Dossier | Nos mains sur la Wii
30 juin 2006

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Elle arrive. La Revolution est en marche. La Nintendo Wii lit les jeux GameCube, est dotée d'un service de téléchargement de jeux rétro et sera a priori lancée au prix de 249$ courant novembre 2006. Mais ce qui impressionne le plus, c'est sa prise en main naturelle qui permet de mimer les gestes reproduits instantanément à l'écran. Pour découvrir cette console très surprenante que nous avons eu la chance d'essayer, suivez le lien.

C'est Wii ou c'est non

Les soirées événementielles Nintendo font souvent l'objet de mémorables moments de découverte et de jeu, et à vrai dire, la soirée de présentation de la Wii, dans un grand loft parisien aménagé pour l'occasion de multiples écrans plasma, ne déroge pas à la règle. De magnifiques hotesses en sus. Magnifique aussi la Nintendo DS Lite, présentée en avant-première, puisqu'elle sortait le lendemain, et ses quelques jeux, dont le dernier Zelda, Brain Academy ou Starfox DS. Un peu moins magnifique, en revanche, la politique de communication de Nintendo, qui interdisait à la presse web tout appareil capable de prendre des photos (appareils photos, caméras, téléphones portables), ou qui préférait privilégier le bien-être de quelques cols blancs plutôt que celui de nous autres journalistes, avides de questions laissées sans réponses. Mais intéressons nous plutôt à la star de la soirée : la Wii !


Wario ouvre une salle de sport

Plus bas les genoux !

Lâchez tout, ou plutôt attrapez la manette Wii, voilà le titre le plus fun de cette présentation : WarioWare : Smooth Moves. En quelques secondes, il nous a fait réaliser des tonnes de mouvements qu'on ne se serait pas imaginé faire au milieu de la foule, même en étant un habitué de l'EyeToy. Quelle idée que de se retrouver au volant d'un camion, tenant le pad horizontalement comme un guidon, puis un instant plus tard se tenir les hanches pour faire du hulla hoop. Sans parler du coup du sabre, où la manette doit être caché derrière le dos puis brandit d'un coup sec ; ou encore celui du garçon de café, loin d'être évident, où vous tenez le pad en équilibre sur la paume de la main comme un plateau plein de boissons. Aucun doute, WarioWare : Smooth Moves jette un bon gros pavé dans la marre. Oubliez les boutons des manettes, il vous faut dorénavant penser à mimer la situation pour remporter un mini-jeu. Au début de chacun d'eux, une vignette explicative montre très simplement comment tenir le pad ; puis vous êtes plongé dans la situation, manette en main... A vous de comprendre et réaliser ce qui vous est demandé. Sur la trentaine de jeux essayés, deux ou trois sont restés de grands mystères pour nous, et d'autres trop difficile ou peu maniables, comme celui où il faut pointer un objet et avancer le bras rapidement vers l'écran. Des caméras filmaient les joueurs en train de gesticuler dans tous les sens ou, parfois, s'interroger sur la manière de procéder. Il est donc possible que les vidéos récoltées permettent d'affiner certaines consignes.

Plutôt deux partie de tennis qu'une de Red Steel

Le FPS a de beaux jours devant lui sur Wii.

Oui, Red Steel nous a légèrement déçu. Certes, nous êtions prévenus : le jeu n'est pas fini et cette démo ne reflète pas nécessairement le résultat final. Nous n'allons donc pas nous attarder sur tous les points susceptibles d'évoluer dans le bon sens d'ici la sortie du jeu – comme les textures d'un autre temps, l'environnement plat, les personnages sortis d'une N64 – pour nous focaliser sur les points essentiels. Red Steel est en effet le premier FPS jouable de la Wii, et c'est l'occasion de goûter à sa maniabilité... loin d'être finalisée. L'adaptation nécessaire aux premières minutes de jeu permet de prendre en main cette association Nunchaku / manette inédite pour finalement révéler une efficacité identique à celle des classiques clavier et souris. Bonne nouvelle en somme, puisque le FPS sur console dispose enfin des armes nécessaires pour rivaliser avec le PC. Quelques bonnes surprises comme la possibilité de tenir son pistolet à l'horizontale sur simple rotation du poignet permettent d'oublier assez vite les décors encore pauvres. Espérons qu'Ubisoft proposera un jeu plus flamboyant lors de sa sortie.

Va y avoir du sport

Décors pauvres mais fun garanti : un bon tutorial pour les joueurs.

Wii Sports recèle bien des surprises : trois titres en un se cachent dans ce qui pourrait être le manuel illustré de la Wii. Pas compliqués, ces titres sont les bienvenus pour commencer à jouer. Le premier des trois, et sans doute le plus amusant, est un jeu de tennis. Prévoyez les bouteilles d'eau car Wii Sports : Tennis n'est pas du genre à se laisser jouer affalé sur son canapé. Levez le bras (et le pad) bien haut pour le service, puis frappez fort dans le vide ; le temps que votre adversaire vous renvoie la balle et c'est à vous de placer un revers pile dans le coin. Si les effets n'étaient pas actifs, les quelques échanges en double que nous avons réalisé ont suffit à nous convaincre. Wii Sports : Tennis procure la sensation d'apprendre ou de réapprendre à jouer aux jeux vidéo, d'une manière inédite et originale.

