Remontée acide
- Éditeur Focus Entertainment
- Développeur Tindalos Interactive
- Sortie initiale 20 juin 2023
- Genres Action, Horreur, Stratégie temps-réel
Les marines sont de retour dans Aliens : Dark Descent. Le problème, c'est qu'ils ne sont pas seuls : une nuée de Xénomorphes tueurs sème le chaos sur la planète Lethe. Et c'est à vous de faire le ménage dans ce jeu d'action tactique qui retranscrit à merveille l'ambiance poisseuse des films.
L'histoire
Le principe
Apprenez à bien utiliser tourelles et lance-flammes pour barrer des chemins... et survivre.
Le gameplay
Non seulement le jeu rend hommage aux éclairages bleus de Cameron, mais je suis en train de looter.
C'est déjà suffisant pour faire un bon jeu. Mais là où les développeurs français de Tindalos Interactive ont eu une idée de génie, c'est avec le level design. Les différents niveaux, qui ont tous un agencement de pièces crédible (réfectoire, salle de contrôle, etc.), sont persistants. Si vous soudez une porte, ou faites sauter une barricade au C4, cela va rester en l'état. Pareil si vous lootez une caisse dont vous n'aviez pas besoin (soins, munitions, etc.) : elle restera vide si vous revenez plus tard. Ce qui est souvent nécessaire : il est vital d'ouvrir des raccourcis, un peu à la Dark Souls, puis de quitter le niveau en évacuant les blessés. Avant de revenir avec une équipe reposée et mieux équipée... surtout quand vous progressez dans la campagne solo et que la menace alien augmente en intensité. Ajoutez à cela une tension supplémentaire : si vous perdez un marine, c'est définitif. Vu l'expérience nécessaire pour manier les armes les plus avancées, lance-flammes et autres lance-roquettes, vous allez faire attention, très attention, à vos vétérans.
Pour qui ?
Ces Gardiens fanatiques côtoient les aliens grâce à un Chestburster logé dans leur cage thoracique.
Le jeu sauvegarde n'importe comment : parfois toutes les 2-3 minutes, et parfois non. J'ai passé jusqu'à 28 minutes sans sauvegarde, la trouille au ventre, en me disant à chaque porte, après chaque combat : c'est bon, le jeu va sauvegarder maintenant. Même pas. En théorie, verrouiller une salle permet de se reposer et de sauvegarder, à la Resident Evil 2 Remake... à condition de garder des outils en réserve, indispensables pour souder les portes et bien sûr très rares. Frustrant. C'est dommage car la tension laisse la place à l'agacement, surtout avec la permadeath des Marines – quand on choisit ce type de gameplay, on ne peut se rater ni sur la technique, ni sur les sauvegardes. Carton rouge enfin pour ces grosses fenêtres pop-up « VOUS ALLEZ CANER, SOUHAITEZ-VOUS CONTINUER ? » qui ruinent tout effet de surprise avant une grosse attaque. Soit le jeu sauvegarde régulièrement et ne dit rien. Soit les sauvegardes sont rares et là, pourquoi pas – même si le recours à la narration environnementale ou aux dialogues serait plus subtil.
L'anecdote
Les promotions augmentent l'efficacité des marines. Et notre attachement aux vétérans.
Et puis paf, l'accident bête, une jambe coupée par un Broyeur – un nouvel alien qui charge comme un tricératops. Léon a perdu connaissance, il pissait le sang. Un Xénomorphe a commencé à le traîner pour en faire une pondeuse, je l'ai arrêté net au pompe. J'ai ramené Léon sur le dos d'un marine jusqu'au blindé M540. Évacuation en Cheyenne. Amputation. 6 jours à l'hosto, un trauma à guérir en plus, mais au final, lui et son lance-flammes ont fait des étincelles sur la station Pioneer comme sur les missions suivantes. Et je l'ai promu, la larme à l'œil. C'est comme dans XCOM 2 : vous les renommez, changez leurs fringues, personnalisez leur équipement, les faites gagner en compétences spéciales. Vous les bichonnez : infirmerie, unités de soins psy, entraînement. Et vous vous y attachez... jusqu'à la mission de trop. Priez pour que la dernière sauvegarde remonte à 3 minutes et pas à 28...
- L'ambiance, la peur
- Le contrôle du commando en temps réel, bien vu
- Les niveaux persistants que l'on revisite pour finir les objectifs
- L'IA des aliens qui donne vraiment l'impression d'être traqué
- La maintenance de son commando : compétences, santé physique et mentale, armement...
- Les éclairages, les décors somptueux
- Les sauvegardes automatiques aléatoires
- Les bugs
- Le pathfinding
- Les ralentissements pendant les cinématiques avec le moteur 3D
- Les vidéos en précalculé, parfois vieillottes
- Les visages et les dialogues, surtout au QG
Aliens : Dark Descent a beaucoup de qualités, et autant de défauts. Côté pile, c'est un jeu qui a pris des risques payants avec son gameplay nerveux – gérer son commando en temps réel donne des sueurs froides et des bouffées d'adrénaline... quand ça marche. Côté face, les bugs et les sauvegardes aléatoires rendent la progression parfois frustrante, surtout avec la permadeath. Ce qui nous fait pardonner ces défauts ? L'ambiance incroyable. L'amour des films, qui inspirait déjà Alien : Isolation. Oh cette sensation d'être traqué en permanence ! La Reine Alien et ses projos bleus ! Le chat tigré de l'unité de soins psy ! Sans oublier les nouvelles créatures et la secte des adorateurs de Xénomorphes, un twist créatif qui varie objectifs et gameplay. Une belle lettre d'amour aux films et au genre tactique, si vous êtes prêt à en pardonner les fautes d'orthographe.