Test | Steel Seed
23 avr. 2025

Infiltration futuriste et aventure mécanique

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Steel Seed

Steel Seed s'inspire ouvertement des grands noms du jeu vidéo (Assassin's Creed, Hitman, Uncharted, Metal Gear Solid, Dark Souls...) pour proposer un mélange d'infiltration, d'exploration et de combat. Développé par Storm in a Teacup (connu pour Close to The Sun), le jeu nous plonge dans une cité souterraine futuriste, peuplée de robots et de secrets. Mais gérer autant de mécaniques différentes est un défi : Steel Seed tiendra-t-il la route ?

L'histoire

Dans Steel Seed, vous incarnez Zoé, une humaine réanimée bien après la fin de l'humanité, désormais piégée dans un corps cybernétique. Elle se réveille dans une immense cité souterraine aux allures de forteresse robotique, sans trop savoir pourquoi ni comment, et se lance dans une mission improbable : retrouver les fragments de conscience de son père, créateur de l'IA qui régit les lieux et – accessoirement – dernier espoir de l'humanité.

Elle n'est pas seule : Koby, un petit drone aussi discret qu'énigmatique, l'accompagne dès le réveil. Il est censé être son guide, son compagnon... son traducteur du monde ? Malheureusement, il ne s'exprime que par des bruits électroniques, incompréhensibles pour nous, pauvres joueurs. Zoé, elle, semble le comprendre, et tant mieux pour elle !

Les dialogues sonnent souvent creux, comme écrits en mode automatique, et peinent à créer une quelconque émotion. La dynamique entre Zoé et S4VI (l'IA toute-puissante censée superviser la cité) aurait pu être tendue ou captivante. Mais non : elle se limite à des échanges utilitaires, ponctués de longues tirades sans saveur.

Le scénario, de son côté, suit une structure ultra balisée : un fragment, une nouvelle zone, quelques archives textuelles à collecter, puis rebelote. L'idée de reconstruire la mémoire du père pour sauver l'humanité avait pourtant du potentiel, presque quelque chose de mélancolique. Mais la mise en scène trop légère, les cinématiques plan-plan, et le manque d'enjeux concrets font vite retomber la tension.

On devine les ambitions, on sent qu'il y avait matière à plus. Mais au final, Steel Seed raconte peu, ou mal. Et même si son univers intrigue par moments, vous avancez plus pour voir les salles suivantes que pour connaître le destin de Zoé et son mystérieux papa version Cloud.
Parle plus fort, Koby, on comprend rien !

Le principe

Différentes phases de jeu.

Steel Seed propose un mélange de gameplay assez riche : infiltration, plateformes, exploration, baston, énigmes environnementales... Le tout dans un grand décor en métal et en béton, avec Zoé (l'héroïne) et Koby (le drone qui fait le café, mais sans les sous-titres). L'ambition est là, clairement affichée. Le résultat ? Disons que ça dépend beaucoup de votre patience.

Concrètement, vous alternez entre infiltration et affrontements contre des robots parfois énervés et souvent un peu bêtes. Zoé peut se faufiler, pirater, assassiner discrètement, tandis que Koby observe, distrait, ouvre les portes, et neutralise à distance. Vous aurez aussi droit à quelques séquences plus scriptées : fuites en 2.5D, plateformes chronométrées ou zones pleines de pièges – histoire de varier les plaisirs.

Le souci, c'est que tout ça prend du temps à vraiment se mettre en place. Les premières heures sont molles, très linéaires, avec peu d'outils, des niveaux fermés, et une IA qui ne ferait peur à personne. Il faut attendre d'avoir visité plusieurs zones et récupérer quelques fragments (sachant qu'il y en a 4 en tout) pour que le jeu commence à se lâcher un peu : les niveaux gagnent en envergure, des chemins alternatifs apparaissent, et des compétences significatives peuvent se débloquer après avoir rempli certaines conditions.

