Le devoir de mémoire
Sorti en 2010 sur Wii et DS, Sonic Colours revient dans une version HD plutôt inattendue. Toutefois, nous allons voir que celle-ci remplit plutôt bien son rôle : rappeler que certains épisodes de la série n'étaient peut-être pas aussi catastrophiques que nous le pensions. Explications.
Le principe
Ce qui est intéressant avec Sonic Colours : Ultimate, c'est que le gameplay n'avait probablement pas besoin de cela pour être dynamique. Contrairement à d'autres jeux de la série, les différentes phases sont ici plutôt bien équilibrées et l'expérience est assez survoltée pour que vous y trouviez votre compte. Vous alternez entre travellings de côté et vues de dos, toujours avec la possibilité d'aller plus ou moins vite en fonction de vos désirs et performances.
Les wisps se débloquent au fil du jeu et permettent notamment d'atteindre des bonus.
Quand Crash 4 impose par exemple de sauter un certain nombre de fois sur une caisse – et jamais plus – et d'enchaîner des mouvements précis pour viser le 100 %, Sonic Colours : Ultimate mise sur la simplicité d'antan. Si vous visez la performance, vous pouvez le faire et cela donnera soit un niveau savouré sur la longueur, soit parcouru à des vitesses assez folles. Néanmoins, le jeu n'est jamais aussi barbant que le titre d'Activision – qui vous laissait la désagréable impression d'avoir raté ci ou ça, comme si les développeurs vous avaient tendu un piège.
Dans un jeu aussi généreux en mécaniques et objets collectionnables que Sonic Colours : Ultimate, la frustration est paradoxalement moindre : le joueur ne voudra pas forcément compléter le jeu à 100 % tout de suite, tout bonnement car il doit appréhender le gameplay pour viser la perfection "plus tard". Un sentiment renforcé par des niveaux parfois ultra courts, et dont la découverte fait office de repérage. Résultat : comme dans chaque jeu de la série, le premier run est basé sur le plaisir, et il se révèle grisant car forcément basé sur la vitesse.
Pour qui ?
Le jeu est plutôt spectaculaire et alterne savamment entre les différentes phases de gameplay.
De ce fait, il est peut-être l'un des jeux les plus aptes à séduire les fans des jeux de plateforme d'antan, qui rechercheraient un feeling de gameplay simple plutôt que le clinquant des productions actuelles. Soulignons toutefois que ce remake est plutôt convaincant sur le plan visuel. Si les cinématiques n'ont (hélas) pas été refaites et se révèlent donc décevantes, le jeu a plutôt bien supporté le passage à l'ère HD/4K, porté par des niveaux plutôt inspirés sur le plan visuel. De plus, le jeu tourne comme un charme sur Series X et arbore désormais un doublage français en phase avec l'actualité de la mascotte (et ses adaptations animées).
L'anecdote
En plus d'être convaincante techniquement, cette version inclut des bonus comme des accessoires.
- Un remake convaincant graphiquement (sauf les cinématiques)
- Un game design rempli d'idées et généreux
- Un vrai équilibre entre les différentes phases de jeu
- Plutôt long si on veut le finir à 100 %
- Court voire très court en ligne droite (mais ce n'est pas un vrai problème)
Sonic Colours : Ultimate est en quelque sorte un devoir de mémoire. Et si nous avions été trop durs avec Sonic ? Et si les épisodes Megadrive et Dreamcast nous avaient rendus trop exigeants ? Ces questions se posent pour Sonic Colours, mais peut-être aussi, rétrospectivement, pour quelques autres volets plus ambitieux qu'ils en avaient l'air sur le moment. Sonic Colours : Ultimate rappelle une certaine maestria de SEGA, que ce soit en matière d'esthétisme ou de mécaniques de jeux. Aussi, bien que les nouveaux épisodes soient ce qu'ils sont, il faut avouer que l'idée des wisps (implémentés dans le jeu dont il est question ici) a eu une grande influence et s'est révélée être plutôt efficace. Le plus surprenant dans Sonic Colours : Ultimate se situe pourtant autre part : rares sont les épisodes de la série à avoir été aussi généreux et réussis sur le plan du game design et de son équilibre. Un remake qui, en plus, justifie son existence par un framerate et une esthétique convaincants.