Un précieux trésor
C'est à la surprise de tous que Rare Replay a été annoncé par Microsoft au printemps dernier, pour une sortie en ce mois d'août. Avec trente jeux estampillés Rare s'étalant de 1983 à 2008, le menu était alléchant. Qu'en est-il au final ?
Le principe
Bien qu'il intègre des jeux inédits, Rare Replay est donc avant tout une interface classieuse vous offrant tout à portée de joystick. Vous vous baladez dans la galerie de jeux en toute simplicité, et il est possible d'accéder aux manuels via l'interface Xbox One. À ce sujet, dommage que Rare n'ait pas inclus les notices d'antan, comme l'ont fait par le passé des jeux comme Atari Anthology. C'est d'autant plus gênant que les commandes auraient pu être présentes sur l'écran de sélection des jeux, ce qui aurait évité de perdre du temps à attendre que le menu Aide de la Xbox One apparaisse. C'est bien le seul "reproche" que l'on puisse faire au programme qui nous est proposé, surtout que des bonus en tous genres ont le mérite d'être présents. Des interviews abordant l'orientation du studio aux musiques inédites, en passant notamment par des projets avortés ou les incontournables making of, tout y est. Un vrai plus, réellement passionnant.
Le contenu
Les bonus de cette compilation constituent assurément l'un de ses plus grands atouts.
Les années 80
Vous pouvez activer l'option 16/9 dans Jet Force Gemini.
Bien que difficiles, des jeux comme Sabre Wulf et Knight Lore tirent également leur épingle du jeu. A l'inverse, des titres comme Underwurlde ou Gunfright (un jeu de western avec une vue isométrique à se tirer une balle) auront toutes les chances de vous faire balancer votre manette contre un mur. Globalement, cette période est autant représentative de l'époque que de l'évolution notable du jeu vidéo, et même si certains jeux auront raison de vous au bout de quelques minutes, force est de constater que l'expérience reste on ne peut plus instructive.
Les années 90
De nos jours, Cobra Triangle est un calvaire témoignant des soucis de caméra de l'époque.
Cette décennie est en plus l'occasion de constater l'évolution du jeu vidéo et les partis pris liés à l'arrivée d'éléments comme la 3D. Ainsi, Jet Force Gemini s'apparente désormais à un terrible calvaire, notamment en raison d'une utilisation du deuxième stick plus que complexe. De même, vous pesterez parfois contre le manque de précision de certains jeux. C'est notamment le cas de Conker's Bad Fur Day sur lequel nous reviendrons après une courte page de... euh, après un changement de paragraphe.
Les années 2000
Aujourd'hui méconnu, Blast Corps vous permet de jouer les démolisseurs et reste très amusant.
Si Kameo est toujours d'une (fausse) complexité agaçante, des jeux comme Viva Pinata ou Banjo-Kazooie : Nuts & Bolts rappellent la réputation du studio (qui a souvent été comparé à Pixar). Il est toutefois dommage que le sympathique Kinect Sports Rivals ne soit pas présent dans la collection. S'il est récent, il reste une pièce symbolisant à elle seule un bout d'histoire d'un studio qui s'est un temps tourné vers Kinect.
Le multi
Sous-estimé en son temps, Grabbed by the Goulies (2003) se voit offrir une belle cure de jouvence.
Pour qui ?
Avant de jouer au multi local de Killer Instinct Gold, pensez à vous entraîner.
L'anecdote
Dire qu'il y a quelques années, l'excellent Viva Pinata coûtait 69 euros... Vous savez quoi faire.
- Pas mal de jeux qui n'ont pas (ou peu) vieilli
- Une interface qui apporte beaucoup
- Des bonus véritablement passionnants
- Le multi au rendez-vous
- Quelques bonnes surprises (Blast Corps, la refonte de Grabbed by the Goullies, etc.)
- La présence de jeux 360
- Un bout d'histoire
- Le prix imbattable
- L'absence de Kinect Sports Rivals
- Certains titres non localisés pour l'occasion
- L'accès aux notices, un peu longuet
N'en déplaise à certains, après Halo : The Master Chief Collection, Microsoft prouve qu'il sait y faire avec les compilations. Ainsi, Rare a chouchouté ce Rare Replay au point de le rendre indispensable. Il s'agit autant d'un bout d'histoire vidéoludique que de jeux qui ont souvent gardé toute leur saveur. Avec son interface à la fois classieuse et pratique, Rare Replay propose un voyage dans le temps mais aussi dans l'espace, comme lorsque vous vous retrouvez propulsé au sein du studio pour des interviews toutes plus passionnantes les unes que les autres. Une carotte habilement mise au service de la progression, qui vous pousse à explorer ce bout d'histoire, et que l'on aimerait voir utilisée dans chaque compilation de ce type.