Machine de guerre multijoueur
- Éditeur Activision
- Développeur Infinity Ward
- Sortie initiale 11 nov. 2023
- Genre First Person Shooter
À chaque année son Call of Duty. Malgré tout le foin engendré par le rachat d'Activision Blizzard par Microsoft, 2023 n'allait de toute façon pas déroger à la règle. Voici donc venir un Modern Warfare III visiblement boudé par la presse. Le jeu est-il si catastrophique que ça ?
La campagne
C'est à vrai dire pire que cela, puisque le jeu se voit malgré lui être confronté à notre propre changement de perception de la guerre. Avec le conflit en Ukraine, le temps de l'information et les images de guerre ont fini par rattraper la fiction. Les soldats se filment de façon réaliste et quand ce ne sont pas eux, ce sont des drones. Cela se répercute inconsciemment sur notre perception de Call of Duty, où le pan moderne voire futuriste permettait jusqu'ici de s'affranchir de trop de réalisme.
Le souci, c'est que les épisodes les plus absurdes ont souvent été ceux qui faisaient face à la réalité (Call of Duty : WWII et sa vision de la Seconde Guerre mondiale...), réalité qui vient d'elle-même se confronter au célèbre capitaine Price aujourd'hui. Si Modern Warfare a toujours été un blockbuster assez bat du front, le fait qu'il ne propose même plus de séquence véritablement marquante nous fait nous concentrer sur le reste : une histoire véritablement consternante dans le fond comme dans la forme, avec des passages qui s'enchaînent sans que l'on comprenne trop pourquoi. Enlever la mise en scène parfois exemplaire d'autrefois, et il ne reste plus que des vagues d'ennemis véritablement datées, et qui n'ont pour ainsi dire rien de crédible.
Le multi
Pour ne rien arranger, la campagne n'est clairement pas impressionnante visuellement.
C'est bien là tout le problème lorsqu'il s'agit de juger un tel mastodonte en terme de ventes. Avec sa foultitude de modes et leurs variantes, ce sont bel et bien des centaines d'heures de jeu qui attendent les aficionados. Et ce pour une bonne raison : le concept multijoueur de la licence semble pour ainsi dire intemporel. Malgré des réticences suite à une campagne plutôt médiocre, nous nous sommes ensuite retrouvés à enchaîner les parties comme si de rien n'était. Il faut être honnête : rares sont les jeux permettant de retrouver leurs marques de la sorte, et basés sur un concept datant désormais de seize ans.
Nous retrouvons toutes les marques du muti, notamment les assistances.
Pour qui ?
Le mode Zombie propose parfois des adversaires corsés.
La réflexion
Les maps de Modern Warfare II (2009) font leur retour, tout comme la mini-carte et le radar.
Il suffit d'imaginer la plupart des titres arrivant dans le Game Pass pour avoir une idée d'un éventuel impact nostalgique chez les joueurs, qui pourrait justement les amener à se mettre aux expériences plus modernes. Et que dire d'un Call of Duty qui deviendrait quasi F2P pour ceux ayant l'abonnement de Microsoft... ces derniers pouvant alors mettre leur argent dans les skins proposées plutôt que directement dans le jeu. Ici, nous avons hâte de voir tout l'argent que cela peut générer – sans oublier les moutures PlayStation.
L'anecdote
Les fans retrouveront les systèmes de progression (et d'amélioration) bien connus de la série.
- Franchement, conceptuellement, la formule multi ne prend pas de ride
- Le mode Zombie en monde ouvert, très cool
- Des récompenses à foison, et une progression accrocheuse
- Tous les atouts habituels du multi, à commencer par la foultitude de modes
- La raison d'être de cet épisode : les maps cultes de Modern Warfare II (2009)
- Une campagne catastrophique
- Un jeu paradoxalement rattrapé par la réalité
- Aucun vrai moment mémorable dans le solo
- Un multi qui peut demander un certain investissement (en temps ou argent), même si on s'amuse dès le début
- Un prix élevé, mais pas certain que ça freine les fans...
Plus que jamais confronté à l'actualité (et donc à la réalité des conflits), Call of Duty : Modern Warfare III propose une campagne solo dépassée. Si la guerre moderne – voire futuriste – permettait autrefois à la licence de s'affranchir de l'Histoire, le fait qu'en presque deux ans de guerre en Ukraine, l'image médiatique ait pris le pas sur la représentation vidéoludique change beaucoup de choses. Tout comme Call of Duty : WWII était "nanaresque" car nous ramenant aux enjeux (et à l'Histoire) de la Seconde Guerre mondiale, Modern Warfare III le devient en s'entrechoquant avec la guerre à la frontière de l'Europe. Mais qu'on ne s'y trompe pas : en plus de son absurdité assez confondante, le vrai problème du pan solo de cet épisode, c'est qu'il ne propose finalement ni moment de bravoure (pour une série nous ayant habitué aux missions marquantes), ni même savoir-faire ludique. Reste alors la seule présence d'un multi comme vrai prolongement du précédent épisode. Et autant être clair : à lui seul, ce morceau peut valoir l'achat, tant la formule continue de faire mouche... à condition d'y mettre le temps ou l'argent. C'est bel et bien ce multijoueur qui rehausse une note partie pour être catastrophique.