Le cas Kholat
Kholat fait partie de ces jeux que l'on pourrait davantage qualifer d'expérience vidéoludique. Avec son monde ouvert, ses indications visuelles absentes, sa prise en main à la va-comme-je-te-pousse censée faire "plus vrai", ses énigmes étranges, il a tout d'un jeu que vous allez adorer détester.
L'histoire
L'affaire a fait grand bruit, la zone montagneuse a été interdite pendant trois ans. Personne ne sait ce qu'il s'est réellement passé cette nuit là, et l'enquête conclut son rapport en déterminant que les membres du groupe sont tous morts d' "une force irrésistible inconnue". Bon. Et comme vous êtes un peu dérangé dans votre tête, vous décidez de revenir sur les lieux de l'incident pour faire la lumière sur cette tragédie.
Le principe
Le fantôme d'un randonneur disparu se confie à vous.
Après avoir trouvé une carte des environs et une boussole (en polonais, bon courage pour déterminer le nord du sud), vous avancez un peu au hasard sur l'un des sentiers qui s'offre à vous. Vous ne savez pas dans quelle direction aller ? C'est normal, le jeu veut que vous vous perdiez. Vous pestez contre votre personnage incapable de contourner une branche de rien du tout ? C'est normal, le jeu ne prévoit pas que l'on puisse sauter. Bienvenue dans Kholat, le jeu qui alimente vos frustrations.
L'expérience
Débrouillez-vous avec ça.
Plus loin, vous tombez sur des bribes d'informations des randonneurs. Et quand enfin, par miracle, vous tombez sur une manifestation étrange, vous paniquez. Une sorte de démon prend possession des lieux, sous la forme d'un nuage pas très accueillant, puis d'une forme lumineuse très vive. Avec l'ambiance sonore dramatique qui ne fait rien pour baisser votre niveau de stress, vous n'avez d'autre choix que de prendre vos jambes à votre cou. Enfin, façon de parler, car votre personnage semble avoir sa carte de fidélité chez Burger King et s'essouffle au bout de 25 mètres de course. Résultat, vous mourrez, touché par le démon qui n'apprécie pas trop les êtres vivants dans le coin.
Vous reprenez la partie à votre campement, repartez pour de longues minutes hasardeuses sur les chemins sinueux, retombez sur le démon, mourrez à nouveau. Et cela jusqu'à ce que vous vous parveniez à lui échapper, à la seconde près, ce qui permet d'avoir "nettoyé" la zone en attendant de la prochaine rencontre fatale.
Pour qui ?
Vous pensez que ça passe ? Détrompez-vous, le personnage est coinçé
L'anecdote
Il ne vous ennuiera plus
- L'ambiance sonore contribue pour beaucoup à l'effroi
- Les carnets retrouvés donnent davantage de profondeur à l'histoire
- La boussole en polonais
- Le démon surpuissant
- Tourner en rond finit par sérieusement peser au bout de quelques heures de jeu
Malgré l'histoire vraie sur laquelle il se repose, l'ambiance de Kholat ne justifie pas réellement tout le mal que le joueur se donne pour appréhender le jeu. La prise en main poussive n'aide pas à prendre possession des lieux, du fait d'un personnage au pas lourd, essoufflé, incapable de grimper un petit rocher. L'univers glacial dans lequel vous évoluez impose une certaine terreur permanente : la peur à la fois de vous retrouvez face à ce démon qui vous ôte la vie du bout du doigt, mais aussi la peur de vous perdre au point de sombrer dans la folie, prenant des bifurcation au hasard dans ce labyrinthe glacé. Cramponnez-vous sérieusement pour apprécier l'expérience.