Test | Patron
13 sept. 2021

De quoi bien passer l'hiver

Testé par sur
Patron

Entre survie et lutte des classes, Overseer Games mise sur l'association de ces deux idées pour pousser encore plus loin le genre du jeu de gestion de survie avec Patron. Un city-builder parmi tant d'autres qui tente de tirer son épingle du jeu !

L'univers

Avouons-le, c'est sur des bases déjà vues par le passé que Patron se place. De la survie en pleine ère médiévale, on connaît un petit peu. La construction de sa cité en partant d'une simple bâtisse en guise de maison mère. Le temps passe et les saisons défilent, et les plaines verdoyantes laissent place aux sols enneigés. Le train de vie de l'époque : rassembler assez de ressources au cours de l'année pour passer l'hiver et les intempéries.

Évidemment, tout ça ne respire pas la joie, et c'est à travers cette aura que le jeu s'exprime, avec une esthétique assez sobre et sombre en complète adéquation avec son propos. Sans casser des briques mais à la hauteur de ses ambitions, l'atmosphère quelque peu conventionnelle pour le genre sait rendre vie à son univers au travers des quelques détails des différents établissements et autres ambiances sonores. C'est un tout plutôt fonctionnel, mais qui peine à trouver sa singularité, qui rendrait Patron reconnaissable entre mille. Cependant, c'est sur ses intentions de gameplay que le city-builder tire sa force.
Un tout plutôt fonctionnel, mais qui peine à trouver sa singularité

Le principe

Les paysages enneigés laisseraient presque oublier la mort certaine qui nous guette...

Inutile de se le cacher, les références paraissent nombreuses ! Patron est un city-builder médiéval dans lequel il faut faire face aux intempéries et à la saison hivernale – des périodes où la nourriture et le bois pour se réchauffer se font rares, où il faut profiter des saisons plus favorables pour récolter le plus de ressources possibles afin de passer l'hiver. Entièrement assumée par l'équipe d'Overseer Games, le jeu tire sa source dans ce que vous connaissez déjà en matière de city-builder de survie en restant assez timide à ce niveau sur les idées nouvelles. Le tout s'articule autour de mécaniques de production plutôt bien rodées. À vous d'optimiser leurs emplacements et voisinages afin d'en tirer un maximum de profit. Un arbre de technologie se permet de pointer le bout de son nez pour offrir une progression et une expansion fluides de sa cité. Ce système de production se veut assez standard dans sa réalisation, mais avec un fonctionnement très bien calibré. La classique juste balance à avoir entre les diverses ressources produites et consommées s'en trouve haletante à équilibrer.

Là où Patron mise le plus, c'est sur l'ajout à l'aspect survie d'un système de classes sociales avec différentes sources de contentements. Sans avoir un impact direct sur les chaînes de production – là où un Anno vous impose différentes classes sociales en tant qu'ouvrier d'usine ou d'atelier –, ceux-ci permettent un plus grand apport financier en échange de ressources plus ou moins luxueuses. De plus, la politique vers laquelle vous orienter contentera ou non les différents rangs. Un paysan sera moins regardant sur votre politique d'immigration, et un marchand tiendra bien plus rigueur de vos choix en matière de sécurité. Ces éléments de bonheur se retrouvent alors influencés par les différents bâtiments passifs – qui apportent de la sécurité, de la foi, de l'éducation etc –, par les décrets que vous choisissez, et par vos décisions face à des événements aléatoires. Ces derniers proposent plusieurs choix avec chacun son impact, malheureusement sans liants entre eux, ni grande variété. Ils ne se posent qu'en dilemmes ayant tout de même un impact fort lorsque vous disposez de plusieurs classes sociales. C'est une véritable lutte des classes qui s'offre à vous.
Un système de production haletant

Pour qui ?

Une ville bien remplie !

À la croisée des Anno – pour son système de classes – et de Banished – ce fameux city-builder de survie qui a fait parler de lui à sa sortie il y a quelques années –, Patron sait contenter tout amateur de gestion qui se respecte. Bien que correctement régulé au sein de ses systèmes, son interface pêche en ergonomie et esthétique, ce qui pourra rebuter les joueurs les plus néophytes. Mais voilà tout de même une bonne pioche dans les sorties actuelles du genre.
À la croisée des Anno et d'un Banished

L'anecdote

Qu'il est sympathique de se promener en plein centre-ville !

En voilà un jeu comme je n'en ai plus vraiment touché depuis quelque temps. J'ai passé de longues heures plongé dans le développement de ma cité, sans voir le temps passer ; alors que le jeu est exigeant en matière de réflexion. Patron est le parfait compagnon d'un dimanche où vous souhaitez rester à la maison à glandouiller sur votre ordinateur !
Le parfait compagnon d'un dimanche à la maison
Les Plus
  • La quête d'un équilibre entre production et consommation haletante
  • Le système de classes qui apporte sa touche de complexité
Les Moins
  • Une direction artistique comme on en a déjà vu des milliers de fois
Résultat

Patron n'invente rien, mais tire judicieusement le meilleur des classiques du genre. Reposant sur un système de survie face au déroulement des saisons et des intempéries, le voilà saupoudré de mécaniques de classes sociales et de contentement de ses citoyens. Le tout est efficace, bien que porté par une esthétique plutôt classique. Une bonne pioche dans la liste des city-builder de survie qui saura vous contenter des heures durant.

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