En période d'essai
- Éditeur NACON
- Développeur Kylotonn Racing Games
- Sortie initiale 12 sept. 2024
- Genre Course
Longtemps espéré, le retour de Test Drive est aujourd'hui une réalité. Pourtant, il s'en est passé des choses depuis la sortie de Test Drive Unlimited 2 en 2011. En effet, un certain Forza Horizon a fait son chemin, au point d'enchaîner les épisodes et d'être devenu la référence du jeu d'automobile en monde ouvert.
Le principe
Le gameplay
Les ambiances sont parfois très réussies. Notons toutefois un clipping très présent.
Enfin, le feeling arcade se poursuit avec les courses de cross-country (au gameplay vraiment réussi), ainsi qu'avec une gestion des dégâts presque inexistante et un vrai côté « auto-tamponneuse ». Le titre ne pénalise jamais trop les contacts sur le plan des sensations : foncez dans un mur et votre voiture aura tendance à glisser ou à rebondir légèrement pour vous permettre de vous remettre en course. L'espoir sera toutefois mince compte tenu de l'IA chaotique des concurrents : d'un côté ces derniers feront parfois des erreurs grossières, similaires aux vôtres (d'une certaine façon) ; tandis que d'un autre, elle semblera vous rattraper par on ne sait quelle sorcellerie. Et franchement, si le défis est dans un sens au rendez-vous, la frustration l'est souvent tout autant.
La progression
Constat étonnant : le CPU rate très fréquemment les mêmes virages.
D'un certain point de vue, le titre joue la carte d'un pseudo-réalisme, avec par exemple la présence de lieux (bastions des clans, concessionnaires) au sein de la carte. Rien de véritablement gênant en soi... à condition que la vision persiste en dehors de cela. C'est tout le problème de Solar Crown : le titre est tantôt liberticide, tantôt libertaire. S'il n'est pas gênant en soi de devoir parcourir (à pied) des concessionnaires, cela pose un problème lorsque, pour améliorer notre véhicule, le jeu nous bride en se basant sur son foutu système de réputation. Vous voulez améliorer votre véhicule au début du jeu ? Impossible, la plupart des améliorations se déverrouillent par paliers (par exemple, rang 25). Et ce, quand bien même vous auriez 1 million de crédits en poche.
Cela n'a aucun sens compte tenu de l'univers et du système global du jeu. Ainsi, derrière son monde ouvert, Solar Crown est en réalité dans un contrôle permanent du joueur. Cela vaut pour ses courses qui, malgré des environnements urbains réussis, rejettent le principe d'un Midtown Madness (parcourir une ville pour traverser des checkpoints, mais en passant où nous le désirons) pour quelque chose de conventionnel (des tracés et circuits avec checkpoints quasi impossibles à rater). Là encore, la déception est au rendez-vous.
Énième paradoxe symbolique : le titre propose des voyages rapides à toutes les sauces. Ce n'est pas dérangeant en soi, mais l'expérience semble au bout du compte partir dans tous les sens, proposant par exemple des concessionnaires nous imposant de circuler dans des boutiques, tout en permettant des voyages rapides pour justement se téléporter au sein de ces mêmes concessionnaires. Pourquoi ne pas avoir simplement fait un menu commun, dans ce cas ? Tout Solar Crown repose sur cette dichotomie assez agaçante, faisant croire à des choix radicaux (il faut attendre de nombreuses heures de jeux avant de pouvoir acheter sa première Ferrari, ce qui est gratifiant), mais ne les exécutant que par un contrôle exacerbé (en l'occurrence, l'impossibilité de les acheter avant d'atteindre le niveau 40).
La technique
Quand on voit le prix de certains bolides, le fait d'être bridé par la réputation n'a aucun sens.
Sur Gamatomic, nous prenons généralement notre temps avant de publier un test (avec l'avantage, pour les développeurs, d'avoir plus de répit pour patcher un jeu). Pourtant, Solar Crown nous a mis dans des situations bien délicates : impossible de jouer au titre à la réception du jeu (la faute à une maintenance). Plus problématique : au moment du lancement en accès anticipé, nous n'avons pas pu nous connecter au jeu pendant plusieurs jours, toujours à cause de soucis avec les serveurs. Et même si le constat est paraît-il un peu meilleur aujourd'hui, il a encore été compliqué pour nous de nous connecter au jeu au week-end du 15 septembre (fenêtre de sortie du jeu).
En fait, il faut comprendre que Solar Crown impose une connexion obligatoire, et que le titre semble se connecter en ligne à chaque épreuve pour mettre à jour vos données. Ainsi, arriver dans le monde ouvert n'est pas la garantie d'avoir une expérience optimale, puisqu'il nous est arrivé d'être ensuite rejeter aux portes des épreuves, voire à la fin de celles-ci. Et il en va de même pour les achats chez les concessionnaires, etc. Ce Test Drive Unlimited en vient alors à questionner sur les choix opérés vis-à-vis de sa forme et de son modèle : quand un jeu ne fonctionne pas correctement à son lancement, et qu'il requiert en plus une connexion obligatoire, quelle garantie peut-on avoir sur sa longévité ?
L'anecdote
Si le jeu a des soucis de serveurs, c'est bien évidemment car il s'axe sur le multi. Mauvaise idée ?
- Le feeling arcade de gameplay
- Le cross-country
- Quelques rares fulgurances sensorielles (ambiances, musiques, épreuves, etc.)
- Un titre qui reste enfermé dans une formule trop bien connue du monde ouvert (radars, objets à récupérer, etc.)
- Tantôt avec une volonté réaliste, tantôt avec des facilitateurs absurdes
- Le sentiment global d'être face à un jeu de 2012
- Des soucis de serveurs comme on en a rarement connus
Jeu cassé dès son lancement, Test Drive Unlimited : Solar Crown questionne sur les conditions de son développement, ainsi que sur l'état de cette industrie en 2024. Toutefois, même en mettant de côté ces soucis techniques, il faut avouer que le titre souffle toujours le chaud et le froid. D'un côté, un urbanisme/level design assez aguicheur, quelques fulgurances, des sensations agréables et du cross-country réussi... De l'autre, un manque d'affirmation qui finalement place le jeu dans une bien mauvaise posture. Exigeant sur certains aspects, Solar Crown devient injuste lorsque l'on regarde la gestion de l'IA du CPU, ou encore son système de progression prenant un malin plaisir à brider le joueur. Tout cela aurait pu être résolu de façon assez simple (ne pas imposer de podium, brider par les crédits – comme dans la réalité – plus que par la réputation, etc.)... et il n'est peut-être pas trop tard. Néanmoins, en attendant, difficile d'être emballé par un jeu à peine fonctionnel, et dont l'esprit semble lui-même chaotique.