Test | Viewfinder

17 juil. 2023

Attention, cette section peut contenir des spoilers que l'éditeur a pris soin de conserver secrets. Si vous souhaitez profiter de certaines surprises, n'hésitez pas à passer à la partie suivante.

C'est en plein cœur de ce monde onirique que vous œuvrez à la façon d'un archéologue pour découvrir les mystérieux restes de l'ancien monde. Les premières minutes vous laissent comprendre les mécanismes de cet univers avant de vous surprendre par un twist inattendu. D'étranges artefacts visuels s'avèrent être des bugs : vous êtes en effet dans une simulation, un metaverse créé par des chercheurs de tous horizons à une époque antédiluvienne. De retour dans votre centre de recherche, vous découvrez un monde ravagé qui cherche des solutions au sein de cette simulation pour y ramener sa nature d'antan.

Avec sa portée écologique inattendue, Viewfinder fait la part belle à une narration plus présente que ce que ses bandes-annonces laissaient transparaître. Dès les premières minutes, cette parenthèse que vous imaginez reposante est constellée d'échanges audio avec celle qui semble superviser votre mission. Ce personnage permet de vous aider à vous poser les bonnes questions et à comprendre les enjeux de la société dans laquelle vous vivez. Par moment un peu trop présents, ces moments savent se faire plus rares par la suite pour vous permettre ces instants d'évasion. Que ce soit lors d'énigmes ou lorsque vous admirez les superbes décors qui vous sont offerts, vous avez la possibilité de consulter des écrits et des enregistrements audio disséminés un peu partout. De cette manière, vous voilà apte à suivre les péripéties de l'équipe – qu'on attribuera au départ aux véritables développeurs – qui s'est autrefois affairée avec persévérance à créer cet univers virtuel. Pari réussi pour eux : Viewfinder est un monde où l'on se sent bien.

Viewfinder sait quand il faut rimer avec minimalisme. Sous ses décors fourmillants de détails mais à l'architecture épurée, le titre met en avant sa technique au fonctionnement détonnant. Vous voilà armé d'un appareil photo et de photographies que vous pouvez utiliser pour imprimer dans la réalité le paysage figé sur papier. Vous découvrez face à vous le paysage auparavant capturé sur pellicule avec toute la profondeur qu'il peut vous offrir. C'est ainsi que la possibilité de nouveaux passages, de retourner un décor ou encore de démultiplier une entité s'offrent à vous. Premièrement assez simple dans ses débuts, vous allez rapidement faire face à de superbes jeux de perspective qui distordent les niveaux. Un grand plaisir est laissé à la surprise de la découverte des photographies et screenshots cachés ou non dans le monde.

Le fonctionnement de Viewfinder s'articule autour de plusieurs hubs représentant les différents mondes. Dans chacun d'eux se présentent plusieurs niveaux à parcourir. Comme à l'accoutumé dans les jeux à énigme, chaque séquence a son lot de nouveaux concepts de gameplay à vous apprendre. Si dans certaines références du genre – Portal ou The Witness pour n'en citer que quelques unes – une véritable progression se ressent de niveau en niveau, le jeu souffre ici d'une monotonie dans sa difficulté. Même si les situations se réinventent, chaque mécanique ne surprend pas forcément dans son level design. Cependant, la portée permise par la copie du décor avec son appareil photo permet des approches amusantes des différentes épreuves. Mention spéciale à la dernière ligne droite qui ajoute une tension plutôt bienvenue.

À première vue, Viewfinder vise évidemment les amateurs du genre. C'est une belle aventure qui, même si elle manque d'un peu de challenge, vaut le détour. Si celle-ci s'étale sur 3 à 4 bonnes heures bien suffisantes à raconter son histoire, l'expérience peut prendre une direction plaisante avec l'option speedrun. Chaque niveau est minuté pour une tension opportune afin de pimenter l'expérience. D'un autre côté, la difficulté accessible du titre permet au plus néophyte d'y trouver son compte. Une belle excursion relaxante à la portée de tous.

En ce qui concerne la difficulté, qui ne pousse pas le curseur aussi loin qu'un expert le souhaiterait, il est évident qu'elle reste relative à chacun. C'est un ressenti avant tout personnel avec l'expérience de quelqu'un ayant – avec toute l'humilité qu'il se doit – quelques titres du genre dans les pattes, ou encore du temps passé sur des jeux d'énigmes hors jeux vidéo. Si vous êtes débutant, les obstacles sont assez présents pour vous donner par moments du fil à retordre. Tandis que pour vous, joueur expérimenté, la difficulté offre une expérience plutôt fluide et permettant de découvrir une histoire agréable. N'hésitez pas à vous lancer sur le mode speedrun qui offre une parfaite complexité pour votre niveau.