Test | Tron Evolution
03 févr. 2011

Un bon jeu à licence

Testé par sur
Aussi disponible sur
Tron Evolution

Ultime jeu de Propaganda Games, Tron Evolution se démarque des adaptations vidéoludiques habituelles. Le titre ne reprend pas la trame principal du dernier Disney mais fait office de chaînon manquant dans l'univers de Tron. Un pari ambitieux, mais est-il réussi pour autant ?

Une histoire d'ISOS

N'en déplaise au sympathique John Vignocchi, il est préférable d'avoir vu Tron L'Héritage avant de jouer à Tron Evolution. Si le titre est parfaitement compréhensible sans avoir vu la dernière superproduction de Disney, commencer Tron Evolution en premier revient à se gâcher une partie du long métrage. De ce fait, même si ce ne sont que des détails, les lignes qui suivent révèlent une petite partie de l'histoire. Le jeu ne vous met ni dans la peau de Kevin Flynn, ni dans celle de Tron. En effet, vous vous retrouvez aux commandes d'un moniteur spécifique. Obsédé par le monde de Tron, Kevin a découvert une nouvelle sorte de programmes qui pourrait bien changer le destin de l'humanité : les ISOS. Toutefois, les programmes dis "basiques", dirigés par CLU, un clone que Kevin a créé pour l'aider à construire son utopie, sont bien décidés à anéantir cette nouvelle "race". Tron Evolution fait donc le lien entre les deux films en nous proposant un scénario plus ou moins à part. S'il n'est pas complètement passionnant, celui-ci est plaisant à suivre et assez cohérent. Dommage que cette histoire soit servie par des graphismes en demi-teinte (saleté d'aliasing) et que les cinématiques ne soient pas plus engageantes que cela. Pareillement, le doublage français souffle le chaud et le froid, un sentiment heureusement rattrapé par les musiques du jeu, parfois tirées du film.

A base de POPOPOPOP

Les affrontements sont particulièrement dynamiques.

En terme de jouabilité, Tron Evolution comporte trois phases de gameplay bien distinctes. Premièrement, il y a la plate-forme qui s'apparente à s'y méprendre à du Prince of Persia. Vous courrez sur les murs, sautez de paroi en paroi, vous propulsez dans les airs à l'aide de votre disque... Les habitués de la série d'Ubisoft ne seront pas dépaysés, surtout que ces séquences sont vraiment plaisantes si l'on excepte une précision pas toujours de mise et quelques bugs et soucis de caméra. Pas de panique pour autant : les checkpoints sont très fréquents, ce qui permet de limiter la frustration naissante par moment. L'autre gros segment du jeu concerne évidemment les combats. Très dynamiques, ces derniers vous permettent de vous battre aussi bien à distance qu'au corps à corps, avec un système de coups légers et lourds. D'ailleurs, les affrontements sont plutôt nombreux et variés. Idéal pour ne pas s'ennuyer. De même, la présence de plusieurs sortes de disques lumineux (lourd, explosif, d'invalidité, corrupteur) ajoute de la diversité. Si l'un explose au contact de vos ennemis, les autres peuvent par exemple les ralentir ou drainer leur vie lorsque vous les touchez. Dernier type de jouabilité : la conduite de véhicules. Alors que les courses en lumicycles (motos) se résument à des passages basés sur l'esquive d'éléments en tout genre, les phases à bord de tanks consistent à shooter des adversaire sans prise de tête. Loin d'être catastrophique, la maniabilité de ces véhicules reste toutefois perfectible.

Evolution et multijoueur

Prometteur sur le papier, le mode multijoueur est en réalité décevant.

Pour accompagner ce gameplay, Propaganda Games a inclu un système d'expérience très réussi. En tuant des adversaires, vous montez de niveau et remportez des points vous permettant d'installer des mises à jour sur votre personnage. Ainsi, pas moins d'une soixantaine d'améliorations sont disponibles : vous pouvez aussi bien améliorer la santé de votre "moniteur" que sa résistance, son énergie (nécessaire aux coups lourds), ses disques ou même les véhicules qu'il utilise. Ce système d'améliorations est d'autant plus important qu'il est couplé à une drôle d'idée : celle de pouvoir importer son personnage dans le mode multijoueur et vice et versa. Un choix qui dans les faits se révèle être plutôt décevant : ne bénéficiant pas de filtre de niveaux,Tron Evolution n'hésite pas à vous envoyer à l'abattoir face à des joueurs de rang bien supérieur. Autant vous dire que l'on redescend vite sur terre. A vrai dire, c'est le mode multijoueur dans son ensemble qui est décevant. Le deathmatch et le team deatmatch à la troisième personne ont un côté particulièrement bordélique, comme les deux autres modes de jeu d'ailleurs. Lot de consolation : vous pouvez utiliser votre lumicycle comme bon vous semble... Sauf que les soucis de jouabilité au placement de la caméra et au manque de précision sont ici renforcés. Pas de chance.
Les Plus
  • L'univers de Tron
  • La diversité du gameplay
  • Des phases de plates-formes très plaisantes
  • Des combats dynamiques, variés et sympas
  • Un système d'amélioration réussi
  • Des checkpoints fréquents
  • Un jeu qui fait le lien entre les deux films
  • Musiques dans l'esprit de l'oeuvre de la licence
Les Moins
  • Des phases de plates-formes qui manquent tout de même de précision
  • Parfois frustrant
  • Phases en véhicules perfectibles
  • Le multijoueur, décevant
  • Un doublage français franchement pas terrible
  • Joli mais sans plus (bonjour l'aliasing)
Résultat

Tron Evolution n'est pas le titre de l'année, c'est sûr. Néanmoins, il s'avère être un jeu à licence sympathique. Bénéficiant d'une belle diversité en dépit d'un certain manque d'originalité, le jeu peut se targuer de n'être que très rarement ennuyeux. Bien que tout ne soit pas parfait (technique, caméra, multijoueur, etc.), l'ultime bébé de feu Propaganda Games est un bon moyen de prolonger l'expérience Tron L'Héritage via un scénario inédit. En somme, le jeu réussi là où ce "bon" vieux Enter The Matrix s'était vautré en son temps.

Partagez ce test
Tribune libre