Test | Under Night In-Birth EXE : Late
18 mars 2015

Une madeleine qui a du punch

Testé par sur
Under Night In-Birth EXE : Late

Héritier de la série Melty Blood, Under Night In-Birth EXE : Late est développé par French Bread, un studio qui fut autrefois un cercle d'amateurs. L'autre co-développeur de Melty Blood n'ayant pas voulu sortir une suite, French Bread a fait d'UNIB un titre original sorti en arcade en 2012. Une importante MAJ intitulée EXE Late est apparue en 2013, et c'est de cette dernière qu'est issue cette version PS3.

Le background

Non, il n'y a pas de paragraphe consacré à l'histoire, ne rêvez pas. Contentez-vous donc de savoir que Under Night In-Birth EXE : Late est bavard mais sans plus, et surtout moins que Blazblue et ses dialogues interminables. En revanche, il convient de parler de la direction artistique du titre qui, pour sa part, est très intéressante. Contrairement aux jeux de baston actuels qui jouent sur la surenchère de détails et de fan-service, Under Night In-Birth EXE : Late est plus simple. Ici, les archétypes sont plus sobres qu'à l'accoutumé, et si quelques personnages rappellent le design des premiers Guilty Gear, d'autres sont plus dans l'esprit des King of Fighters du début des années 2000 – soit l'époque où la série de SNK commençait à prendre un virage vers la modernité en matière de design. Cela a son importance dans la mesure où ce retour aux sources est annonciateur de l'orientation du titre.
La délicatesse

Le principe

Comme dans The King of Fighters '99 Evolution en son temps, les décors sont en 3D.

Dans son approche du combat, Under Night In-Birth EXE : Late fait également parler ses origines amateurs. Non pas que le jeu soit fondamentalement simple, mais il se révèle être une espèce de pot-pourri de l'âge d'or de la baston 2D. Ainsi, la diversité des combattants (au nombre de 16) permet d'aborder différents styles de gameplay, qu'ils soient inspirés de la saga phare de SNK, de Guilty Gear ou même de Street Fighter. Comprendre par là que certains combattants disposent aussi bien d'ailes pour planer, de dash aérien ou, pour ce qui est de la licence de Capcom, d'attaques à distance façon Hadoken (et citons aussi Merkava qui a la possibilité d'allonger ses bras pour saisir l'adversaire). L'idée était donc d'intégrer divers styles de jeu au sein d'un système global. Pour se faire, French Bread et Ecole Software ont dû revenir aux fondamentaux des jeux de baston, en supprimant par exemple les gardes aériennes. Un point qui évite le côté gaguesque des jeux actuels, beaucoup trop centrés sur l'agressivité en l'air. Dans Under Night In-Birth EXE : Late, vous retrouvez la nécessité de prendre vos distances et de mesurer vos coups. Un aspect d'autant plus visible en multijoueur où chaque saut abusif est immédiatement puni, notamment à haut niveau.

Mais le jeu ne se limite pas non plus à un classicisme exacerbé. En effet, en dehors des habituelles jauges EX permettant d'exécuter des furies, Under Night In-Birth EXE : Late comporte un système de bonus plutôt amusant. Une barre est présente au centre de l'écran (en bas) et se remplit principalement en fonction des coups portés et reçus. Après un laps de quelques secondes (symbolisé par une horloge), le jeu accorde un bonus à tel ou tel combattant. Ce bonus octroyant des dégâts supplémentaire permet aussi de se relever en toute sécurité, de "casser" un combo débuté et surtout de la transformer en jauge EX. De ce fait, le jeu privilégie globalement l'agressivité sans tomber dans l'abus. Pour pimenter un peu plus les affrontements, les joueurs peuvent aussi charger la barre centrale (un peu comme dans Dragon Ball, pour vulgariser la chose) afin d'être prioritaire une fois le cycle de l'horloge terminé. Pour finir, presser la touche X, assigné au spécial, peut aussi vous permettre d'activer une garde spéciale pour peu que vous reculiez au bon moment.
Entre hommages multiples et singularité

Le multi

La sexy Hilda rappellera de mauvais souvenirs aux fans de Guilty Gear ou Blazblue.

C'est la surprise de cette version PS3. Ayant sûrement bénéficié de l'expérience d'Arc System en la matière, Under Night In-Birth EXE : Late dispose d'un mode multijoueur solide, tant par son système de matchmaking (classique mais efficace) que par la stabilité de ses joutes. Ajoutez à cela un système de points et de classement plutôt intéressant, et vous êtes bon pour quelques nuits endiablées. C'est d'autant plus vrai que la baston traverse une petite période creuse, en attendant la fin d'année et le premier trimestre 2016 qui s'annoncent bien plus chargés (Guilty Gear Xrd SIGN, Dengeki Bunko : Fighting Climax, Street Fighter V, etc.).
À la hauteur

Pour qui ?

Le programme est conséquent. Et il est possible d'acheter des illustrations dans la galerie.

Si vous êtes adepte des jeux de combats 2D des années 90 et du début des années 2000, Under Night In-Birth EXE : Late est probablement fait pour vous. Le jeu se recentre sur les fondamentaux de la baston 2D pour offrir une expérience à la fois accessible, profonde et digne d'un menu best-of. Ainsi, le plaisir de jeu prime sur le reste, et si on excepte certains dialogues (encore une fois) un peu trop longuets, Under Night In-Birth EXE : Late est avant tout un shoot de fun subtil. Le système de jeu et le panel de personnages – particulièrement diversifié – n'y sont certainement pas pour rien.
Les rétrogamers en manque

L'anecdote

Si le pitch du jeu est intéressant, la narration peine à conférer au récit la dimension méritée.

Au Japon, il n'est pas rare que des jeux (y compris amateurs) soient adaptés en manga ou dessin animé. Pour information, le co-développeur de Melty Blood (Type-Moon) est aussi à l'origine d'un visual novel sorti sur PC et intitulé Fate/Stay Night. C'est ce jeu qui a par la suite donné naissance au manga et à la série du même nom, bien connu des fans d'animation japonaise. Même si son aspect amateur est à relativiser, Under Night In-Birth EXE : Late pourrait très bien avoir droit à son adaptation animée ; d'autant que son pitch est loin d'être catastrophique : une nuit par mois, une dimension s'ouvre et des créatures s'éveillant dans certaines régions chassent des individus capables de les voir. À leur contact, ces derniers sombrent généralement dans la folie, mais ceux qui survivent sont appelés des "In-Birth". Dommage que la narration et les dialogues du jeu soient si insipides.
Qui sait ?
Les Plus
  • Le design général, et la qualité graphique au rendez-vous
  • Les décors ont leurs charmes
  • Le fait que chaque combattant regorge de mouvements-clins d'œil
  • Un panel de personnages varié
  • La jauge GRD et le système qui l'accompagne
  • Des trophées malins et des illustrations à débloquer
  • Un multi solide
Les Moins
  • L'IA, un peu trop facile à affronter globalement
Résultat

Under Night In-Birth EXE : Late est la grosse sortie baston de ce début d'année. Inconnu de bien des joueurs, le jeu se joue autant comme une perle moderne que comme un hommage aux titres d'il y a 15 ans. Pour ne rien gâcher, la version qui nous parvient sur PS3 profite de l'expérience cumulée depuis la sortie du jeu d'origine en arcade, il y a de cela 3 ans. L'équilibre de jeu est plutôt au rendez-vous et cette version gagne quelques personnages en comparaison de la mouture datant de 2012. Un jeu qui sent bon la combativité, et qui fera patienter les adeptes du genre d'ici la fin d'année.

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