Next Generations mais pas trop
- Éditeur Bandai Namco Entertainment
- Développeur CyberConnect2
- Sortie initiale 17 nov. 2023
- Genre Combat
Cela faisait un bout de temps que nous n'avions pas eu d'Ultimate Ninja Storm. Et pour cause : la série d'origine est terminée depuis longtemps ; et il fallait bien la progéniture du célèbre ninja de Konoha pour raviver les envies mercantiles de Bandai Namco. Est-ce réellement un mal ?
Avant-propos
Toutefois, il faut savoir qu'Ultimate Ninja Storm s'est aussi réservée à une autre frange d'individus : les adeptes des jeux multi festifs, auxquels on joue durant des soirées pizza en sélectionnant des personnages aléatoirement. Cela peut sembler étonnant, mais on croise autant de ces joueurs que des premiers, et il est même légitime de penser que certains épisodes de la série (Generations, Revolution) se destinaient spécialement à ces derniers. Comme son nom l'indique, il en va de même pour ce Connections. Maintenant que cela est dit, entrons dans le vif du sujet en connaissance de cause.
L'histoire
L'histoire originale centrée sur Boruto débute sur une mise en abyme du joueur.
Cette histoire originale n'est pas fondamentalement ratée en soi, proposant même une base (et une mise en abyme) assez intéressante, puisque Boruto se retrouve à jouer à un jeu vidéo comme le fait le joueur. C'est ce jeu vidéo qui le préserve lui et ses amis d'une sorte de malédiction touchant son père et le village. Malgré cela, nous déplorons forcément le manque d'ambition et de moyens de l'ensemble, l'expérience semblant pâtir d'un budget de toute évidence relatif. C'est bien dommage, car avec plus de rythme, de cinématiques, etc., le résultat aurait pu être bien plus agréable.
L'emballage
On retrouve les habituels combats en arène, mais en 60 images/seconde.
Néanmoins, soulignons aussi l'autre facette de Naruto x Boruto : Ultimate Ninja Storm Connections : lors des combats, le jeu retrouve de sa superbe de façon assez étonnante. Si les graphismes restent "simples", le tout est particulièrement net et dynamique (avec un cap de 60 images/seconde longtemps réclamé), et les fans n'auront aucun mal à retrouver leurs marques. D'une certaine façon, Connections fait donc partie de ces titres qui sont plus agréables à l'œil in-game plutôt que lors de séquences plus bavardes. Un comble pour une licence qui a longtemps brillé par ses cinématiques exemplaires !
Reste alors un aspect pour le coup franchement réussi : le doublage français, une grande première pour la série de jeux. Et autant le dire : nous avons été surpris par la qualité globale de l'expérience. Reprenant les voix officielles, il est surtout intéressant de voir à quel point l'audio matche (plutôt) bien avec la synchronisation labiale. Tout n'est certes pas parfait, mais cela est plus dû à la technique vieillissante (et des mouvements de bouches quasi automatisés) qu'à un manque d'effort du studio. Si bien que la plupart des phrases s'arrêtent au bon moment quand un personnage s'arrête de parler.
Le principe
Nous en sommes à plus de 130 personnages et 10 nouveaux venus.
Concernant la progression, on se retrouve là aussi avec la formule classique de CyberConnect depuis quelques années (et donc l'abandon de l'open world) : une segmentation par chapitres, avec des objectifs bonus à accomplir au sein des combats. Rien que du classique – et pas de quoi s'offusquer en soi – mais il faut avouer que les adeptes de ces jeux et adaptations peuvent commencer à être fatigués par cette sorte de routine. Surtout que l'on peut supposer que bien des consommateurs de mangas jouent à plusieurs de ces adaptations, de Naruto à Demon Slayer, en passant par Jojo (dont le principe diffère mais qui est lui aussi segmenté par chapitres du même acabit).
L'anecdote
Il est possible de personnaliser ses personnages mais les objets et rendus ne sont pas géniaux.
- Un nombre de combattants impressionnant
- Un gameplay qui vieillit relativement bien
- Du contenu et des défis conséquents
- Pour certains, des soirées nostalgiques en perspective
- Un doublage français assez remarquable
- Souvent le minimum syndical en matière de mise en scène
- Un début poussif (voire catastrophique) pour l'épisode spécial consacré à Boruto
- Si vous jouez à Ultimate Ninja Storm pour découvrir l'animé, passez votre tour
- Une politique de DLC/édition deluxe qui pousse à conseiller d'attendre
- Des petits couacs techniques regrettables (résolutions des artworks, micro temps de chargement)
Il y a deux façons de voir Naruto x Boruto : Ultimate Ninja Storm Connections. La première, c'est de le prendre comme un produit mercantile et assez vieillissant, pâtissant d'un budget probablement limité, et qui n'est absolument pas destiné à ceux qui voudraient découvrir Boruto. En ce sens, il est dommage que Bandai Namco fasse revenir la saga sans y mettre les moyens qu'elle mérite (peut-être dans un "vrai" cinquième volet ?). Toutefois, s'arrêter à ce constat relèverait un peu de la mauvaise foi, le titre de cet épisode semblant – comme ce fut déjà le cas par le passé – mettre en avant son côté généreux et festif. De ce point de vue, il faut avouer que Connections restera un titre-doudou pour les adeptes de la formule et des pizzas qui l'ont longtemps accompagnée. Du moins en théorie, car il ne faut pas oublier que les individus grandissent, ont des enfants, des familles et que les soirées d'hier ne sont pas toujours celles d'aujourd'hui. Avec plus de 130 combattants (et sachant que les plus malins attendront que le prix baisse), difficile toutefois de faire la fine bouche. Finalement, les vraies plus-values de ce volet résident surtout dans son doublage français officiel, réussi et issu d'une démarche assez rare pour être signalée, ainsi que dans une expérience tournant à 60 images/seconde (une première). Ce sera suffisant pour certains, bien peu pour d'autres.