Test | Melobot : A Last Song
22 avr. 2025

Un petit solo bien joué

Testé par sur
Aussi disponible sur
Melobot

Ah, les robots et la musique... une association presque aussi touchante que celle d'un chat et d'un carton vide. Dans Melobot : A Last Song, petit jeu narratif développé par le studio parisien Anomalie et édité par Microids, il est question de fin du monde, de notes de musique et d'un automate qui a plus d'émotions dans son châssis que certains humains un lundi matin. Un jeu modeste mais sincère, qui tente de faire vibrer votre corde sensible sans sortir l'orchestre symphonique.

L'histoire

L'histoire de Melobot : A Last Song se déroule dans un futur lointain où l'humanité n'est plus qu'un souvenir et où la nature a repris ses droits. Le joueur incarne un petit robot nommé Melobot, dernier représentant d'une espèce de machines programmées pour préserver les souvenirs de l'humanité à travers la musique. Dans un monde silencieux, il va chercher à reconstituer une ultime chanson, faite de fragments éparpillés, dans l'espoir de raviver une dernière fois la mémoire des hommes.

Le ton est mélancolique mais jamais plombant, porté par un personnage principal qui, sans dire un mot, parvient à exprimer une certaine fragilité. Une ambiance douce-amère qui fonctionne bien, à condition d'être sensible à ce genre de narration contemplative.
Une symphonie pour sauver la planète

Le principe

Un hologramme du dernier humain sur Terre vous donne vos instructions en mode Jedi.

Melobot : A Last Song est avant tout un jeu d'exploration narrative, avec quelques touches de puzzle et une pincée de rythme. Le joueur progresse dans des environnements semi-ouverts en quête de fragments sonores à collecter, qui une fois assemblés permettent de débloquer des souvenirs ou de restaurer des lieux clés. Quelques énigmes légères jalonnent l'aventure, demandant d'activer des mécanismes en suivant des motifs musicaux.


Le jeu mise aussi sur la mécanique d'harmonisation : certaines zones corrompues par le silence peuvent être "nettoyées" en jouant une séquence musicale, comme une sorte de purification sonore. Ce système est bien intégré, même s'il devient un peu répétitif sur la fin, faute de renouvellement dans les mécaniques.

On note aussi une absence de challenge réel, ce qui rend l'expérience fluide mais peut décevoir les joueurs en quête d'interactivité poussée. En revanche, la simplicité de l'ensemble permet de se concentrer sur l'ambiance, sans pression.
Danse avec les fleurs

L'emballage

Vous êtes rikiki face à ce boss mais vous n'en ferez qu'une bouchée ou presque !

Visuellement, Melobot adopte un style sobre et pastel, fait de décors naturels doucement stylisés, presque crayonnés, qui évoquent des paysages oubliés. Ce n'est pas un feu d'artifice graphique, mais le travail artistique est cohérent avec le ton intimiste du jeu. Quelques effets lumineux subtils et des transitions joliment animées viennent égayer l'exploration.

Côté son, la musique tient évidemment une place centrale. Composée avec soin, elle accompagne les déplacements du joueur avec des thèmes doux au piano ou à la guitare. Ce n'est pas un concert inoubliable, mais c'est délicat et parfaitement en phase avec l'ambiance générale.
Design doux, tempo calme

Pour qui ?

La déco du vaisseau fait très 70's et n'aurait pas déplu à Austin Powers.

Ce jeu s'adresse avant tout aux amateurs d'expériences contemplatives, aux curieux de récits courts et aux joueurs qui préfèrent écouter plutôt que foncer. Si vous aimez les jeux narratifs sans trop de dialogues, les ambiances méditatives et les jeux à déroulement calme (à la Seasons After Fall ou The Last Campfire, par exemple), alors vous devriez trouver votre bonheur ici. En revanche, les adeptes de gameplay soutenu ou d'action frénétique peuvent continuer leur route sans regret.
Pour les mélomanes et les rêveurs

L'anecdote

Glace, feu et flore luxuriante, vous retrouvez les environnements habituels.

Quand un jeu mise sur la musique comme cœur de son gameplay, il rejoint une (petite) chorale de titres qui ont tenté l'expérience avant lui. On pense bien sûr à Rez et Lumines, véritables symphonies interactives, ou encore à Patapon, qui a su rendre le tambour militaire mignon. Plus récemment, Sayonara Wild Hearts ou Hi-Fi Rush ont démontré que le rythme pouvait dicter les mouvements et l'action avec style. Melobot : A Last Song ne prétend pas rivaliser avec ces cadors du genre, mais s'inscrit dans cette lignée en douceur, en jouant sa propre mélodie intimiste. Un solo de robot certes modeste, mais qui mérite l'écoute.
La musique adoucit le gameplay
Les Plus
  • Une atmosphère douce et mélancolique
  • Une direction artistique simple mais réussie
  • Une bande-son discrète mais soignée
  • Une narration environnementale efficace
  • Une aventure courte mais sans temps mort
Les Moins
  • Peu de renouvellement dans le gameplay
  • Répétitivité dans les séquences musicales
  • Pas de réel challenge
  • Un peu trop sage pour les joueurs exigeants
Résultat

Melobot : A Last Song ne révolutionne ni la narration, ni le gameplay, ni la musique dans le jeu vidéo. Mais il fait les choses avec sincérité et sobriété. Ce petit robot sans voix parvient à nous murmurer quelque chose, dans un monde vidé de ses habitants, mais pas de son âme. C'est une jolie parenthèse vidéoludique, modeste et touchante, qui ne prétend pas être plus qu'elle n'est – et c'est déjà beaucoup.

Partagez ce test
Tribune libre