Test | Exophobia
13 sept. 2024

Pas trop vieux pour ces conneries

Testé par sur
Aussi disponible sur
Exophobia

Bien que sous l'appellation Zarc Attack, Exophobia est bien le titre d'un développeur solo dont l'amour pour la nostalgie a poussé à la création de son premier jeu commercial. Loin d'être un gros mot, c'est tout simplement le premier titre que le développeur sort sur Steam mais sans oublier de rester accessible au plus grand nombre. Plutôt peu relayé, le jeu de tir semble assumer une proposition rétro qui pourrait charmer les gamers nostalgiques des années 80 et 90.

L'histoire

Exophobia vous fait atterrir en plein univers de science-fiction à l'esthétique rétro, autant visuellement que narrativement. Vous vous réveillez, dernier membre d'équipage encore vivant, à bord d'un vaisseau spatial envahi par des extraterrestres ô combien belliqueux. Votre mission est de découvrir ce qui est arrivé à vos coéquipiers. L'histoire, dans un pur classicisme vidéoludique, est peu bavarde. Elle se compose seulement de quelques journaux de bord que vous découvrirez, ou non, au fil de votre aventure. Ils vous permettront aussi de prendre connaissance de la raison d'être de votre équipage et de ses derniers instants. L'intérêt n'est aucunement là de pousser une narration vraiment intéressante, puisque celle-ci n'est qu'un léger moteur au gameplay. Vos instants de lecture vous feront découvrir le point faible d'un boss, ou encore comprendre comment utiliser votre nouvelle arme de la manière la plus optimisée. Le titre, propulsé par une intention de pure nostalgie, est empreint d'une ambiance minimale où les gros pixels et la bande-son font mouche. L'idée d'évoquer un âge d'or passé du jeu vidéo est totalement assumé, sans aucune intention de moderniser son propos.
L'histoire n'est qu'un moteur au gameplay, et c'est tant mieux

Le principe

Un possible chemin alternatif ?

Le terme boomer shooter est souvent évoqué dans la culture vidéoludique, et Exophobia en est un parfait représentant. À la façon d'un antique Doom, exit l'axe vertical : vous ne pourrez vous orienter que de droite à gauche. Les déplacements sont très rapides et un temps d'adaptation ne sera pas de trop. Malgré tout, le jeu reste un fast-FPS méticuleux où chaque erreur peut être fatale. Au premier abord punitif, l'habitude de profiter d'un point de sauvegarde pointe rapidement le bout de son nez pour combler l'exigence du gameplay. Malheureusement, les enjeux perdent de leur saveur avec cette tendance à la facilité. Mais le cœur de jeu réside dans sa proposition de Metroidvania : pour atteindre votre objectif, vous devrez faire différents allers et retours dans ce labyrinthe pour obtenir les équipements et objets qui débloquent de nouveaux passages. Cette portion de jeu se parcourt avec plaisir de part son exploration particulièrement prenante. Les différents décors savent flatter la rétine, et le rythme prenant de jeu pousse à un engagement fort. Certaines étapes importantes sont ponctuées de combats plus intenses avec notamment les incontournables boss. Les différents ennemis rencontrés présentent déjà des schémas d'attaque spécifiques – en plus de l'utilisation parfois à votre avantage du décor – mais les boss proposent une difficulté supérieure. Toujours dans une idée de classicisme, attendez-vous à plusieurs tentatives pour comprendre la mécanique et la maîtriser pour parvenir à la victoire. Votre connaissance du comportement de vos adversaires est un élément clé de votre réussite.
Un parfait représentant des jeux de tir à l'ancienne

Pour qui ?

Certains combats vous opposent à une multitude d'ennemis.

Encore une fois, boomer shooter est le terme le plus explicite pour vous donner une idée du public cible. Exophobia s'adresse aux joueurs nostalgiques qui apprécient une expérience à l'ancienne. La référence évidemment n'est autre que Doom et cette époque où les jeux de tir ne connaissaient pas la verticalité. Ce n'est pas non plus sans rappeler la licence Metroid que le titre emprunte l'esthétique 16 bits de la quatrième génération de consoles – Super Nintendo, Mega Drive, etc. – avec ses pixels et sa 3D balbutiante. Exophobia est un bel hommage à cette époque.
Un jeu pour papy gamer

L'anecdote

Le vaisseau est composé d'étages aux ambiances variées.

Je ne suis personnellement pas un rétrogamer. Né fin des années 90, ma nostalgie se porte bien plus sur un Stronghold 2 ou un Oblivion. Cependant, ma curiosité m'a poussé à apprécier l'expérience Exophobia. Là où elle est une réussite, c'est sur le choix de jouer sur Switch plutôt qu'une autre console. De part ses inspirations, le jeu est parfaitement adapté à la portabilité de la console, si on omet les chargements assez longs à chaque réapparition. Si le titre était sorti à l'époque, il aurait probablement marqué sur Super Nintendo.
L'expérience est parfaitement adaptée à l'expérience Switch
Les Plus
  • Un bel hommage Doom-like et à l'époque 16 bits
  • Un Metroidvania fluide
  • Le côté boomer shooter parfaitement assumé…
Les Moins
  • …mais qui demande un temps d'adaptation aux non-initiés
  • Les temps de chargement sur Nintendo Switch peuvent parfois briser le rythme frénétique de l'action
Résultat

Un bel étendard au rétrogaming d'hommage qu'est cet Exophobia. Sans aucune volonté de moderniser le concept, le jeu de tir s'appuie totalement sur la jouabilité d'une époque où les FPS s'appelaient Doom-like, et à l'esthétique 16 bits. Mêlant fast-FPS et Metroidvania, le cocktail fonctionne très agréablement pour le plus grand plaisir des joueurs de la première heure. Les heures parcourues à explorer ce vaisseau écrasé et à comprendre comment vaincre tel ennemi ou trouver un nouveau passage sont une bonne réussite.

Partagez ce test
Tribune libre