Un RPG de mauvais Groot
- Éditeur Square Enix
- Développeur Eidos Montréal
- Sortie initiale 26 oct. 2021
- Genre Third Person Shooter
Vous avez détesté Marvel's Avengers ? Tant mieux, Marvel's Guardians of the Galaxy n'a rien à voir : pas de multi, pas de grind, pas de micro-transactions... Square Enix a changé son fusil d'épaule pour proposer un jeu d'action-RPG solo très simple. Alléluia !
L'histoire
Le principe
Les graphismes et la direction artistique sont de toute beauté. Le dépaysement est total.
Le côté RPG est du coup très léger. Restent quelques puzzles environnementaux plutôt réussis, basés sur la coopération : Groot qui fait s'élever une plateforme, Gamora qui vous fait la courte échelle, Drax qui déplace un énorme obstacle... Si le début est vraiment poussif, avec beaucoup de longs tunnels narratifs chez les Cohortes de Nova ou sur la planète de Lady Hellbender, la fin du jeu révèle le potentiel de ce Mass Effect linéaire qui ne dit pas son nom. Les choix faits en amont donnent des résultats bien visibles, plus ou moins bons selon les circonstances – et souvent bien trop tard pour reprendre une veille sauvegarde. Privilégier tel ou tel protagoniste dans les dialogues peut donner des embranchements différents dans les niveaux, ou une aide bienvenue à la toute fin du jeu ; comme Nova qui affaiblit des robots géants et vous facilite un combat.
Les combats
Le seul combat en une quinzaine d'heures où j'ai pu me cacher derrière un obstacle (brièvement).
Il faut attendre la deuxième moitié du jeu pour que les combats deviennent un peu plus intéressants. D'abord grâce aux nouvelles munitions qui permettent d'électrocuter des groupes d'ennemis ou de geler ceux qui se régénèrent. D'autres munitions attirent les ennemis pour des attaques au corps-à-corps dévastatrices qui s'avèrent redoutables contre les snipers. Dommage que le jeu n'ait pas poussé la logique en variant davantage les ennemis, pour forcer à jongler entre munitions et pouvoirs : le gros des troupes se contente vite de soldats immobiles qui vous tirent dessus de loin et vous frappent au corps-à-corps. Répétitif et ennuyeux. Vous trouvez rapidement une combinaison gagnante que vous utilisez ensuite en boucle : il devient possible de nettoyer un groupe d'ennemis en quelques secondes en déclenchant une attaque de zone avec Groot ou Rocket histoire d'envoyer tout le monde au tapis, puis en faisant charger Drax ou Gamora.
Restent les objets du décor à faire tomber ou exploser au passage d'un ennemi. Et les boosts de combat qui se déclenchent en se concertant avec les autres gardiens, quand la jauge spéciale est remplie. Un excellent prétexte pour déclencher une des superbes musiques des années 80 – finir un boss sur le Never Gonna Give You Up de Rick Astley arrache forcément un sourire. Les boss sont d'ailleurs très réussis, à la fois immenses et dotés d'attaques qui changent au fur et à mesure que le combat avance. Vous garderez un souvenir ému de votre rencontre avec le légendaire Fin Fang Foom sur la planète de glace Maklu IV – lui aussi d'ailleurs.
Pour qui ?
Il faut parfois distraire un ennemi pendant que Rocket fait des siennes.
N'en attendez pas des miracles toutefois. Les quelques embranchements selon les dialogues ne suffisent pas à lancer un New Game Plus une fois le jeu fini : il suffit d'un run pour débloquer tous les pouvoirs et améliorations. Malgré quelques niveaux originaux et des flashbacks émouvants, Marvel's Guardians of the Galaxy cumule trop de défauts pour marcher sur les platebandes des meilleurs Mass Effect. Il se situe un peu au-dessus d'un Andromeda, mais est-ce un exploit... ?
L'anecdote
Vos choix influencent quelques combats. Vous aurez aussi plus ou moins d'alliés à la fin.
J'ai choisi de vendre Groot, de laisser Drax négocier – et même flirter – avec la redoutable collectionneuse de monstres, récupérant plus de 9 000 crédits... que j'ai cru bon de dépenser intégralement sur Knowhere avant d'avoir pu rembourser ma dette à Nova. Je ne regrette rien : j'ai eu un niveau d'infiltration au milieu de gardes ivres morts au lieu d'enchaîner des combats répétitifs ; et je suis resté roleplay en gérant mon argent comme Peter Quill l'aurait fait !
- Les graphismes, les modélisations bluffantes et la direction artistique
- La bande-son
- Les choix de dialogue qui influencent un peu les niveaux suivants
- Quelques niveaux qui prennent des risques, comme la plongée dans le cerveau de Drax
- Les combats brouillons face à des ennemis trop résistants, dans des arènes plates
- De grosses baisses de rythme avec des tunnels narratifs
- Ultra linéaire : impossible d'explorer les planètes librement, niveaux couloirs à l'ancienne
- Pas de multi, pas de coop pour prolonger la durée de vie
- De gros ralentissements en combat sur Xbox Series X en sortant de veille
Mieux que Marvel's Avengers mais moins bien que les Mass Effect : Marvel's Guardians of the Galaxy est un jeu d'action-RPG moyen, un titre qui n'intéressera que les affamés de voyages dépaysants dans l'espace, à la rencontre de planètes et de créatures originales. La bande-son années 80 de qualité donne une touche rétro à cette aventure spatiale longue d'une quinzaine d'heures environ, dont le principal défaut est un rythme en dents de scie – jusqu'à ses nombreuses fins qui rappellent cruellement qu'il n'y a pas que Peter Jackson qui ne sait pas toujours comment s'arrêter.