Noir, c'est noir...
- Éditeur Activision
- Développeur Treyarch
- Sortie initiale 6 nov. 2015
- Genre First Person Shooter
Call of Duty : Black Ops III voit le jour après un Advanced Warfare plutôt engageant, ce grâce à un gameplay renouvelé et une campagne solo divertissante. Treyarch va-t-il enfin sortir de sa réputation de développeur de sous-Call of Duty ?
L'histoire
Plus proche du nanar que d'autre chose, Black Ops III mélange une fois de plus les enjeux personnels des protagonistes (en l'occurrence l'équipe précédente) à ceux de la nation, voire du monde. C'est dommage de sans cesse tomber dans le même motif, un peu comme cette approche du terrorisme qui reste tout ce qu'il a de plus simpliste. Les mauvaises langues iront jusqu'à dire qu'il est absolument incroyable de voir autant d'argent être gaspillé pour inclure des acteurs de série reconnus (Christopher Meloni, Katee Sackhoff, etc.) tout en osant nous proposer un scénario au traitement si anecdotique.
C'est d'autant plus regrettable quand on voit la plastique du jeu, très réussie et qui montre que la série s'ancre une bonne fois pour toute sur la dernière génération de consoles. Côté doublage, on tombe toujours dans les travers de la série, avec des dialogues écrits avec les pieds. Entendre des mecs aligner les "fils de pute" ou les "connards" durant certains dialogues donne à coup sûr un côté putassier au titre (les ados trouvent probablement ça cool...), surtout que le scénario est assez brouillon pour en plus y ajouter des grossièretés sans raison apparente. L'art de la punchline, ça s'apprend.
Le principe
Végétation, Asie, forêt enneigée, complexe dans le désert... Le cahier des charges est rempli.
Reprenant les nouveautés apportées par l'exosquelette ayant fait le succès de l'épisode précédent, Black Ops III y ajoute quelques fonctionnalités. Plus mobile (vous pouvez courir sur les murs au sein d'environnement un peu plus ouverts), ce dernier permet désormais d'activer diverses capacités influant sur le gameplay. De la prise de contrôle de tourelles ou de drones au fait de pouvoir faire s'autodétruire des robots, les possibilités sont relativement nombreuses.
Malheureusement, Black Ops III confond deux diversités. Si celle inhérente au gameplay est présente, celle concernant la structure même des missions est aux abonnés absents. Quand Advanced Warfare savait varier les rythmes en imposant de l'infiltration, des passages secondaires mais aussi des moments de calme et de mise en scène, Black Ops III se contente généralement d'enchainer de l'action non-stop.
Certes, des passages annexes (véhicules, infiltration ratée, etc.) restent présents, mais le ressenti est tout autre : les vagues d'ennemis s'enchaînent comme les coups de feu. En résulte l'impression de participer à un simple spectacle abrutissant, où la seule question que vous vous posez est la suivante : "Est-ce enfin fini ?" Un constat d'autant plus dommage quand on voit que le titre incorpore une certaine variété en matière de gameplay.
Le multi
Vous pouvez activer votre interface neuronale pour voir les dangers ennemis vu par votre équipe.
Pour qui ?
Des acteurs ont aussi été modélisés pour le mode Zombie. Ici Ron Perlman (Sons of Anarchy, Hellboy).
L'anecdote
Vous retrouvez sans surprise les phases où il faut protéger un camarade pendant qu'il est occupé.
- C'est joli
- Une campagne longue (voire trop longue)
- Le mode zombie et le multi qui plaira toujours aux adeptes
- Un mission ou deux qui sortent un peu du lot
- La manipulation nulle pour les nuls
- Des bons sentiments en veux-tu en voilà trop
- Un jeu qui ne sait toujours pas changer de rythme (même en comparaison d'Advanced Warfare)
- Au point de devenir abrutissant
- Un titre qui surfe toujours trop sur le passé
- Des éléments pas assez exploités (courses sur les murs, etc.) et d'autres beaucoup trop (les robots).
- Le pire, c'est qu'on a l'impression que ça aurait pu être bien, avec un peu de jugeotte
Il y a quelque chose d'éternellement naïf dans la vision qu'a Treyarch de sa licence. Ainsi, les manipulations inhérentes à Black Ops (et même, allons plus loin, aux Call of Duty modernes) sont comme des échos rappelant le lavage de cerveau subi par le joueur. Cela serait presque malin si le résultat était à la hauteur. Pourtant, à force d'y aller avec de gros sabots, le subterfuge ne prend plus – et il prenait déjà difficilement par le passé. Jamais aidé par sa narration bancale et ses éternelles incohérences, la série Black Ops se mue en triste joueur de poker, celui qui ne peut s'empêcher de bluffer au point que tous les individus présents autour de la table finissent par avoir un sourire en coin. Si Black Ops III aurait pu être intelligent, il ne l'est pas. Si son gameplay aurait pu être festif, il ne l'est pas, la faute à un rythme d'une monotonie affligeante. Oui, avec des "si" on refait le monde, mais on aimerait surtout refaire Call of Duty.