La honte de l'audace
- Éditeur Microsoft
- Développeur Turn 10
- Sortie initiale 22 nov. 2013
- Genre Course
À la fois porte-étendard du lancement Xbox One et épisode de transition entre deux générations, Forza Motorsport 5 a pour objectif de faire vendre la machine de Microsoft par trouzaines. Cependant, avec le recul nécessaire, le titre est désormais plus synonyme de rétropédalage malheureux que de coup de génie. Car oui, ce jeu avait pourtant tout pour convaincre.
Le principe
Plus généralement, le titre profite de son manque de contenu pour s'affranchir de l'héritage de Gran Turismo. Depuis la sortie du premier Gran Turismo sur PlayStation, les jeux se positionnant sur ce segment du marché n'ont cessé de courir après le contenu. Forza Motorsport 5 prend le parti pris opposé, celui de proposer moins de contenu, mais de faire en sorte que l'on s'attache plus à chacun de nos bolides. Ainsi, vous n'êtes jamais aussi content que lorsque vous achetez une voiture vous ayant coûté deux semaines d'économies virtuelles. C'est beaucoup, certes, mais toujours moins que si vous vouliez vous acheter cette même voiture dans la réalité. Forza Motorsport 5 réintègre, en quelque sorte, l'idée de luxe au sein des jeux de Grand tourisme. D'ailleurs, la bande son va dans ce sens (bien aidée par la segmentation de la licence, avec la sortie du plus survolté Forza Horizon l'an dernier) : les musiques ne sont constituées que de pistes instrumentales voire classiques, donnant à chaque course une dimension lyrique dans laquelle se confondent parfois moteurs et violons.
Mais voilà, il suffit qu'un jeu soit incompris pour que, en 2013, il subisse les foudres des mises-à-jour. Après qu'une majorité de joueurs aient pesté contre le système économique du jeu, Turn 10 semble faire marche arrière et proposera une progression plus souple dans les jours à venir. Visiblement, le joueur de 2013 est bête. Forza Motorsport 5 proposait en effet des micros transactions réelles si absurdes (une voiture pouvait coûter plusieurs dizaines d'euros) qu'elles auraient dû amener les joueurs à réfléchir sur le différents partis pris du titre. Hélas, ce n'est pas le cas et Turn 10 a décidé de céder, quitte à saborder ses propres idées. De ce fait, un tel retournement de situation est déplorable et devrait faire ressortir les problèmes liés au manque de contenu. Désormais, un joueur pourra rapidement acquérir les 200 bolides du jeu, chose auparavant impossible. Où quand la quantité prime sur les idées.
Le multi
Les courses incluent des Drivatars, des IA calquant leurs comportements sur ceux des joueurs. Sympa.
Pour qui ?
La gestion de la lumière est bluffante et influe pleinement sur le gameplay. Assez incroyable.
L'anecdote
Les prix des voitures et des DLC auraient dû aiguiller les joueurs quant aux intentions du titre.
- C'est beau
- Quelques ajustements dans un gameplay toujours aussi efficace
- Terriblement audacieux (jusqu'à la mise à jour)
- Une ambiance toujours aussi classieuse
- La simplification de certains aspects communautaires
- Un multi toujours aussi sympathique
- La simplification de certains aspects communautaires
- La Xbox One en a bien plus sous le capot
- Satanée mise-à-jour
- Toujours les mêmes soucis (absence de conditions climatiques, etc.)
Forza Motorsport 5 est évidemment dans la lignée de la série. C'est d'ailleurs son principal souci. Pris à parti par des fans ne faisant aucune concession, les développeurs de Turn 10 se sont sentis obligés de mettre leur audace de côté. Du coup, au revoir le luxe et l'attachement aux véhicules, et bonjour la mise-à-jour maladroite. Suite à celle-ci, les défauts pourtant camouflés par une progression jusqu'ici faite de rigueur refont surface. Un gameplay plus ou moins identique à d'habitude et une technique à la hauteur se voient être confrontés à une progression classique (pour ne pas dire bancale). C'est dommage, car Forza Motorsport 5 avait au départ commencé à révolutionner le jeu de Grand tourisme, et même son genre.