Test | Blues and Bullets
22 avr. 2016

L'ambiance avant tout

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Blues and Bullets - Episode 1

Écrire pour Gamatomic, c'est aussi avoir des petits rituels, comme par exemple scruter chaque semaine le Xbox Live pour connaitre les sorties téléchargeables du moment. Cette veille permet parfois de tomber sur des jeux venus de nulle part. Blues and Bullets est donc l'un d'eux. Une direction artistique léchée, une histoire fouillée... Mais qu'en est-il de l'ensemble ?

L'histoire

Blues and Bullets nous conte l'histoire d'un ex flic, Eliot Ness, ayant eu des différents avec un certain Al Capone. Pourtant, le jeu débute par une scène plutôt effrayante : alors que vous contrôlez une petite fille, vous vous rendez compte que celle-ci est emprisonnée par un tortionnaire portant un masque mystérieux. Al Capone a justement appris que sa petite fille avait été enlevée dans son pensionnat. Et ce dernier a besoin de son vieil ennemi (c'est-à-dire vous) pour trouver la gamine ainsi que le coupable. Ça tombe bien, Ness avait justement pris sa retraite après un échec cuisant concernant des disparitions mystérieuses d'enfants.

L'histoire de Blues and Bullets est intrigante et brille avant tout par sa mise en scène. En effet, tout est question de rythme et les développeurs prennent plaisir à utiliser le côté ultra dirigiste du jeu à des fins narratives. Le joueur doit généralement suivre un parcours avec un rythme plutôt lent. S'en découle une ambiance plutôt lancinante et jazzy. Un point renforcé par l'excellente bande son, mais aussi par la direction artistique qui n'est pas sans rappeler des œuvres comme Sin City.
Du rouge et du jazz

Le principe

Esthétiquement, le jeu est parfois assez génial.

Sorte de film interactif, Blues and Bullets se contente du strict minimum côté gameplay. Vous parcourez souvent l'environnement de façon très dirigiste, scrutant les objets pour avoir des renseignements sur le background du jeu. En dehors de cela, le titre se résume à quelques choix à effectuer, des actions contextuelles, des scènes cinématiques et quelques fusillades sur rail. Très simples, ces dernières sont avant tout l'occasion de dynamiser un peu l'histoire tout en contrôlant, une fois de plus, la mise en scène. Aucunement difficile, Blues and Bullets se déguste réellement comme un film.
Un bon vieux film interactif

Pour qui ?

Très simples, les fusillades sur rail apportent quand même de l'action.

De ce fait, le titre se destine véritablement à tout le monde. Étonnamment, la présence de phases de shoot sur rail permet de donner de l'action plus ou moins véritable au joueurs, y compris à ceux qui n'ont pas l'habitude des jeux de tir. C'est d'ailleurs ce qui différencie ce titre des productions Telltale, elles aussi épisodiques mais dont l'action ne se résume qu'à des actions contextuelles.
Le jeu vidéo pour les nuls

L'anecdote

Le genre de détails qui donnent l'illusion d'avoir affaire à un jeu documenté.

Les développeurs de Blues and Bullets vont parfois à contre-courant de la mouvance actuelle. Ainsi, quand tout le monde a l'habitude de prendre des pincettes pour évoquer les inspirations d'une œuvre, le studio A Crowd of Monsters clame haut et fort avoir essayé de respecter le cadre historique. Toutefois, si Eliot Ness a véritablement existé (comme Al Capone évidemment), difficile de voir dans Blues and Bullets plus de réalisme qu'il ne faut. Il reste néanmoins amusant de voir qu'Eliot utilise parfois comme pseudonyme "The Untouchable" (L'Incorruptible), le titre d'un livre romancé qu'il avait écrit, et qui est à l'origine du mythe.
La réalité dans tout cela ?

L'épisode 2

Le deuxième épisode de Blues and Bullets vous plonge notamment dans l'horreur.

Le deuxième épisode de Blues and Bullets confirme tout ce que nous pensions de son prédécesseur. Ness enquête pour retrouver la petite fille d'un Al Capone qui a soif de vengeance, le tout en incluant quelques flashbacks. Si l'aspect historique est mis de côté (aucune coupure de journal ou description du background), le jeu plonge dans l'horrifique et fantastique, et c'est plutôt réussi. Ainsi, malgré une introduction mettant en exergue les soucis techniques (synchronisation labiale, pauvreté des textures, etc.), l'ambiance reprend rapidement le dessus. Relativement court (deux heures), cet épisode assure le principal en vous tenant en haleine et vous imposant une imagerie hypnotique. C'est notamment le cas durant la deuxième moitié de l'épisode – plutôt brillamment mise en scène. L'horreur continue... et on en redemande ! Hélas, nous risquons de devoir attendre l'hiver prochain pour connaître la suite de cette "drôle" d'histoire. Affaire à suivre.
Secouer la ruche
Les Plus
  • Quelques scènes sortent du lot
  • Une histoire intrigante
  • La direction artistique
  • Un vrai exercice de mise en scène
  • Vraiment destiné à tout le monde
Les Moins
  • Ludiquement très pauvre
  • Pas folichon graphiquement
  • Certains diront que le jeu manque de challenge, voire plus simplement d'enjeux ludiques
Résultat

S'il n'est pas véritablement un bon jeu vidéo, Blues and Bullets est un bel exercice de mise en scène. Ce premier épisode brille plus par son ambiance que par son aspect ludique, et il est évident que le titre séduira avant tout les cinéphiles. Mieux encore, il séduira aussi les cinéastes en herbe, qui verront en lui un exemple plutôt intéressant de mise en scène dans le jeu vidéo. Certes, Blues and Bullets n'est peut-être pas aussi flamboyant que l'excellent D4, mais il reste assez intrigant pour que vous ayez envie de jouer à la suite.

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