Gloire à l'art de rue
Street Fighter 6 arrive avec deux missions et non des moindres. La première, c'est de redorer le blason de la série après un cinquième épisode ayant bénéficié d'un lancement chaotique – mais qui s'est refait la cerise au fil du temps. La seconde, plus importante et allant de pair, c'est de donner un second souffle à un genre en perdition depuis des lustres ; puisqu'en dehors de Dragon Ball FighterZ et Mortal Kombat, la baston peine à briller aux yeux de tous. Convaincre les compétiteurs mais aussi le grand public : l'objectif semblait inatteignable, mais avouons que la hype entourant Street Fighter 6 ces dernières semaines nous a donné de l'espoir.
L'univers
L'habillage
L'écran de sélection donne le ton, comme les musiques (bien que loin des standards de la série).
Le principe
Les quatre nouveaux combattants (ici Marisa) sont franchement géniaux.
Le Battle Hub est une franche réussite de par sa simplicité et son design.
Le gameplay
Détail qui fait son effet : vous affrontez vos adversaires aux endroits exacts des rencontres.
La question
En lien avec tout le côté street art, les Drive Impact sont particulièrement graphiques.
- Un jeu de baston rassembleur
- Une vraie philosophie de la rue, avec des choix artistique en accord
- La folie des grandeurs
- Véritablement généreux, aussi bien en solo qu'en multi
- Un système de combat réussi, "généralisé" et relativement accessible
- Un sens de la minutie parfois impressionnant (animations, détails visuels, etc.)
- Une approche réaliste et radicale du World Tour (trajets, exploration, personnalisation, mécaniques ponctuelles, etc.)
- Le level design des villes et bâtiments
- Des mini-jeux amusants
- Des combattants réussis et variés, notamment les nouveaux
- Un mode en ligne engageant, simple et à l'habillage ambitieux
- Les joueurs terre-à-terre pesteront contre certains aspects du World Tour (nombre de combats, la carte servant à se repérer, etc.)
- Même si c'est sensé, il y avait sûrement moyen de faire mieux sur le plan musical
- Un énorme pas d'effectué, mais le jeu pourrait encore aller un peu plus loin, ne serait-ce que sur le plan graphique
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'on ne s'attendait pas à une telle révolution. Il y a finalement quelque chose de très beau dans ce Street Fighter 6, à savoir un aspect libertaire et cosmopolite moins consensuel qu'on pourrait le penser. Street Fighter 6, c'est la « street », inspirée de celles de Final Fight (autre licence de Capcom), mais aussi de la rue de tous les jours. C'est même – sans aucun doute – un bel hommage à sa culture : les graffeurs, le street art, le hip-hop, etc. Ainsi, certains avaient peur de la direction artistique du titre, ou d'un panel de personnages jugé « woke ». Mais c'est oublier le principal : tout cela est à la fois sensé et animé par une âme. Rassembleur, progressiste et parfois sexy, le jeu ne se refuse pas grand-chose. Mais surtout, bien que très réussi sur le plan ludique, il m'a rappelé une sensation particulière : mes études à Paris, quand je déambulais dans la capitale et que j'observais l'incroyable diversité des gens et de leurs cultures. Beau comme une ville universelle et ses rues passantes, c'est précisément dans cet aspect que Street Fighter 6 impressionne : quand il dépasse le simple cadre du jeu de combat pour livrer une vraie vision artistique, donnant une identité marquée à cette licence longtemps portée par des tournois internationaux. Voilà qui était, au départ, inespéré.