Plutôt Switch ou regular ?
- Éditeur Activision
- Développeur Vicarious Visions
- Sortie initiale 4 sept. 2020
- Genres Arcade, Simulation
Quelques temps après la sortie sur consoles, Tony Hawk's Pro Skater 1+2 se voit gratifié d'une version Switch fort attendue pour compléter le parc. Réussite de remastérisation, le titre a dû faire quelques concessions pour entrer dans les contraintes imposées par la console de Nintendo. Mais rassurez-vous, l'essence qui caractérise le titre est toujours là : un condensé explosif de fun, vous appelant à une nervosité dans les enchaînements des tricks et la recherche du score toujours plus haut, au détriment des lois de la physique. Concrètement : ne reproduisez pas chez vous ce que vous lirez dans ce test !
Le principe
Chaque zone est composée d'une série d'objectifs à remplir, conditions impératives pour débloquer les environnements suivants. Les objectifs basiques de score sont complétés par des objets disséminés dans la zone à récupérer, des tricks spéciaux à réaliser sur un module précis, ou encore récolter la cassette secrète. Attendez, la quoi ? Tony Hawk's Pro Skater 1+2 est en effet une réédition reliftée d'un titre sorti à une époque où pour apprendre les tricks de dingue, il fallait s'échanger des VHS de skate sous le manteau. Avant Internet, en somme. Tout un concept, qui donne à Tony Hawk's Pro Skater 1+2 un léger goût désuet : celui du jean troué, des chemises à carreaux XL et de la carte à puce France Télécom.
Le portage Switch
À un moment vous arrêtez de lire le détail ; tant qu'il y a du bleu et du jaune, c'est banco !
Au-delà de cette considération très pratique, cette version Switch illustre parfaitement les limites de la console. La comparaison avec la version One, par exemple, fait saigner des yeux. Alors il ne faut pas trop regarder ailleurs, et accepter que les éléments soient globalement plus flous sur Switch, moins détaillés et moins lisses. Naviguer dans la boutique de vêtements pour customiser votre poupée (euh, skater), devient un enfer tant chaque élément met un temps fou à s'afficher nettement. Cela apporte presque une petite pointe de rétro dans l'esprit du jeu original, notamment en version portable. Sur le dock, le jeu passe globalement mieux et les textes sont d'ailleurs bien plus lisibles. Enfin, notons un usage totalement improbable de l'écran tactile : les menus sont navigables au doigt (autrement dit l'intérêt est nul) mais l'éditeur de skatepark non. Alors qu'il aurait tellement gagné à être géré au stylet, comme dans Game Builder Garage par exemple. Dommage.
Le multi
Embouteillage sur le spot à méga score.
Par ailleurs, si l'éditeur de park vous amusera quelques instants mais reste réservé aux urbanistes en herbe les plus méticuleux, les parks créés par le studio et la communauté sont une très bonne réserve à niveaux supplémentaires. Certains totalement déjantés à la manière de circuits à la TrackMania, d'autres bien plus sages mais finement pensés : il y en a pour tous les goûts.
Pour qui ?
P... papa ?
L'anecdote
Embrasser le bitume à pleines dents, une part importante de l'apprentissage.
Ce qui m'a poussé à m'intéresser à l'origine du jeu et il se trouve que Neversoft a été parachuté en pompier sur le projet de "jeu de skate" initié par l'éditeur Activision, mais alors peu engageant au vu des essais du premier studio mandaté. Neversoft s'est servi de son moteur de jeu 3D, et Tony n'est arrivé que plus tard dans le projet. Une séquence de motion capture du skater pro a été largement médiatisée mais Neversoft a ensuite révélé que rien de cela n'a été exploité, l'équipe ne maîtrisant pas cette technologie. Par contre, ils ont décalqué les mouvements et expressions corporelles des skaters du titre en s'enfilant des tonnes de cassettes VHS de skate. Pour arriver donc à un résultat saisissant pour l'époque, bourré d'une culture skate qui était totalement étrangère à l'équipe, et a donc généré les fondations d'un empire du jeu de sports extrêmes, embarquant toute une flopée de sportifs par la suite. J'adore ce genre d'histoire !
- Comme à l'époque, mais en mieux
- La progression bien dosée libère vos possibilités
- Les défis nombreux et niveaux cachés
- Quelques améliorations bienvenues piochées dans les épisodes suivants
- La galerie commerciale, comme abandonnée depuis 20 ans
- Impossible d'enregistrer une vidéo ? Pourquoi ?
- Le multi pourri par des experts du combo décourageants
- Adieu les dollars et le sang d'origine
- La customisation infinie façon catalogue La Redoute
- Quelle différence entre tour solo et tour en bande ?
Musique punk rock plein les oreilles, vous déambulez dans les niveaux de Tony Hawk's Pro Skater 1+2 à la recherche de nombreux défis disséminés. Avec le sentiment de vous promener dans votre lycée plus de vingt ans après, vous reconnaissez vos spots favoris, vous vous remémorez des scènes épiques sur les modules qui n'ont pas bougé d'un poil, le tout avec votre regard plus mature sur cette époque insouciante. Mais plein de détails ont changé. De nouveaux mouvements, qui autorisent des combos déments et la recherche du score ultime. Des défis en ligne, qui ouvrent un large volet de fun, quand la partie ne souffre pas d'un déséquilibre majeur entre les joueurs. Cette version Switch apporte une bonne grosse dose de plaisir, même si les graphismes sont un cran au-dessous des autres versions et que vos Joy-Con vont vite craqueler sous vos mains crispées. Il n'empêche, très vite vous cherchez les moindres rebords, rails et modules pour imaginer des enchaînements téméraires, que ce soit dans le jeu ou dans la rue pas loin de chez vous... Allez, roulez jeunesse !