La Renaissance d'Ezio sur Switch
Plus de dix ans après la sortie de la trilogie originale, Assassin's Creed : The Ezio Collection propose sur Switch trois des meilleurs titres de la saga — et c'est même Ubisoft qui le dit sur la boîte. Alors que la série poursuit son chemin sur les supports next gen, ce retour dans le passé vaut-il le déplacement jusqu'à la Renaissance italienne du XVe siècle ? Replongeons dans cet univers aussi riche qu'impressionnant que représente la vie d'Ezio Auditore da Firenze, aka le Batman de la Renaissance.
L'histoire
Le principe
Payer des courtisanes pour divertir les gardes et voler leur trésor : la base du jeu.
Dans ce monde semi-ouvert, les zones de jeu s'étendent et se déplacent au fil de l'histoire, sans jamais vous perdre ou vous assommer de quêtes annexes ; c'est là un des gros points forts de cette série d'Assassin's Creed. Le dosage entre l'ouverture progressive et la difficulté croissante est particulièrement réussi. Au final, peu de répit vous sera proposé : le scénario avance de rebondissement en rebondissement, ce qui ne vous empêchera pas de faire croître vos affaires en parallèle : acheter des œuvres d'art, lancer des assassins sur des cibles ou améliorer votre armure contribuent à engendrer davantage de revenus dans vos caisses, si bien que, à la moitié de chacun de ces jeux, jeter de la menue monnaie aux badauds devient un divertissement parmi tant d'autres.
Le portage Switch
Le résultat est au-dessus des espérances.
Pour le reste, aucun élément n'a été modifié. Les quelques erreurs de jeunesse d'Assassin's Creed 2 en termes de maniabilité persistent mais sont loin d'être bloquantes. Les scènes jouables avec Desmond présentent toujours aussi peu d'intérêt (c'est fou comme un héros de jeu peut être à ce point dénué de charisme). Mais c'est surtout un terrible manque qui empêchera de juger cette collection de complète : le mode multijoueur, introduit avec Brotherhood, ne fait pas partie de cet ensemble, et c'est fort dommage.
Pour qui ?
Ezio est du genre à faire dans la dentelle.
L'anecdote
Mon BFF Leonardo m'avait manqué.
Le mode multijoueur apparu avec Brotherhood en 2010 puis magnifié un an plus tard dans Revelations a eu l'effet d'un pavé dans la marre. À l'opposé du frag facile et à la chaîne, ce mode reposait sur le jeu du killer, où l'art et la manière de tuer le plus discrètement possible une seule cible déterminée en cascade entre les joueurs rapportait un maximum de points. Et si on devait comparer mon temps passé sur tous les jeux en ligne auxquels j'ai pu jouer, celui d'Assassin's Creed l'emporte haut la main. J'étais tellement fan que j'ai participé à la bêta précédant la sortie de Brotherhood, j'ai eu l'immense privilège d'interviewer Damien Kieken, alors Game Director Multijoueur, mais aussi de me frotter à l'équipe du jeu lors d'un événement presse (pour finir sur le podium !). Alors forcément, constatant que cette édition ne comportait pas le mode multijoueur, ce qui est logique après tout, je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est tout un morceau qui a fait la gloire de la franchise qui manque à l'appel. Le meilleur mode multijoueur auquel je n'ai jamais joué.
- Trois jeux excellents à leur sortie...
- ... dont les marques du temps sont acceptables
- Un accompagnement des joueurs novices
- Une montée en puissance dans les titres
- Des univers riches, détaillées, vivants
- L'absence regrettée de l'épique mode multijoueur
- Aucun contrôle vidéo sur les deux courts métrages
Trois jeux et toute la vie d'Ezio sont enfermés dans ces quelques gigaoctets de données. Assassin's Creed : The Ezio Collection, c'est l'assemblage du meilleur de la saga, avec une approche ludique des plus soignées. Replonger dans ces titres de presque 15 ans fait prendre conscience de leur aura et solidité à travers le temps. Florence n'a pas pris une ride, Venise est toujours aussi belle, Rome reste majestueuse. Ce sont des dizaines d'heures de jeu de qualité qui attendent de se retrouver entre vos mains, rien de censé ne doit vous faire hésiter face à cette trilogie qui, comme un bon vin italien, se bonifie au fil des épisodes.