Jack et les gantelets magiques
- Éditeur Electronic Arts
- Développeur Ascendant Studios
- Sortie initiale 22 août 2023
- Genre Action
Beaucoup étaient méfiants au sujet de Immortals of Aveum. "Un FPS de plus par EA, SU-PER !" Pourtant, les présentations du titre montraient un étrange mélange entre jeu de tir old school et pouvoirs magiques. Accessoirement, le jeu fait partie de l'excellent label EA Originals (sur lequel nous retrouvons, par exemple, des titres de Josef Fares comme A Way Out et It Takes Two). Enfin, dernier élément susceptible de rassurer : Immortals of Aveum a été dirigé par Bret Robbins, homme visiblement discret mais ayant participé à Dead Space et au Seigneur des Anneaux : Le Retour du Roi (ça ne nous rajeunit pas !).
L'univers
Le principe
On va pas se mentir. Sous certains angles, le héros a parfois des airs de Robert Pattinson...
L'autre réussite du titre vient du fait qu'il ne cherche pas à se prendre pour ce qu'il n'est pas. Ici, on ne fait pas dans la réflexion et explorer les lieux n'implique pas d'efforts insurmontables. D'ailleurs, la rapidité à laquelle bouge notre personnage n'est pas sans rappeler Mirror's Edge (au passage, le début du jeu fait un peu penser à ce dernier) et il y avait sûrement quelque chose de mieux à faire en mixant ces deux licences (le parkour stylisé du jeu de 2016 et l'action d'Immortals of Aveum). Toujours est-il que vous devez trouver des caisses et coffres présents dans l'environnement. Dedans, vous récupérez de la vie ou du mana (donc en mode old school) mais également de l'or pour améliorer vos différents équipements. Le loot présent dans Immortals of Aveum n'est pas primordial, mais le plaisir d'augmenter ses babioles a là aussi quelque chose d'assez régressif et satisfaisant (chaque gantelet ayant sa propre cadence de tir et façon de "tirer"). Si bien qu'on se prend véritablement au jeu de la course à la magie. Un sentiment renforcé par l'abondance de ressources – certes un peu ridicule en termes de cohérence et d'univers – qui incite à fouiller les décors pour gagner toujours plus de puissance.
Enfin, s'il n'en a pas l'air de prime abord, Immortals of Aveum est une sorte de pseudo monde ouvert. Ainsi, vous avez la possibilité de vous téléporter dans les différents niveaux afin de les parcourir de nouveau pour récupérer des ressources jusqu'ici inaccessibles. Si ce côté Metroidvania peut sembler dispensable (il l'est, le jeu n'étant pas difficile en mode Normal), l'efficacité du level design peut pousser à chercher le 100 %, voire même à recommencer l'aventure une fois celle-ci terminée. C'est un peu étonnant pour un jeu si propret et gentillet, mais disons qu'Immortals of Aveum a avant tout la bonne idée de proposer au joueur de se divertir sans trop réfléchir.
Les graphismes
Passé un stade, comme les rails de Bioshock Infinite, les flux d'énergie permettent de se déplacer.
Pour qui ?
Onde de choc, "missiles" téléguidés, rayon laser... vous avez le choix.
La réflexion
Dans les réussites liées à l'exploration : il est possible de sauter sur beaucoup d'éléments.
- Des combats plutôt dynamiques
- Un jeu où on pose son cerveau, et qui demande peu d'efforts
- Le level design, plus malin qu'il en a l'air
- Une gestion de l'expérience et des améliorations qui incitent franchement à jouer
- Un aspect semi-ouvert qui fonctionne plutôt bien
- Une deuxième moitié dans laquelle on profite enfin de tous les pouvoirs
- Une quinzaine d'heures en ligne droite, et plus si vous jouez le jeu de l'exploration
- Le sentiment d'avoir l'un des meilleurs jeux de l'année 2014
- Graphiquement vraiment décevant, et indigne de la génération SX/PS5
- Une configuration des touches qui ne semble pas optimale
- Il pourrait y avoir plus de "liant" sur le plan du gameplay, pour des combos et des enchaînements plus spectaculaires
- Un jeu qui reste quand même très (trop ?) sage
- Un titre au budget restreint... mais vendu au prix fort
- Le sentiment d'avoir l'un des meilleurs jeux de l'année 2014
Immortals of Aveum est plutôt une bonne surprise. Le titre d'Ascendant Studios ne fait pas partie du label EA Originals pour rien. Plutôt peu commun par son ton, il amuse par une "bêtise" assumée et un retour au FPS bas du front. En fin de compte, il a un peu le goût de la soirée pizza/glace, que nous aimons nous faire seuls, chez nous, en tant que célibataires. C'est un peu comme se plonger dans une série Prime Video ou Netflix, le temps de trois ou quatre soirs. C'est divertissant, globalement peu exigeant, mais Immortals of Aveum sait retenir l'attention du joueur grâce à ses zones ouvertes, son level design efficace et sa gestion généreuse de l'expérience. Il manque assurément au jeu une grande vision artistique, ou un discours intellectuel sur sa propre condition (ou autre), mais il propose tout de même de goûter à l'un des plaisirs primaires du médium : le gain de pouvoir pour écraser ses ennemis. Cela, il le fait plutôt bien (surtout dans sa deuxième moitié, plus variée), et c'est là, aussi, que réside la magie du jeu vidéo. Il demeure fort regrettable que la partie technique fasse tant défaut à l'expérience. L'aura d'Immortals of Aveum aurait sûrement été tout autre avec un autre budget, ou sur une plate-forme plus en phase (comme la Switch).