Test | Monster Hunter Rise
06 avr. 2021

La chasse à cœur

Testé par sur
Aussi disponible sur
Monster Hunter Rise
  • Éditeur Capcom
  • Développeur Capcom
  • Sortie initiale 26 mars 2021
  • Genres Action, Rôle

Vous aimez les dinos ? Et les armes ? Et le loot ? Et le grind ? Parfait, alors la chasse est ouverte ! Monster Hunter Rise propose de massacrer des monstres vaguement préhistoriques, un peu comme si le Pr Grant avait fait ses courses avec John Wick.

L'histoire

Des monstres et du loot : Monster Hunter Rise ne s'embarrasse pas d'un scénario compliqué. Si vous insistez, vous apprendrez que l'histoire se déroule autour du village de Kamura, célèbre pour sa production d'acier Tatara, et détruit par une Calamité un demi-siècle plus tôt. Calamité qui a traumatisé les habitants au point à les pousser à s'équiper comme des Texans près de la frontière mexicaine. Oui, ça vous fait une belle jambe. Retenez juste que de nouvelles quêtes type Tower Defense seront disponibles, et que le reste du temps le village servira de hub avec sa forge, son marchand et ses distributeurs de quêtes.
Le village jadis détruit par une Calamité génocide tout ce qui a des écailles

Le principe

La tente permet de changer d'équipement et de préparer des repas pour booster vos stats.

À la base, les Monster Hunter sont simples : vous choisissez une quête, vous vous téléportez sur une carte, vous allez sur l'icône qui vous indique un monstre et vous le tabassez jusqu'à ce qu'il s'échappe (plusieurs fois), puis qu'il meurt enfin. Dépiautage, loot, retour au camp, upgrades et nouvelle quête Fedex (ou Lycos pour les papys du web) : la boucle est bouclée. Ça a l'air simple, sauf que la première heure sert à manger du tutoriel avec une avalanche de fenêtres popup insupportables. Croisez un marchand, des minerais, du miel ou une crotte géante (oui c'est possible), et le jeu vous explique dans le détail tout ce que vous pouvez en faire. Insupportable – le jeu vous aiderait presque à retrouver votre braguette, comme on dit chez les McClane. L'interface est au diapason avec des combinaisons de boutons dans tous les sens, au point que des fonctions simples comme afficher la carte ou retourner au village sont planquées dans des sous-menus. Dommage.
Dépiautage, loot, retour au camp : la boucle est bouclée

L’apprentissage

Les Chumskys à chevaucher permettent de se déplacer rapidement – un bonheur.

Si vous n'avez jamais essayé un Monster Hunter, cette version Switch risque de vous effrayer. La prise en main est laborieuse au début, les quêtes « va chercher ci, va tuer ça » sans aucun scénario ne sont pas passionnantes... Le tout sur une seule et même carte que vous allez vite connaître par cœur. Il faut persévérer et surtout jouer en coop pour bénéficier des conseils des autres joueurs : gestion de son équipement, meilleures armes, endurance, etc.

Par rapport au grand frère Monster Hunter World, cette version Switch est heureusement plus dynamique. Vous bénéficiez de Chumskys, des chiens à chevaucher pour aller beaucoup plus vite – traverser la carte ou pourchasser un monstre qui a pris la fuite devient incroyablement facile. Vous disposez aussi d'un grappin – bon, un "Filoptère" – pour escalader des parois, revenir sur un monstre qui vous a envoyé bouler au loin, l'attaquer et même... le chevaucher. Une fois maîtrisé, le grappin est un des ajouts les plus excitants du jeu.
Cette version Switch risque de vous effrayer

Le multi

Le cycle jour / nuit a une influence sur les monstres – dont beaucoup pioncent la nuit !

Trouver d'autres joueurs est incroyablement facile, vu les ventes Grand Theft Auto-esques de cet épisode Switch. Si les missions en solo ne sont pas jouables à plusieurs, toutes les quêtes du Grand-Camp qui proposent des chasses velues peuvent – et doivent presque – se faire en multi. Ne faites pas l'erreur d'y aller à deux seulement : il faut laisser les sessions ouvertes pour attaquer à quatre, sous peine de se retrouver face à des ennemis increvables. De vrais sacs à points de vie à deux, bien que le jeu soit censé ajuster la difficulté en temps réel selon le nombre de participants. Pas besoin de chat vocal cela dit, la coopération est intuitive... contrairement au système de lobby, peu ergonomique. Un conseil : lisez un guide en ligne dédié, vous vous épargnerez beaucoup de « J'ai lancé la quête, elle se charge chez toi... ? »
Il faut laisser les sessions ouvertes pour chasser à quatre

Pour qui ?

L'utilisation du Filoptère rend combats et déplacements plus fluides.

Si c'est votre premier Monster Hunter, vous allez souffrir. Interface chargée, ergonomie discutable, systèmes complexes et tutoriel à se flinguer risquent de vous refroidir plus vite qu'un Sub-Zero. Il faut persévérer, jouer en multi, lire les guides pour débutants qui pullulent sur le net et sur Youtube pour commencer à leveler et à s'amuser vraiment. Une fois les systèmes de Filoptère et de levelling maîtrisés (armes, talents et talismans), Monster Hunter Rise devient passionnant. Et nerveux grâce aux braves petits Chumskys : en comparaison, Monster Hunter World est mou du genou. Ajoutez des graphismes somptueux et vous obtenez un des meilleurs jeux de la Switch, à condition d'avoir un abonnement Online.
En comparaison, Monster Hunter World est mou du genou

L'anecdote

Une fois chevauché, vous pouvez diriger un monstre et attaquer les autres.

Le Filoptère a beau avoir un nom ridicule, il s'avère hyper utile en combat. Utilisez-le sur les monstres pour les ralentir et même les chevaucher afin d'attaquer tout ce qui bouge, et de charger une attaque spéciale à utiliser contre les autres monstres. Vous pouvez aussi précipiter votre monture contre un obstacle pour lui faire perdre des points de vie... voire, comme ça m'est arrivé avec un ami, improviser un combat avec chacun sa monture ! Même si les attaques, les parades et les déplacements sont incroyablement lents, enfourcher l'Aknosom géant ou le Grand Izuchi que l'on combattait encore quelques minutes auparavant fait toujours son petit effet.
Enfourcher un Aknosom géant ou le Grand Izuchi fait toujours son petit effet
Les Plus
  • Toute la complexité de Monster World en plus rythmé
  • Réalisation somptueuse
  • Les nouveautés, Filoptère et Chumskys en tête
  • Le multijoueur avec les quêtes du Grand-Camp
Les Moins
  • Difficile d'accès pour les nouveaux venus
  • Ergonomie pensée pour les poulpes
Résultat

Monster Hunter Rise n'est pas un jeu apéritif auquel vous pouvez jouer dix minutes entre deux stations. C'est un jeu exigeant, doté de mécanismes imbriqués les uns dans les autres comme des poupées russes, et qui forcera les plus bourrins à prendre leurs lunettes d'intello pour aller lire tous les guides en ligne – en plus des tutoriels éreintants qui tuent le rythme des premières heures. Attention toutefois : si le jeu est un must en multi, avec des amis pour vous apprendre les bases, il peut vite devenir terriblement répétitif en solo. Il faut aimer le loot et le grind.

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