Au nom du père
- Éditeur Square Enix
- Développeur Crystal Dynamics
- Sortie initiale 13 nov. 2015
- Genres Action, Aventure, Rôle
Deux ans après avoir réinventé la légende, Crystal Dynamics offre à Lara Croft son aventure fondatrice, celle qui va ensuite la conforter à dilapider la fortune familiale dans des expéditions hors de prix. Tant mieux pour nous, car plus elle dépense, plus on s'amuse. Et le moins que l'on puisse dire avec Rise of the Tomb Raider, c'est qu'elle a dépensé sans compter.
L'histoire
Dans Rise of the Tomb Raider, Crystal Dynamics continue donc de réinventer la légende de Miss Croft, en s'éloignant encore un peu plus de l'esprit originel. Vieux fans des années 90, rassurez-vous : cette remise aux goûts du jour scénaristiques tient plutôt bien la route, se payant même le luxe de plus de cohérence dans son récit. Excepté un flash-back – somptueux – en Syrie, les développeurs privilégient une nouvelle fois une unité de lieu unique. Et quel lieu ! Les hauteurs Sibériennes apparaissent aussi majestueuses que sauvages, voire souvent brutales. D'ailleurs, les premières minutes sur les sommets balayés par une tempête de neige sont d'une rare intensité.
Autre détail à saluer : l'orientation un poil teenager du précédent Tomb Raider laisse maintenant la place à une aventure plus mature. Logique puisque Lara a grandi, son acolyte Jonah, encore de la partie, également. Par contre, côté grand méchant, le charisme est descendu d'un cran. Il apparaît ici moins effrayant car peut-être un peu moins radical (pas seulement parce qu'il ne s'appelle plus Père Mathias...). Sans trop vous révéler le scénario, ce polissage est probablement dû à l'omniprésence d'un sentiment qu'on pourrait croire étranger à cette licence : l'amour...
Le principe
Progressez un maximum en mode Ninja pour apprécier les progrès de Lara en terme d'infiltration.
Au rayon améliorations, ajoutons également l'aspect infiltration qui vous laisse beaucoup plus souvent le choix entre une progression musclée et une approche plus subtile. À vous de prendre le temps de nettoyer un camp adverse en toute discrétion pour économiser vos munitions ou, au contraire, foncer dans le tas la fleur au fusil (à pompe, forcément). Lara peut même piéger les cadavres de ses adversaires. Côté ennemis justement, même si les mercenaires sont très nombreux, l'équilibre apparaît mieux dosé avec la faune sauvage. Lara peut donc se confronter aux animaux féroces du coin, tels que des loups, ours ou même l'impressionnant tigre de Sibérie. Finissons par des conditions météos mieux gérées, avec notamment leur impact sur la faune justement (certains animaux ne sortent que la nuit). Notez aussi que la gestion de la neige apparaît très réaliste. Dans la poudreuse, Lara aura ainsi plus de mal à progresser, détail à prendre en compte en cas de fuite, par exemple...
Pour qui ?
Les tombeaux à explorer sont magistraux, appuyés par un excellent level design.
L'anecdote
N'hésitez pas à parler aux autochtones pour obtenir des missions secondaires originales.
- Une aventure parfaitement maîtrisée de A à Z
- Un aspect roleplay encore plus poussé
- Plus de diversité dans les ennemis (de nombreux animaux sauvages)
- L'abandon heureux du multijoueur, incompatible avec l'essence même de la série
- Une faune très intéressante
- L'utilisation de l'arc encore plus jouissive
- Les tombeaux impressionants et leurs énigmes dans la veine des tous premiers Tomb Raider
- Une scène finale magistrale
- Des PNJs alliés travaillés
- Le mode exploration et ses missions annexes pour prolonger l'aventure
- Toujours pas de manoir Croft à explorer
- Un poil de second degré aurait été le bienvenu
- Un méchant qui manque un peu de charisme
Avec Tomb Raider, Crystal Dynamics était joliment parvenu à rebooter la légende de Lara Croft. Sur cette suite, la talentueuse équipe repousse encore un peu plus les limites en accentuant ses efforts sur l'essence même de cette série : l'exploration et l'archéologie. Le résultat est sans appel : Rise of the Tomb Raider n'est ni plus ni moins le produit de divertissement le plus généreux, intelligent et jouissif de cette fin d'année. Qui plus est avec une maîtrise technique impeccable, ce qui n'est pas toujours le cas sur les titres aussi attendus. Il se place ainsi en mètre-étalon du genre, modèle que la concurrence devra prendre en compte si elle ne souhaite pas souffrir de la comparaison.