Test | Super Monkey Ball Banana Rumble

24 juin 2024

Cet opus reprend les bases. Vous êtes un petit singe mignon, AiAi, qui a plein de potes, une nana, un enfant venu du futur... tranquille en vacances. Quand soudain débarque une inconnue qui a l'outrecuidance de vous voler votre banane. Non mais oh ! Vous la rattrapez tant bien que mal dans votre balle vous aidant à rouler et c'est là que vous apprenez qu'il s'agissait d'un test : la pauvre jeune fille en détresse cherche depuis des années (oui) son papa disparu et voulait vérifier si vous étiez à la hauteur pour l'aider. Armé de votre courage dans une main, d'une banane dans l'autre, posant votre cocktail de fruits sur une table près de la piscine, vous acceptez sans sourciller. Voilà pour l'introduction absolument pas nécessaire, qui servira de justification à vos pérégrinations de monde en monde. Les vidéos de transition sont d'ailleurs assez risibles, d'une niaiserie particulièrement appuyée, mais au premier degré. Le scénario est tellement creux que les personnages passent leur temps à remplir du blanc, à base de « Désolé de vous avoir fait attendre », « Oh vous êtes là, allons-y », et autres manières de parler pour ne rien dire, traductions de phrases toutes faites typiquement japonaises.

Mais vous n'êtes pas là pour l'histoire, vous êtes là pour rouler à fond de balle en ramassant des bananes alors passez les vidéos et let's gooooo !

Super Monkey Ball Banana Rumble reprend une mécanique inchangée depuis la première édition du jeu en arcade, en 2001 : vous êtes un petit singe enfermé dans une balle, façon gatcha-gatcha (vous savez, ces boules transparentes qui contiennent un petit jouet en plastique, dans les distributeurs). Sur un parcours suspendu dans les airs, vous avez 60 secondes pour atteindre la porte d'arrivée en évitant de tomber. Dès que vous penchez le stick, vous ne tournez pas à proprement parler mais c'est tout l'écran qui s'incline. Et c'est là que le jeu devient fun. Ajoutez à cela la gestion de la vitesse en vous penchant en avant pour accélérer et en arrière pour freiner, en prenant votre élan pour un coup d'accélérateur, et vous obtenez la recette inchangée du succès de Monkey Ball.

Dans cet opus, vous vous embarquez donc dans une aventure comprenant une palanquée de niveaux aux mécaniques évoluant dans chaque monde (des rails, des leviers, des plateformes à activer...). Avec la possibilité de les expédier pour les plus flemmards, tout comme d'y passer un temps considérable pour les complétistes voulant atteindre les 3 défis proposés (limite de temps, nombre de bananes et banane dorée). C'est aussi un angle intéressant du jeu, vous permettant de réfléchir aux niveaux de manière différente. Et si un gros coup d'accélération contre cet obstacle ne me ferait pas culbuter par-dessus bord et atteindre la plateforme plus bas ? C'est souvent le bingo.

Accrochez-vous à vos bretelles, Super Monkey Ball Banana Rumble est plus que généreux sur le multi. Vous pouvez aussi bien jouer en local qu'en ligne, à une seule ou plusieurs Switch, tout est possible et tout est permis. Et ça n'est pas juste un mode en particulier qui est réservé au multi, c'est tout le jeu entier qui peut se jouer aussi bien en solo qu'à plein d'amis. Au-delà de l'aventure principale, Super Monkey Ball Banana Rumble bénéficie de modes assez marrants qui n'ont pas peur de rivaliser avec un bon vieux Mario Kart à plusieurs.

Le mode course, comme son nom l'indique, vous place sur un circuit un peu plus large, agrémenté d'embûches mais aussi de cadeaux donnant des objets. Originalité : zéro. Fun : maximal. La gestion de la caméra donne un effet de vitesse bien différent des courses du plombier moustachu et tous les circuits sont bordés de vide dans lequel vous avez vite fait de plonger si vous prenez un peu trop de raccourcis... Dans les autres modes, vous trouvez également un mode bataille toujours très inspiré des Mario Kart, toujours à la sauce Monkey Ball. Une manière de profiter de son univers coloré sous d'autres atours.

Super Monkey Ball Banana Rumble vous tend les bras ? Plongez-y les yeux fermés. Enfin, pensez à les ouvrir quand même pour bien négocier ce virage qui arrive droit sur vous. Même si le titre ne réinvente pas la roue, faire rouler ce petit singe dans sa balle est un concept qui semble inépuisable. Pour ceux du fond qui font partie des joueurs de la première heure sur GameCube, vous retrouverez vos sensations en quelques instants (une fois le tuto passé) et les premiers niveaux réveilleront chez vous ce petit frisson du speedrun. Menu pause, recommencer, et ce des dizaines de fois jusqu'à ce que vous atteignez l'arrivée en moins de 5 secondes : c'est la vie de singe que vous avez choisi de mener.

Pour les autres qui débarquent totalement, Super Monkey Ball Banana Rumble ressemble à un énorme jouet ultra coloré, plein de promesses et de fun, avec une marge de progression tout à fait acceptable. Dans la mouvance des jeux récents, un mode d'assistance est disponible : route tracée, et surtout option "retour en arrière". Mais bon, le fun s'émiette un peu. Car le titre puise dans ses racines du jeu d'arcade pour en mettre plein les mirettes : pensé pour attirer le chaland et le faire recommencer jusqu'à épuisement des piécettes, il s'offre à vous dans une version packagée avec un énorme taux de rejouabilité. Que demande le peuple ouistiti ?

La sortie du premier Monkey Ball en 2001 coïncide à peu près avec mes débuts sur Gamatomic. À l'époque je testais des jeux GameCube à tout va et je me rappelle avec ferveur de la découverte de cette pépite colorée et nerveuse comme il faut. 23 ans et quelques cheveux grisonnants plus tard, me voilà à tester une nouvelle mouture de ce titre, m'apportant sa volée de nostalgie en pleine tronche. Mais réveillant aussi mes réflexes d'antan. Alors quand, dès le 3e niveau, j'ai perçu l'opportunité de péter le record du chrono par une sortie de piste maîtrisée, mes doigts ont naturellement géré l'accélération et l'inclinaison, pour parvenir en quelques essais à peine à effectuer un magnifique plongeon gagnant à travers le terrain. C'est bon, mes doigts ont toujours 20 ans, et je peux partager à présent tout ce condensé de fun avec mon fiston !