Le système de combat ? Simple : coups légers, coups forts, roulades, et tirs de soutien via Koby. Vous pourrez quand même apprendre quelques attaques bonus (comme un sprint suivi d'un coup puissant) mais rien de renversant. Heureusement, le jeu vous laisse souvent le choix d'éviter les confrontations... sauf quand il décide, arbitrairement, que non : cette fois, tu vas te battre. Et c'est là que la difficulté, jusque-là gentille, pique soudain un peu, sans prévenir.

Alors oui, Steel Seed mélange pas mal de choses, avec une vraie envie de bien faire. Mais entre rythme irrégulier, apprentissage en pente douce, et mécaniques qui mettent du temps à s'épanouir, il faut s'accrocher pour en voir tout le potentiel.
Une graine qui peine à germer...

Pour qui ?

Zoé et Koby possèdent chacun des skins à débloquer.

Même en difficulté élevée, les ennemis sont rarement une vraie menace, et l'infiltration, pourtant centrale, reste souvent permissive. Ce qui rend l'expérience étrange, c'est justement cette irrégularité : la plupart du temps, le jeu est plutôt tranquille... jusqu'à tomber sur un pic de difficulté inattendu, qui arrive sans prévenir. Frustrant, surtout quand on ne l'a pas vu venir.

Le jeu s'adresse donc à un public curieux, capable de tolérer un certain flottement dans le rythme et l'exécution. Si vous cherchez un défi constant, passez votre chemin. Mais si vous êtes du genre patient, amateur d'infiltration légère, d'exploration et d'univers post-apocalyptique, vous pourriez bien vous laisser embarquer.
Pour les patients, les curieux…

L'anecdote

Des décors impressionnants qui ne sont rarement là que pour décorer.

Dès les premières heures, j'ai sincèrement cru que je n'irais pas au bout. Entre des dialogues robotiques dignes d'un générateur automatique, une narration désincarnée et des niveaux qui se répétaient à l'infini, tout me poussait à lâcher la manette. Si je n'avais pas eu pour mission de tester le jeu, j'aurais probablement abandonné bien avant de voir le moindre sursaut d'intérêt.

Et pourtant, contre toute attente, quelque chose s'est passé. Après plusieurs heures d'une mise en bouche laborieuse, les niveaux ont commencé à s'ouvrir, les mécaniques à se diversifier. J'ai enfin senti un soupçon de fluidité, un embryon de plaisir, presque malgré moi. L'exploration devenait plus riche, l'infiltration plus gratifiante, l'environnement plus stimulant.

Ce n'était pas une révélation, ni même une vraie bascule... mais suffisamment pour créer un doute. Celui qui fait qu'on continue, juste un peu plus, pour voir jusqu'où le jeu peut aller. Une expérience frustrante, certes, mais pas totalement vide de récompenses – pour peu qu'on accepte de creuser au-delà d'un début poussif et de dialogues à oublier.
Lâcher ou persévérer ?
Les Plus
  • Direction artistique solide
  • Environnements grandioses
  • Un duo tactique intéressant
  • Infiltration simple mais efficace
  • Compétences débloquées selon vos actions
  • Variations d'approche
Les Moins
  • Début poussif et répétitif
  • Sensation de didacticiel interminable
  • Narration creuse : dialogues plats
  • Mécaniques sous-exploitées
  • Seulement 5 types d'ennemis
  • Environnements manquant d'interaction
Résultat

Steel Seed donne envie. Envie d'explorer cette cité titanesque, aux architectures monumentales. Envie de voir jusqu'où ce mélange de gameplay peut aller, envie de croire en ce duo étrange, perdu dans un monde post-humain. Et parfois, ça fonctionne. Vous avancez, vous grimpez, vous planez entre les structures, porté par le vertige des lieux. Mais à force de trop retenir ce qu'il a à offrir, le jeu finit par lasser. Son rythme étiré, ses mécaniques qui peinent à s'installer, et ses rares pics de difficulté mal placés brident un potentiel pourtant bien réel. Ce n'est pas un mauvais jeu. C'est un jeu qui manque son envol. De ceux qui intriguent, fascinent parfois... puis que vous refermez avec le sentiment d'être passé à côté de ce qu'ils auraient pu être.

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