Test | Age of Mythology : Retold

28 août 2024

Rien ne va plus chez les dieux : Poséidon boude ses adorateurs, Zeus magouille dans son coin, Odin s'invite chez Seth, bref, c'est la pagaille sur terre. En gros, quelques débiles essayent d'ouvrir le Tartare pour libérer Cronos et les Titans : à vous de les en empêcher en faisant équipe avec les Grecs, les Égyptiens, les Nordiques, les Atlantes et leurs panthéons respectifs. La campagne solo de 50 missions est un bon gros prétexte pour apprendre les bases de chaque civilisation et se préparer aux escarmouches multijoueurs, un grand classique.

Ce qui change en revanche, c'est que les différentes civilisations se jouent vraiment différemment les unes des autres. Prenez les Égyptiens par exemple : leur Pharaon unique accélère la construction des structures, peu coûteuses mais lentes à bâtir. Les Nordiques sont très mobiles avec leur charrue qui remplace les greniers des autres factions, et plutôt polyvalents avec leurs guerriers bâtisseurs – un enfer quand ils commencent à bâtir des tours de défense en plein raid dans une base ennemie. Et pour rajouter à la complexité, vous pouvez choisir un dieu à chaque âge.

Celui-ci vous octroie des unités magiques et des pouvoirs : la foudre pour Zeus, la paix pour Hermès (ne riez pas, ça peut faciliter un rush à travers des lignes de défense). Voire même des... tunnels pour d'autres. Bref, vous faites vos emplettes en fonction de la carte et des défis rencontrés. Ou plus simplement vous choisissez d'adorer Bastet parce que c'est la déesse des chats, et que – oh ils sont trop mignons regardez, petit-petit-petit... ! Euh, pardon. Pour accélérer les récoltes bien sûr.

Le jeu est tellement complexe qu'un arbre des technologies aussi monstrueux qu'exhaustif est disponible à tout moment depuis le menu principal. Vous pouvez visualiser l'intégralité d'un panthéon par civilisation et par âge, en explorant librement unités et magies dédiées. De quoi affûter sa stratégie en multijoueur. Bonne nouvelle, vous pouvez vous entraîner en solo contre des IA offensives ou défensives, avec ou sans malus, et en faisant équipe ou non avec d'autres IA. C'est parfait pour tester les cartes, la rapidité et l'efficacité d'une ligne de production et les arborescences de divinités à choisir à chaque âge – le Dragon nordique est par exemple incroyablement puissant et rapide, surtout que peu d'unités sont capables de le toucher. Comme les archers bien sûr, mais ce sont les premiers à cramer comme dans un bon épisode de Game of Thrones.

Sous ses airs de papy de la stratégie, Age of Mythology : Retold est resté incroyablement spectaculaire. Le lifting graphique est un gros plus évidemment, avec des textures hyper détaillées, des animations soignées et du ray tracing pour les nantis (les autres : ne pleurez pas, la différence est à peine visible). L'interface est remaniée bien qu'elle reste encombrante, y compris en 4K. Et puis il y a ces petites améliorations de qualité de vie, comme la possibilité de répartir la collecte des ressources automatiquement, voire de la programmer manuellement pour privilégier l'or en combat par exemple. Alors tout n'est pas parfait, notamment l'IA qui a souvent du mal à se positionner, voire qui envoie des péons porter du bois derrière les lignes ennemies (??). Voilà qui rappelle l'Ancêtre Command & Conquer Remastered et le charme de l'ancien, comme disent les agents immobiliers.

Je ne vais pas vous mentir, j'avais peur de la difficulté de ce jeu. N'ayant plus l'âge d'apprendre par cœur des raccourcis claviers pour lancer un rush en 30 secondes chrono, je craignais qu'Age of Mythology : Retold ne me mette vite à l'amende. Et bien pas du tout : la courbe d'apprentissage est très progressive, la campagne solo vous proposant même de valider le niveau de difficulté après chaque mission remportée. Merci. En multijoueur, vous pouvez vous entraîner avec l'IA, là aussi en dosant au mieux la difficulté. Cerise sur la madeleine de Proust, les codes de triche historiques ont été implémentés à l'identique pour booster sa production, avoir des sorts illimités ou dévoiler toute la carte, si jamais une partie était mal engagée. Évidemment tout le monde ne mange pas de ce pain-là, mais ça va rassurer ceux qui comme moi n'ont plus leurs réflexes d'adolescent.