Test | Cat Quest III
06 août 2024

Pirates des Cat-raïbes

Testé par sur
Cat Quest III

Oh, un petit jeu mignon ! Cat Quest III arrive au bon moment pour nous changer les idées et nous dépayser. Dans la peau d'un chat pirate, vous parcourez les mers ensoleillées à la recherche de trésors...

L'histoire

Vous êtes une petite boule de poils équipée d'une épée, d'un fantôme bavard et de tout votre courage. Face à vous : l'immensité des mers du Sud. Votre but : LOOTER. Oui, il y a des rois pirates à occire aussi, autrement plus costauds que vous, qui écument les mers et squattent les donjons. Et une mystérieuse étoile polaire qui peut exaucer vos vœux. Mais ne vous y trompez pas : dans ce petit monde ouvert terriblement choupi, votre but sera avant tout d'explorer, de combattre, de looter et d'améliorer votre équipement – non seulement vos fringues et vos armes, mais aussi vos sorts et votre bateau.
Un petit open world choupi à looter sans vergogne

Le principe


Les combats temps réel sont nerveux, bien qu'un peu confus à cause de vos magies et des nombreux chiffres de dégâts.


Ne nous mentons pas, les débuts sont raides. Les ennemis sont des sacs à points de vie, surtout les premiers boss. Les navires pirates qui écument les mers vous mettent la misère. Quitter le droit chemin indiqué par des balises se solde généralement par un mur de difficulté frustrant... Alors vous suivez docilement les marqueurs, profitez de l'or ramassé pour améliorer vos armes et armures fétiches... Testez quelques sorts... Et puis après deux ou trois heures de jeu (sur les huit ou neuf nécessaires à le finir, en trainant un peu), vous commencez à prendre la confiance.

Vous vous rendez compte que la glace congèle les ennemis, les transformant en proies faciles. Vous commencez à mieux alterner armes de corps-à-corps et à distance, tout en débloquant des améliorations pour votre bateau – plus vous prenez de l'XP et plus vous pouvez utiliser d'améliorations simultanément. Le tout avant de rouler sur le jeu et sur les boss dans le dernier tiers, sur terre ou dans les mers. Une fois quelques combinaisons fatales débloquées, comme les tenues de vampire et l'épée Boit-sans-soif qui vous soignent quand vous tapez, la sensation de puissance, de progression, devient très marquée. Joie.
De l'action temps réel, de l'aventure, un peu de RPG et surtout beaucoup d'améliorations à débloquer

Le multi

Vous partagez tout avec votre invité : équipement, armes, magies et... bateau.

Plutôt que de galérer seul au début, vous pouvez jouer en coop. Un ami peut vous rejoindre à tout moment, soit depuis le menu principal, soit depuis des points de sauvegarde (les perroquets sur la carte). Attention, il s'agit de coop en local seulement : pas de multi en ligne pour jouer avec un ami ou un inconnu à distance, c'est dommage. Plus gênant, les deux minous se partagent le même bateau : cela aurait été plus drôle de chasser en binôme sur mer, comme sur terre.

Le reste est en revanche très bien conçu avec une caméra qui s'éloigne suffisamment pour garder les deux pépères en visu autant que possible. Et avec un inventaire partagé, ce qui permet de chaparder les affaires de l'autre le temps d'une partie. Autre bon point : si un ami vous rejoint en fin de jeu, il bénéficie quasiment du même niveau d'expérience que vous. Pas de risque d'avoir un pote qui canne non stop avec son chat trop en retard par rapport au vôtre.
Pas de coop en ligne, bateau partagé, deux joueurs max... Quelques petits regrets en multi

Pour qui ?

Certains combats navals sont rudes. Comme dans Elden Ring, partez et revenez plus fort si besoin.

