Une compilation solide ?
À quoi reconnaît-on un classique du jeu vidéo ? Peut-être à son nombre de portages et de rééditions. De ce point de vue, il est clair que la saga Metal Gear Solid s'est faite une réputation, en voyant le jour sur quasiment tous les supports depuis 25 ans. La question était donc de savoir si la Metal Gear Solid : Master Collection Vol. 1 qui nous arrive aujourd'hui a un réel intérêt.
Le contenu
Néanmoins, il faut reconnaître que cette compilation est plutôt réussie sur le plan de l'emballage. Ce sont peut-être des détails, mais qui font leur petit effet. Les icônes des jeux sont classes, tout comme les menus de la collection qui ne sont pas sans rappeler les quelques compilations japonaises réussies ces dernières années – souvent chez la concurrence (SNK, Capcom, etc.). Même s'ils ne sont disponibles qu'en anglais, il est également appréciable d'avoir accès à des artbooks ainsi qu'aux scénarios retranscrits des jeux. La surprise reste néanmoins la présence des romans graphiques animés liés aux deux premiers épisodes, et cette fois disponible en français. Vous l'aurez compris : mis bout à bout, nous nous extirpons progressivement de la simple accumulation de portages (sans que ce soit complètement dingue pour autant).
La technique
On aurait bien imaginé une version physique collector. Peut-être une fois les volumes sortis ?
C'est la première fois que le premier Metal Gear Solid est disponible sur les consoles Xbox.
Pas vraiment. Tout d'abord, on constate que le tout tourne réellement sans mal. Il n'y avait qu'une génération d'écart entre la génération PlayStation 2 et la suivante. Pareillement, faire tourner les jeux HD sur Vita (sans même parler de la version 3DS), presque au niveau des moutures de salon, était en réalité un petit exploit. Les jeux tournaient sur tous ces supports mais peut-être pas avec le sentiment d'aisance d'aujourd'hui. Cette Metal Gear Solid : Master Collection Vol. 1 propose les deux expériences à 60 images/seconde et dans une résolution de 1920 x 1080p. C'est à vrai dire la seule réelle déception de la compilation : que les deux volets PlayStation 2 ne soient pas upscalés en 4K.
Sur le plan ludique et artistique, Sons of Liberty reste LE chef-d'œuvre de cette compilation.
Un mot également sur la volonté qu'il y a derrière cette absence de résolution 4K. Certains parleront de fainéantise et c'est probablement vrai. Toutefois, ce n'est pas fondamentalement incompatible avec un souhait de préservation des œuvres "dans leur jus". Histoire de faire les choses correctement, nous avons notamment relancé Snake Eater sur PlayStation 2 et sur un écran cathodique. Force est de constater que le rendu HD de cette compilation, sur un grand écran LCD (160 cm) est justement assez fidèle au rendu d'origine (ici sur un écran de 36 cm). Le jeu est plus lisse mais pas trop, et c'est surtout l'effet de scintillement qui est beaucoup moins présent (dans la jungle notamment). Bien sûr, on conserve dans cette compilation la caméra à la troisième personne de Subsistence, avec la possibilité d'activer celle plus statique et éloignée de la version vanilla (que tout le monde semble avoir oubliée). Autrement dit, tout laisse à penser qu'en sortant cette compilation, Konami inscrit les uniques versions que l'on trouvera à l'avenir.
Pour qui ?
Comme le montre cette image de Snake Eater, le gain en définition n'a pas toujours du bon.
La réflexion
Les épisodes NES disposent de fonctions de sauvegarde.
La polémique
Paradoxalement, les romans graphiques sont ceux qui pâtissent le plus de l'absence de 4K. Dommage.
Toujours est-il que le tarif n'a pas été vraiment pris en compte dans ce test, pour la simple et bonne raison qu'il sera sûrement amener à évoluer au fil des mois. En l'état, on considère tout de même que la soixantaine d'euros que coûte cette compilation n'est pas du vol, quand bien même une plus fournie est sortie par le passé. Enfin, nous sommes surtout curieux de savoir ce que contiendra un éventuel Vol. 2 (Guns of the Patriots, Peace Walker, Ground Zeroes, The Phantom Pain ?).
En l'état, nous sommes satisfaits de l'aspect "préservation" de cette compilation, qui n'altère pas trop les expériences d'origine et livre des expériences plutôt fidèles, qui peuvent dans un sens être considérées comme des moutures définitives. Aussi, il nous semble un peu tôt pour juger les bonus de cette Master Collection Vol. 1 en comparaison de la Legacy Collection. En effet, on peut légitimement espérer qu'un éventuel deuxième volume intègre à son tour quelques bonus. Wait and see, comme on dit. Pour l'instant, on regrette par exemple l'absence d'une vraie section d'artworks.
- Un habillage plutôt sympa
- Des petites attentions bienvenues (artbook, retranscriptions de scénarios, etc.)
- Quelques facilitateurs que l'on apprécie, pour les jeux NES
- Trois joyaux du jeu vidéo
- Metal Gear Solid 2 et 3 sont toujours impressionnants esthétiquement
- Metal Gear Solid en version Integral (mais en anglais)
- Difficile d'espérer mieux, sauf à vouloir des remakes (comme Delta) ou à fantasmer
- Les textes de la plupart des bonus ne sont présents qu'en anglais, c'est dommage
- Pas de 4K (franchement ?)
- Les BD, présentes mais en qualité plus que moyenne, sur très grand écran
- On espère qu'un jour une giga version physique sortira, quitte à ce que ça coûte très cher
Nous n'allons pas vous mentir : ce test découle de plusieurs tergiversations. La plus importante (et la première) était de savoir si cette Metal Gear Solid : Master Collection Vol. 1 méritait réellement un test. Pourquoi ? Parce que les trois principaux jeux que nous avons ici sont de véritables classiques du médium. Des titres encore d'actualité et qui brillent par leur intelligence, ainsi que par leurs ambitions artistiques révolutionnaires. Dès lors, comment ne pas mettre la note maximale à des chefs-d'œuvre ? Et il va de soi que toute personne n'ayant pas fait ces jeux peut se jeter sur cette collection les yeux fermés. Maintenant, passé ce constat, nous nous sommes demandés si cette compilation pouvait avoir un intérêt supplémentaire. C'est plus discutable. Entre les scénarios disponibles à la lecture (en anglais), les artbooks (en anglais aussi) et l'esthétique générale des menus, l'ensemble procure sont lot de frissons nostalgiques, sans pour autant nous faire sauter au plafond. Restait alors à la partie technique d'être à la hauteur... On pourra toujours fantasmer des mélanges qui ne verront jamais le jour (Metal Gear Solid en 60 Hz avec le cultissime doublage français), mais ce serait nous bercer d'illusions. Reste alors le pragmatisme consistant à voir en cette compilation un vrai travail respectueux (incluant des moutures japonaises), nous proposant probablement les meilleures versions des différents épisodes à l'heure actuelle, sans (trop) altérer le ressenti d'époque pour autant. Franchement, n'est-ce pas déjà amplement suffisant ?