Test | The Falconeer
23 nov. 2020

Un titre de lancement passé inaperçu ?

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The Falconeer

Développé par un seul homme (Tomas Sala), The Falconeer est une exclusivité Xbox plutôt prometteuse sur le papier : chevauchant un faucon, vous embarquez dans une aventure à l'univers riche... Peut-être un peu trop, d'ailleurs. Explications.

L'histoire

Le premier souci de The Falconeer réside dans un constat assez simple : à l'instar d'un livre qui aurait été lu et relu des dizaines de fois pour être peaufiné, son histoire est presque trop généreuse. À vrai dire, The Falconeer déploie avant tout un univers fait de factions et d'enjeux politiques, sans jamais livrer au joueur la simplicité inhérente au genre auquel il appartient – à savoir le jeu de shoot aérien.

L'expérience propose ainsi de nombreuses missions à sélectionner, entraînant alors des briefings assez épuisants... et qui désolidarisent le joueur de l'histoire presque dès son introduction. En découle un drôle de sentiment : le fait d'avoir affaire à beaucoup de blabla, mais sans avoir d'enjeux dramatiques forts. Aller défendre une position, aller explorer une zone... autant d'objectifs pas forcément passionnants mais entraînant bon nombre de dialogues.

Il faut alors comprendre une chose – et c'est le point noir du jeu : en voulant en faire trop (choix paradoxal pour un titre conçu par un seul homme), The Falconeer s'écarte de tout ce qui fait le sel de son genre. Si Panzer Dragoon était un jeu mémorable, c'est justement car il n'était pas bavard et reposait sur une forme de simplicité (aussi bien dans le gameplay que dans son format, et il en va globalement de même pour les jeux d'avions), qui se révèle être absente ici.
Du blabla et un manque de rythme

Le principe

L'histoire possède un petit côté Game of Thrones (avec jeux de pouvoir) mais n'est pas palpitante.

Proposant un monde vaste à parcourir sur dos de faucon, The Falconeer multiplie les mécaniques de jeu : prendre des courants d'air pour accélérer, tirer sur des ennemis, récupérer des mines dans la mer... et tout cela sans compter des trajets relativement longs entre chaque mission.

Comme on pouvait s'y attendre, couplés à une histoire peu passionnante, ces partis pris finissent par rendre The Falconeer étonnamment poussif. Et c'est d'autant plus dommage que tout n'est pas à jeter : le titre bénéficie d'un gameplay calibré et d'un système de ciblage plutôt pratique, en particulier lorsque les affrontements en l'air tournent en rond (au sens propre).

Autre point important : il permet d'être assisté par un allié contrôlé par l'IA, et qui se révèle être sacrément efficace. Certains pourraient y voir un souci d'équilibrage de la difficulté (et c'est peut-être le cas), mais ce choix permet surtout d'éviter de perdre trop fréquemment... et potentiellement de se refarcir bon nombre de trajets et séquences peu engageantes.
Un gameplay classique pour des missions nombreuses

La technique

Certaines missions ne demandent pas simplement d'anéantir des ennemis.

Côté technique, The Falconeer a été testé sur Series X. Il faut ici souligner deux choses : vu qu'il est réalisé par un seul individu, le titre est plutôt réussi. Néanmoins, on ne va pas non plus se mentir puisqu'il aurait pu tourner sur la (les ?) génération précédente. Ce n'est pas The Falconeer qui vous révélera un quelconque avantage de la Series X, si ce n'est le fait qu'il tourne à 60 voire 120 images/seconde (en fonction de votre écran). Le jeu a pour lui une direction artistique plutôt agréable à l'œil, bien qu'elle soit désormais assez banale (style dessin animé, etc.) dans les jeux AA.
Mignon, mais pas dans une vitrine

Pour qui ?

Le jeu propose une direction artistique plutôt sympa, ici visible à travers le mode Photo.

Loin d'être catastrophique, The Falconeer a cependant la drôle d'idée de sortir au lancement de la Series X. De ce fait, nous voyons assez mal à qui il s'adresse à l'heure actuelle, étant donné qu'il n'est même pas une vitrine pour la console de Microsoft. Le jeu trouvera peut-être son salut à travers des promotions où il séduira en période de disette.
Un étrange jeu de lancement
Les Plus
  • Un cachet visuel sympathique
  • Le mode Photo
  • Une jouabilité assez calibrée
Les Moins
  • Un titre qui ne nous emporte jamais avec lui
  • Trop bavard
  • Un jeu trop généreux et qui pâtit de ses choix initiaux
  • Bien que charmante, la direction artistique est quand même vue et revue
Résultat

The Falconeer n'est pas fondamentalement un mauvais jeu. Il a juste pour souci de ne jamais nous transporter. Dans un medium voué à nous émouvoir, voilà un constat un peu dérangeant. Jouable et relativement agréable à l'œil, l'expérience pâtit toutefois d'un souci trop gros pour elle : à force de vouloir trop en faire (et tout seul), The Falconeer y perd en rythme, en dynamisme, au point de ne plus accrocher le joueur.

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