Vous n'êtes plus au Kansas, vous êtes sur Pandora !
Sortant en toute fin d'année et pâtissant d'une communication quasi inexistante de la part d'Ubisoft, Avatar : Frontiers of Pandora avait tout du blockbuster pouvant se transformer en pétard mouillé. Pourtant, nous allons voir que derrière ses airs de grosse machine reprenant une formule bien connue, cette adaptation de l'univers de James Cameron est en réalité une expérience tout à fait maligne.
L'histoire
Si le pitch est très simple, il permet de justifier de façon astucieuse certains partis pris du titre. Ainsi, privé de vos racines, vous n'êtes pas habitué à la culture Na'vi et vous êtes plus à l'aise avec les fusils d'assaut qu'avec les arcs (rassurez-vous, c'est amené à évoluer). Mais plus intéressant encore : cela permet de renforcer l'identification du joueur à son avatar (personnalisable). L'un comme l'autre vont découvrir la planète Pandora, son peuple et ses coutumes, ainsi que la faune et la flore locales. Rien que l'introduction du jeu, reprenant les codes "à la Rambo" de Far Cry tout en faisant de l'émerveillement une libération, donne le ton.
Le principe
Vous pouvez concevoir votre protagoniste, et désactiver diverses aides pour plus d'immersion.
C'est dans cette approche qu'Avatar : Frontiers of Pandora justifie de façon assez intéressante les artifices éculés de Far Cry, qu'il s'agisse des points d'intérêt visibles d'une pression de touche (les sens et l'odorat Na'vi), mais aussi les divers arbres de compétences favorisant telle ou telle approche. Dans les faits, le jeu s'apparente en réalité à une grande quête initiatique vers la culture de Pandora, puisque c'est seulement à la condition de s'affranchir du schéma classique de l'autre licence d'Ubisoft que le joueur est récompensé. Pâtissant de combats franchement pas terribles (la faute à une ergonomie vieillissante), il est effectivement conseillé de se farcir ce pan du jeu sur la fin de l'aventure.
Prendre un bastion fait baisser la pollution, mais rien ne vous oblige de le faire dès le début.
Pour qui ?
Diversité de la végétation, lumière, cycle jour/nuit, pluie... le jeu est absolument sublime.
L'anecdote
On vous a gardé quelques surprises, mais il est possible de chevaucher un Ikran.
- L'univers d'Avatar
- Bien plus malin qu'on le pense dans sa façon d'adapter Far Cry
- Un côté méta bien vu
- Un système de progression pas aussi scolaire qu'il en a l'air
- Des environnements (et personnages) somptueux
- Pas mal de diversité dans le gameplay
- Quelques vrais beaux moments de bravoure, dignes d'un grand jeu
- Pas juste un sous-Far Cry : peut-être le meilleur Far Cry-like depuis plus d'une décennie
- Des temps de chargement parfois un peu longs
- Des affrontements bof
- Des choix d'un autre temps, sur le plan ergonomique
Décrit par beaucoup comme un Far Cry à la sauce Avatar, le titre d'Ubisoft est en réalité très malin dans sa façon d'adapter l'univers de James Cameron à la formule de l'éditeur. Splendide et plus organique qu'il en a l'air sur le papier, Avatar : Frontiers of Pandora a surtout l'excellente idée de baser son approche sur l'incarnation. C'est bel et bien dans son immersion et le plaisir primitif qui en découle (découvrir un univers, en l'occurrence Pandora) que réside la force du jeu. Plus fort encore : c'est seulement à la condition d'accepter de se transformer en Na'vi et de se plonger pleinement dans ce monde incroyable, en prenant son temps, que le joueur est récompensé. Certaines personnes trop gourmandes pourraient penser que c'est bien peu en comparaison de ce qu'aurait pu être l'expérience. Non seulement ce constat est relatif (impossible d'imaginer un monde et un level design si organique à l'annonce du jeu), mais c'est aussi oublier que le titre a peut-être, aussi, l'humilité de se focaliser sur l'un des objectifs les plus sains du jeu vidéo, à savoir nous plonger dans des mondes imaginaires. Et soyons clairs : à l'instar de l'adaptation de King Kong, Avatar : Frontiers of Pandora marquera les esprits. Peut-être même qu'il sera reconnu (à rebours) comme un grand jeu.