Sous ses petits airs mignons, Cat Quest III cache une difficulté retorse en début de partie. Les ennemis très résistants rendent les premières heures répétitives, à moins d'y jouer en coop localement. L'aventure prend vraiment son essor quand il devient enfin possible d'explorer le petit open world très réussi sans se prendre un mur de difficulté au moindre détour. Alors évidemment, comme souvent dans les jeux mignons et réussis, les plus gourmands en voudraient davantage. Des donjons plus longs par exemple, le petit point faible du jeu avec ses sections identiques et ses quelques allers-retours. Et globalement plus de contenu, car vous pouvez le finir en sept ou huit heures sans forcer.

Heureusement qu'un mode New Game+ rallonge la sauce. Sans compter deux ou trois surprises comme le château 8 bits (chut !) ou ce "Purgrattoir" dont les tréfonds réservent un marathon chronométré idéal pour le loot et le scoring. Les développeurs prévoient aussi d'ajouter un "Mew Mode" après le lancement pour recommencer avec des modificateurs (faire le jeu à poil, avec des ennemis plus puissants, sans améliorations chez le forgeron, etc.), pour les plus motivés. Pas mal, mais pas sûr que tout le monde y revienne après avoir essoré le jeu une première fois.
New Game+, épreuve de scoring, modificateurs annoncés : les développeurs sont aux petits soins

L'anecdote

Allez-vous aider ce spectre tourmenté à retrouver l'amour et la paix... ?

Qu'est-ce qui fait un bon monde ouvert ? Son relief bien sûr. Sa variété. La caractérisation de ses différentes zones, reconnaissables au premier coup d'œil : île cimetière, royaume des cochons, crépuscule des pieuvres ici. Mais est-ce suffisant ? Pas vraiment. Suicide Squad ou Skull and Bones cochaient toutes ces cases et n'arrivaient pourtant pas à retenir une hémorragie de joueurs. Alors quoi d'autre... ? C'est en jouant à Cat Quest III que j'ai mis le doigt dessus : la vie. Le nombre de personnages à rencontrer au mètre carré contraste avec les rues ou les océans vides des autres. Et surtout, leur personnalité est bien ciselée.

Chacun d'entre eux va vous marquer, qu'il s'agisse du facteur troublé par les remerciements de ses clients, du vieux pêcheur bourru qui verse une larme au souvenir de son fils, du chercheur qui vous supplie d'attirer des ennemis dans son piège avant de vous réserver une petite surprise... Sans oublier mon préféré : l'amoureux spectral qui vous demande de réécrire son histoire d'amour, en sélectionnant des portes correspondant à ses (mauvais) choix passés. Exemple de choix possible : « J'ignore comment tu me connais, mais bouffe cette bombe ! » Touchant, varié, réussi, c'est aussi ce qui donne une âme à ce petit jeu décidément bien troussé.
De nombreux personnages attachants vous attendent au détour d'une île
Les Plus
  • Monde ouvert chatoyant et très vivant
  • Maniabilité au poil, sur terre comme sur mer
  • Beaucoup de variété et de combinaisons (très) efficaces avec les armes, les équipements et la magie
  • Support natif des écrans Ultrawide et du Steam Deck
  • Prix très correct, jeu bien léché : aucun bug en dix heures
  • New Game+, "Purgrattoir" avec chrono, modificateurs "Mew Game" prévus après le lancement
Les Moins
  • Coop pas disponible en ligne, partage de bateau plutôt que chacun le sien
  • Petit manque de lisibilité quand les sorts secouent l'écran, même en solo
  • Trop court, dans les donjons surtout – mais est-ce un mal quand un jeu est aussi amusant ?
Résultat

Vous aimez les chats, les pirates, l'aventure, l'exploration et les combats ? Cat Quest III vous fera passer moins d'une dizaine d'heures très quali. Alors oui, c'est court. Mais d'une, le jeu est vendu 30 € sur console, 20 € sur PC. Et de deux, comme pour Granblue Fantasy : Relink, un action-RPG court mais bien troussé est quand même plus efficace qu'un Final Fantasy XVI long et mal rythmé. Vu la banane que ce jeu croquignolet nous met (et la petite leçon de monde ouvert qu'il donne à la concurrence, malgré ses ambitions limitées), c'est une valeur sûre. À ronronner de plaisir, tiens.

Partagez ce test
Tribune libre