Sur ce jeu, dommage que le pad soit si petit.

Si le tennis n'est pas vraiment votre fort, il est toujours possible de se rattrapper au golf ou au baseball. Ici aussi, exit les boutons de la manette classique : votre swing devient votre seul et unique atout ! A vrai dire, Wii Sports : Baseball relève plus de la démo technologique que d'un jeu à part entière, puisque les seules interactions possibles se résument à tenter de faire des home run (envoyer la balle hors du terrain en un seul coup), d'un geste sec. C'est défoulant quand même. Wii Sports : Golf semble, quant à lui, un peu plus avancé que son compère ; ici, il faut se concentrer, viser, et driver pour atteindre le green en un seul coup. Ensuite, vient la phase de putting, somme tout simpliste, puisqu'elle consiste à doser sa force de balancement des bras pour remplir une jauge jusqu'au bon trait. Pas follement jouissif non plus, et un peu moins défoulant que les coups de batte. Pour résumer : mettez-vous au tennis.

Le retour de Link

Entre 2D et 3D, ce Zelda surprend par son approche totalement tactile.

Première – bonne – surprise, la Nintendo DS Lite est un sacré petit bijou, très ergonomique et dont l'écran est une véritable merveille de lisibilité. Mais passons ce petit interlude matériel pour nous concentrer sur The Legend of Zelda : Phantom Hourglass, un autre jeu très attendu et tout aussi merveilleux. Link est de retour – encore –, dans une adaptation graphiquement très intéressante. Vous retrouvez le charme des décors en 2D de Zelda 3, les passages en 3D lors des ballades en bateau ou des combats contre les différents boss des Zelda sur Nintendo 64 ou GameCube, auxquels sont greffés les fonctionnalités de la DS : ici, tout se joue au stylet, et bien qu'un peu déroutant au début, le gameplay s'en sort finalement très bien. Il va cependant falloir être faire preuve d'agilité et de précision dans ses mouvements, notamment lors des phases de combat, pour cliquer sur les rochers et les envoyer sur les monstres, ou pour donner des coups d'épée en sélectionnant les potions adéquates au moment opportun. La carte est également de retour sur laquelle il est possible de prendre des notes (l'entraînement sur Pictochat a enfin son utilité !). Et, le meilleur pour la fin, la si envoûtante musique de la série est omniprésente. Magique. En somme, une sorte de synthèse des Zelda de la NES à nos jours.

La DS à la fête (du cerveau)

Quelques centièmes de secondes pour trouver lequel est le plus lourd. Alors ?

Voici maintenant Big Brain Academy, autrement dit le jeu qui prend la relève de Brain Training. Plus convivial, moins scolaire, Big Brain Academy semble davantage s'inspirer des tests de QI pour faire fonctionner votre cerveau tout ramolli par les jeux vidéo, comme chacun le sait. Avec son univers coloré peuplé d'animaux, les exercices semblent tout de suite moins fastidieux. Mais l'aventure se corse en mode multijoueur ; nous avons défendu les couleurs de Gamatomic contre une dizaine d'adversaire simultanément, dans une course folle au meilleur QI. Les tests s'enchainent autour d'un thème prédéfini, tandis que la difficulté croissante permet des revers de situation parfois étonnament opportuns. Ainsi, dans un exercice de calcul de poids, il faut oublier ce que vous savez : l'observation et la rapidité vous permettent par exemple de constater qu'une coccinelle est plus lourde qu'un éléphant. A la veille de l'été et avec ses dizaines de mini-jeux, Big Brain Academy prouve une nouvelle fois que cahiers de vacances et jeux vidéo peuvent faire bon ménage.

Conclusion : la Wii sinon rien

Sur place ou à emporter ?

Des trois consoles nouvelle génération, la Wii semble la plus à même de générer une petite révolution dans le monde du jeux vidéo. Les essais que nous avons pu réaliser confirmer la claque qu'elle apporte : une prise en main complètement inédite qui permet non seulement de réunir une large part de la population, mais aussi de complètement réapprendre à jouer. Oubliez les combinaisons de touches qu'il fallait noter sur un coin de papier pour ne pas se tromper et place aux mouvements naturels. Ouvrez une porte en faisant le geste avec votre main. Donnez un coup de sabre avec vos bras. Frappez un boxeur avec votre poing. Tapez la balle avec votre raquette virtuelle... Ceux qui avaient la fâcheuse habitude de bouger leur GameBoy en même temps que le personnage seront servi.

Rumeur persistante depuis quelques semaines, Wii Sports "serait" directement intégré dans la console et ne consiturait donc pas un jeu à part, mais plutôt une démo géante des capacités de la Wii. A la manière de ce que Pictochat a été pour la NDS, Wii Sports pourrait être la porte d'entrée pour le plus grand nombre dans l'étonnante facilité de prise en main de ce qui promet d'être la console la plus marquante de Nintendo.


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