Du côté de chez Swann (et de Sasquatch)
Vous aimez la bagarre ? Les années 90 ? Alors vous connaissez sûrement les reliques de cette compilation, au moins de nom : Darkstalkers, Red Earth et autres Cyberbots ont fait les beaux jours des salles d'arcade, de la PlayStation et de la Saturn, avec leurs contrôles rigides et leurs gros sprites pixélisés. Capcom Fighting Collection leur redonne une seconde vieillesse.
L'histoire
N'oublions pas la série culte horrifico-rigolote (respirez un grand coup) : Darkstalkers: The Night Warriors (1994), Night Warriors: Darkstalkers' Revenge (1995), Vampire Savior: The Lord of Vampire (1997, Vampire Hunter 2: Darkstalkers' Revenge (1997), Vampire Savior 2: The Lord of Vampire (1997). Mention spéciale à Felicia et Morrigan qui ont enflammé les cœurs de nombreux boomers, au même titre que Mai Shiranui chez les possesseurs de Neo-Geo.
Le principe
Les coups spéciaux sortent avec une simple pression sur les gâchettes. Hérétiques ! Au bûcher !
Attaques à distance, coups spéciaux, placements, parades, choppes... Les réflexes et les enchaînements reviennent vite. C'est à un véritable trip nostalgique que vous êtes convié ici, une époque où la 2D était reine, la 3D balbutiante et où il fallait s'accrocher pour sortir les coups spéciaux à base d'arrière + avant + coup de poing, ou encore de demi cercle arrière + coup de pied. Attention aux ampoules sur les pouces.
Le gameplay
Cette compilation intègre aussi un puzzle game avec les héros de Darkstalkers et de Street Fighter.
Problème : ça coûte cher, ça prend de la place, bref, tout le monde n'a pas la chance d'avoir un stick arcade à la maison. Cette compilation innove en proposant des raccourcis sur les gâchettes pour sortir automatiquement quelques coups spéciaux. Une béquille pour la Nintendo Switch dont les Joy-Cons ne sont clairement pas adaptés à ce type de jeu, mais une simplification qui risque d'en faire rager certains.
Pour qui ?
Découvrir les dessins préparatoires et les story-boards est vraiment émouvant.
Reste un énorme bonus pour les fans : la galerie d'artworks incroyables, entre story-boards des "cinématiques" (comprendre : plans fixes avec au mieux quelques travellings), crayonnés de personnages mythiques et autres croquis préparatoires en noir et blanc. Des pépites qui valent le détour, avec une interface claire que vous pouvez masquer pour zoomer à loisir sur le moindre détail.
L'anecdote
Les Darkstalkers n'avaient jamais fait l'objet d'une compilation... contrairement à Street Fighter.
- La série des Darkstalkers a enfin droit à sa compilation
- La partie Musée est émouvante avec ses dessins préparatoires
- Toutes les manettes modernes ne sont pas adaptées aux jeux de baston 2D, Joy-Cons en tête
- Sauvegardes à tout moment et coups spéciaux sur les gâchettes, tss tss
- Une émulation brute de chez brute, sans fioritures
Cette compilation souffle le chaud et le froid pour les fans : à part la partie Musée avec ses fabuleux artworks et le juke-box pour écouter ses musiques préférées, les jeux sont servis tels quels, avec leur format 4:3 ancestral et leurs graphismes pixélisés d'époque. Le choix de rajouter des sauvegardes manuelles, même en plein combat ou entre deux rounds, et surtout d'attribuer les coups spéciaux aux gâchettes sans avoir à faire de manipulations compliquées rendent les jeux certes plus accessibles, mais aussi bien trop faciles. Du coup difficile de savoir si l'éditeur prolifique vise les puristes, les nouveaux venus ou les deux... au risque de décevoir tout le monde.