'est presque un crime – et un défaut déjà reproché aux deux précédents opus.
Pour qui ?
La wingsuit est obligatoire pour aller d'une mission principale à l'autre – ici, 3 km à couvrir...
Pire, contrairement aux deux précédents jeux, le rythme est ici beaucoup plus inégal. Il faut attendre le symbiote après la première moitié du jeu pour que l'intérêt décolle enfin, et qu'il ne soit plus possible de lâcher la manette tant le gameplay et le scénario deviennent tous les deux passionnants. C'est tardif, pollué par Kraven le figurant ; et cela laissera un goût amer à tous ceux qui avaient adoré la relation quasi filiale entre Peter et le Dr Octopus dans le premier volet, la tension croissante, jusqu'au dénouement tragique. Bref, achetez-le surtout pour les activités annexes et pour l'open world, plutôt que pour l'histoire.
L'anecdote
Le symbiote rend les combats beaucoup plus violents – et Peter Parker moins boyscout.
- La voltige entre immeubles, la wingsuit
- Le punch des combats
- Le symbiote, Venom
- Pas de temps de chargement
- Ray tracing, Variable Refresh Rate pour les TV compatibles : un bijou d'optimisation
- Très court pour 80 € : dix heures pour finir la campagne solo, deux fois moins que le premier opus
- Quelques bugs bloquants : collisions, ennemis coincés, Spider-Man qui passe à travers la map...
- Pas de coop malgré les deux Spider-Man
- Les missions d'infiltration ultra linéaires ("Funky", "Good Men", "Wake Up"...)
- Les missions d'exposition longuettes aux dialogues convenus ("Roll Like We Used To", "Healing The World", "A Second Chance"...)
Avant de casser votre tirelire, soyez prévenus : cette suite est plus courte et moins bien rythmée, à cause de missions d'exposition et d'infiltration fades dans sa première moitié. C'est grâce à sa mise en scène et à son gameplay qu'elle se rattrape, avec une maniabilité irréprochable. Qu'il s'agisse des combats ou des déplacements en wingsuit, Marvel's Spider-Man 2 procure d'excellentes sensations – c'est la nouvelle référence du genre, tout simplement. L'arrivée du symbiote, et notamment de Venom, achève d'en faire le digne successeur des Batman Arkham et de ses ennemis légendaires. Une réussite, bien que plus courte et inégale que le premier opus.