C'est pas du low cost
- Éditeur Sony Interactive Entertainment
- Développeur thatgamecompany
- Sortie initiale 14 mars 2012
- Genres Action, Plateformes
Depuis son apparition en 2012, la sobriété et l'onirisme de Journey ont fait des émules. Nombreux sont les jeux – souvent indés – qui ont tenté de s'engouffrer dans la brèche de l'épuré. De retour sur PS4, dans une résolution améliorée, le petit bijou de thatgamecompany a-t-il conservé son aura et toute sa superbe ?
L'histoire
Ici, l'histoire est tout à fait secondaire et prétexte à un parcours initiatique, ni trop périlleux, ni trop monotone, susceptible de suscité chez vous une émotion, quelle soit visuelle (les environnements épurés et les jeux de lumières sont magiques), sonore (la musique est envoûtante) mais aussi spirituelle. En effet, le destin de cet étrange personnage à la fragilité apparente vous questionne instantanément. Qui est-il ? Où va-t-il ? Parviendra-t-il à atteindre cette montagne ? Les plus spirituels d'entre vous y verront peut-être un parallèle à la foi, quelle qu'elle soit (pour les japonais, par exemple, gravir une montagne permet de se rapprocher des dieux). Et ce n'est pas chose si courante dans le monde du jeu vidéo.
Le principe
Ces drôles de "poissons volants en tissu" vous guideront dans les dunes.
Pour accentuer cette empreinte visuelle, thatgamecompany a opté pour absence totale d'interface. C'est d'ailleurs la marque de fabrique du studio. Ainsi, pas de carte, ni de boussole, et la barre de vie de votre héros est astucieusement représentée par son écharpe. Plus elle est longue, plus il est capable d'utiliser l'énergie absorbée chez les "animaux" et "fleurs" du coin pour sauter, plus il est également résistant. Cela dit, la résistance n'a pas réellement lieu d'être dans Journey puisque les ennemis sont quasi inexistants. Et lorsque vous en croiserez un, votre unique salut consistera à vous soustraire à son regard, représenté par un projecteur lumineux.
Le multi
Profitez des ruines pour vous abriter des bourrasques de neige.
Notez qu'à l'issue de votre périple, après le générique de fin, la liste des joueurs que vous avez croisé apparait à l'écran, chacun étant associé à un symbole particulier. En cours de jeu, ce symbole s'affiche au dessus d'un personnage lorsqu'il joue cette fameuse note de musique. Si vous êtes observateur, vous pouvez ainsi retrouver l'identité d'un compagnon d'aventure après coup.
Pour qui ?
Vous tomberez régulièrement sur des gravures anciennes 2.0 (oui, c'est possible).
L'anecdote
Natasha20654, si tu lis ce test, je t'attendrais ce soir au pied de la montagne, avec une cagoule.
- Une direction artistique exceptionnelle
- La bande son envoûtante
- Le design du héros et son expressivité
- Le système de communication par le chant
- L'expérience en duo qui peut engendrer des rencontres magiques car dûes au hasard
- Des points négatifs ? À moins de ne pas aimer le sable, à la limite...
Avec Journey, oubliez ce que vous connaissiez du jeu vidéo. Et mettez de côté vos réflexes de joueur chevronné. Il s'agit plus ici d'une expérience presque onirique que d'un vrai challenge ludique. La direction artistique est d'un tel niveau – encensée par un certain Fumito Ueda (ICO & Shadow of the Colossus) –, que le reste vous semblera secondaire, voire tout à fait inutile. Si le voyage est court, l'émotion est omniprésente et vous laissera un souvenir unique.