Test | Tempest Rising
24 avr. 2025

Alerte Rouge

Testé par sur
Tempest Rising

Enfin un nouveau jeu de stratégie en temps réel ! Tempest Rising est le digne successeur des Command & Conquer. Il leur rend un hommage appuyé... et parfois un peu trop. Explications.

L'histoire

1997. Le tout premier Fallout vient de sortir, El Niño a provoqué une catastrophe et... le film Titanic de James Cameron n'est jamais sorti. À la place, les bombes nucléaires ont ravagé le globe. Une nouvelle ressource est née de cette apocalypse, le Tiberi... euh, le Tempest. Et deux factions se livrent une guerre sans merci pour en prendre le contrôle : les gentils suréquipés du Global Defense Forces (pensez Global Defense Initiative dans Command & Conquer) contre les méchants prolos rouges de la Tempest Dynasty (oui bon, le Brotherhood of Nod). Deux factions... ? C'est sans compter sur des aliens à la Tiberium Wars qui font une apparition dans les deux campagnes solo de onze missions chacune.
"La guerre. La guerre ne change jamais"

Le principe

La troisième faction alien n'est pas jouable pour le moment.

Si vous avez joué à Command & Conquer Remastered au hasard, vous connaissez la chanson : les deux campagnes alternent missions commando avec quelques unités, capture de base avec développement et invasions, ou défense de zone pendant quelques minutes. Classique et efficace. Entre chaque mission, des briefings surannés et des petites cinématiques façon années 90 font évoluer le scénario, présentent de nouvelles unités. Les nostalgiques vont fondre comme une madeleine trempée dans du thé. Petite innovation : vous pouvez acheter des améliorations entre chaque mission (unités plus résistantes, plus puissantes ou même véhicules ennemis), grâce à des points gagnés en combat... si vous faites tous les objectifs secondaires. Dont certains à découvrir en explorant la carte. Un choix intelligent, la difficulté étant élevée : allez-vous "gâcher" du Tempest et des unités pour capturer puis défendre un hôpital de campagne isolé ? Ou vous concentrer sur la mission en cours, avec des attaques ennemies incessantes... ?
Faites toutes les missions secondaires pour acheter des améliorations

Le multi

Construire tourelles et enceintes prend du temps. Un peu trop : le rush est super efficace.

Outre les deux campagnes solo, dont les missions principales réservent des objectifs annexes façon matriochkas, Tempest Rising propose du multijoueur en ligne avec ou sans classement, ainsi qu'en escarmouches contre l'IA. Les cartes multi sont hélas moins inspirées que les cartes solo, excellentes : leur symétrie permet de savoir rapidement où se trouve l'ennemi, surtout en quatre contre quatre où chacun démarre dans un coin. Avec en général une zone centrale riche en bâtiments neutres à capturer et en Tempest. Les rush de début de partie sont possibles avec une poignée de fantassins. Pour peu qu'une usine de récolte de Tempest soit touchée, un adversaire humain aura bien du mal à s'en remettre – les abandons sont monnaie courante. Ce n'est peut-être pas le mode de jeu le plus équilibré, surtout que les failles de l'IA rendent certains abus pénibles (voir encadré).
En multi, les joueurs humains abandonnent souvent la partie

Pour qui ?

Les briefings (facultatifs) reprennent l'esthétique des vidéos des années 90.

Soyons clairs : Tempest Rising est la suite non officielle de Command & Conquer Remastered. L'amour du matériau original transpire de chaque pixel, avec des hommages plus ou moins appuyés (ah, la carte du monde pixelisée de la Tempest Dynasty !). Quelques nouveautés rehaussent la formule originale, notamment les points à gagner avec des missions secondaires et les améliorations à débloquer au fil de la campagne. Restent quelques erreurs typiques des années 90 comme une trop grande symétrie des deux factions, une IA souvent aux fraises (déplacements, attaques) et une troisième faction pour le moment non jouable – ça sent l'extension payante. Pas de quoi faire peur aux puristes qui n'ont de toute façon pas grand-chose d'autre à se mettre sous la dent.
Une suite spirituelle très solide, malgré quelques défauts inhérents au genre

L'anecdote

Les raids aériens sont violents, l'IA très perfectible – pensez à micro-manager vos déplacements.

J'étais très excité à l'idée de tester Tempest Rising, et les premières minutes de jeu ne m'ont pas déçu. Cinématiques désuètes, briefing en vue subjective, carte du monde volontairement pixelisée : le jeu cochait toutes les cases de la suite spirituelle des Command & Conquer. Et puis paf, l'accident : gênés par un canyon trop étroit, mes braves petits terroristes de la Tempest Dynasty sont incapables d'atteindre leur cible. Un fantassin bloqué par mes jeeps décide de faire le tour, tombe sur une patrouille et se fait massacrer par les gentils casque bleus du Global Defense Forces.

Comme dans les années 90, les unités avancent souvent en file indienne, avec les plus rapides et fragiles devant (pas très pratique quand elles arrivent sur une base ennemie). Elles ne peuvent pas tirer tout en avançant. Et s'arrêtent donc pour tirer, quitte à bloquer toutes les autres derrière (ah, les ponts ! les canyons !). Il faut donc micro-manager vos escouades, exploiter leurs compétences au bon moment (drones, pouvoir psy) et apprendre les raccourcis claviers ("Alt" par exemple pour caler la vitesse des unités sur la plus lente). En multi, c'est fatal : attirer un petit groupe d'ennemis loin de sa base est trop facile, quand l'autre joueur est distrait. Sans parler des petites poches d'unités plantées entre une base ennemie et du Tempest, qui peuvent canarder tout ce qui passe devant elles sans représailles – les unités avançant automatiquement vers un point B ne ripostent pas. Total Annihilation et son IA très autonome reste donc une fois de plus l'exception, avec sa suite spirituelle Supreme Commander.
"Unité perdue... Unité perdue..."
Les Plus
  • L'hommage réussi à Command & Conquer
  • La réalisation très solide (oh la belle rouge !)
  • La musique et les bruitages parfaits
  • Les objectifs secondaires variés
  • Les améliorations à acheter entre chaque mission
Les Moins
  • L'IA manque d'autonomie, comme souvent : il faut beaucoup micro-manager
  • La troisième faction n'est pour l'instant pas jouable, même en multi
Résultat

Quel bonheur de retrouver un jeu de stratégie en temps réel façon années 90, avec des graphismes modernes, une interface améliorée et quelques améliorations bienvenues. Sauf l'IA, dans son jus, qui risque d'agacer les nouveaux venus – les vétérans eux savent qu'il faut micro manager ses unités, en combat bien sûr mais aussi en déplacement. Le jeu manque peut-être un peu de personnalité à force de copier religieusement Command & Conquer, notamment en multijoueur. Reste que la qualité des cartes en solo, la variété des objectifs principaux comme secondaires et la bande-son très réussie compensent largement ce petit défaut.

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Tribune libre