Test | Persona 5 : Strikers

23 févr. 2021

Retour à Tokyo. Joker et Morgana préparent leurs vacances d'été avec le gang des Voleurs Fantômes : Ryuji, Ann, Yusuke, Makoto – cette bande de potes que vous avez déjà pu suivre dans Persona 5. Mais avant d'emprunter le camping-car de Sojiro et de quitter enfin Tokyo, les Voleurs Fantômes vont tomber sur un os, Alice. Et sur une Intelligence Artificielle, Sophia...

Ce Persona 5 : Strikers est la suite directe de Persona 5. Si vous ne l'aviez pas fait, le jeu réexplique tous les concepts du jeu original, notamment les univers parallèles, ou encore la Chambre de Velours, en évitant les spoilers – dommage quand même que les fans doivent se retaper de longues heures de tutoriel lors du prologue à Tokyo. Vous vous baladez en ville, enquêtez sur la réputation douteuse d'une personnalité locale, infiltrez sa psyché torturée, localisez son trésor, revenez dans le monde réel et déclenchez un vent de panique avant de l'affronter... pour purifier son cœur. Le tout dans un buddy road movie estival, avec une ambiance qui tranche avec le précédent opus : oubliez les cours, l'école, la bibliothèque ennuyeuse à mourir. Et ce n'est pas le seul changement.

Finis les combats au tour par tour : Persona 5 : Strikers est passé au temps réel. Vous voyez toujours les ennemis sur la carte, vous pouvez toujours tenter des embuscades pour prendre l'avantage, mais cette fois-ci, plus de menu lors des combats. Vous attaquez directement, déclenchez des sorts, utilisez le décor pour faire vos attaques de zone... Vous enchaînez les combos contre des grappes d'ennemis rarement nombreux, beaucoup moins que dans les autres productions Omega Force. Quelques dizaines d'ennemis en général, le tout dans des arènes délimitées – on est loin, très loin, des grandes cartes ouvertes avec leurs milliers d'ennemis. Et c'est très bien comme ça : Strikers conserve tout le charme de Persona 5. Avec ça et là une petite touche d'originalité comme la cuisine, la boutique de Sophia accessible à tout moment ou encore la possibilité de revenir dans les précédents donjons.

Omega Force a vraiment fait un travail d'orfèvre. Ce Persona 5 : Strikers conserve tout le charme de Persona 5, en ne modifiant que très subtilement la recette originale. À part les combats en temps réel, c'est bel et bien la suite de Persona 5 avec les mêmes personnages, la même alternance entre donjons et graphic novel. Les fans ne vont pas avoir le choix : s'ils veulent connaître la suite des aventures de Joker et de sa bande, il leur faudra Strikers. Dommage que cette suite conserve aussi les (rares) défauts du précédent. Le début est lent, dans un Tokyo trop familier, avec des phases d'exposition à bailler d'ennui pour les joueurs qui connaissent déjà les mécanismes sur le bout des doigts. Le prix à payer pour ne pas fermer la porte aux nouveaux venus, notamment à ceux qui n'avaient pas de PlayStation... ?

Si vous n'avez pas joué à Persona 5, vous n'aurez probablement pas le même rapport aux personnages et à l'histoire. Un des grands plaisirs de Persona 5 : Strikers est de retrouver Joker, l'étudiant discret dans la vraie vie et l'Arsène Lupin virevoltant dans les mondes parallèles. Ne pas avoir assisté à ses rencontres avec Ryuji Sakamoto (Skull) ou encore Ann Takamaki (Panther) va peut-être vous empêcher de vous attacher à leur amitié, au point de vous faire bailler d'ennui devant les (très) nombreux dialogues. Ce Strikers aux combats en temps réel est avant tout un graphic novel, et seulement après un action-RPG. Sans cette intimité avec les personnages, vous allez passer votre temps à vous demander qui sont Yusuke Kitagawa (Fox), Makoto Nijima (Queen), Futaba Sakura (Oracle), Haru Okimura (Noir)... puisque seule l'Intelligence Artificielle Sophia est nouvelle. Vous êtes prévenus !