Travail / famine / vidéométrie
- Éditeur Alawar Entertainment
- Développeur Fictiorama
- Sortie initiale 23 oct. 2018
- Genre Aventure
Bien calé dans votre fauteuil, frigo plein, cafetière chaude : vous êtes en pleine forme pour passer le plus clair de votre temps à surveiller vos monkeys, autrement dit espionner des individus à leur insu via un club pirate de webcams dissimulées. Mais serez-vous capable de rester là à ne rien faire alors que de véritables drames se jouent sous vos yeux ? Est-ce qu'un petit coup de pouce à distance n'aiderait pas à sauver quelqu'un, ou au contraire en finir avec sa misérable vie ? Même si cela est très tentant, n'oubliez pas la première règle du club : Do Not Feed the Monkeys...
Les Atomes 2020
Pour ma part, j'ai donc choisi Do Not Feed the Monkeys, pour plusieurs raisons qui font écho à cette année 2020. D'abord, il s'agit d'un excellent jeu indé qui a débarqué sur Switch, console qui se prête volontiers au jeu par sessions courtes mais trépidantes que propose le titre. Ensuite, calé derrière votre écran, à surveiller de nombreuses personnes par caméra interposées : comment ne pas penser à cette année qui vient de s'écouler, dédiée au télétravail pour beaucoup d'entre nous ? La place de la webcam a pris une dimension incroyable dans notre vie et ce jeu est un excellent précurseur du concept. Pour vous guérir de la "Zoom fatigue", procurez-vous un shot de Do Not Feed the Monkeys !
Voilà, vous savez maintenant pourquoi Do Not Feed the Monkeys est indispensable à mes yeux. Si vous souhaitez en savoir plus – ce qui voudrait dire que j'ai rempli mon contrat d'influenceur –, je vous laisse continuer la lecture du test.
L'histoire
Comme une prémonition de 2020.
Mais comment réagit l'être humain face à l'interdit ? Il le brave, évidemment. Vous notez d'un coup de touche des mots surlignés en jaune dans les dialogues, les associez pour lancer des recherches en ligne et identifier des lieux, des gens, des adresses : le pouvoir vous gagne. Webcam n°8 : ce pauvre homme est coincé dans l'ascenseur d'un immeuble prévu pour démolition et tout le monde semble l'avoir oublié, sauf sa femme. L'appellerez-vous pour la prévenir ? Ou vous laisserez-vous convaincre par l'avocat du promoteur pour oublier ce que vous avez vu contre quelques dollars ? Webcam n°4 : un groupe d'écrivains est exploité par une autrice à succès pour pondre les pages au kilomètre de son futur best-seller. Et si vous identifiez ces pauvres scribes pour leur faire écrire un ouvrage à succès en votre nom et empocher les royalties à la place de la tortionnaire ?
Le principe
Leeloo Dallas, multicast.
Vous jonglez d'un écran à l'autre, du frigo à votre lit, d'un boulot foireux à votre logeuse qui réclame son loyer, d'un singe à vos e-mails vous rappelant les règles du club. En effet, tous les cinq jours vous devez augmenter votre nombre de cages (en les achetant), vous menant dans une frénésie de travail / famine / vidéométrie, au bord de l'épuisement, croisant les informations glanées, économisant le moindre dollar, optimisant la moindre minute d'éveil, gravissant les échelons du club jusqu'au stade ultime. Fort heureusement, les personnages observés ont la fâcheuse tendance de rabâcher leurs pensées ou discussions, vous autorisant quelques ratés dans les scènes importantes. Mais pas non plus à l'infini, car leurs situations évoluent au fil du temps, comme le journal quotidien vous laisse le découvrir à travers ses articles.
Pour qui ?
Il se peut que vous ayez envoyé à cette ancienne alcoolique quelques bouteilles de whisky...
Le portage Switch
Vous pouvez dès à présent commander à distance des produits ménagers.
L'anecdote
Je suis innocent je le jure !
- Chaque histoire est bien fouillée et a de multiples issues
- La gestion de survie au milieu de l'observation
- Les situations loufoques
- L'interface sur Switch qui mixe tactile et boutons
- La fin très abrupte
- Dispo en plein de langues sauf en français
À la manière des titres de Peter Molyneux le bien et le mal prédominent dans Do Not Feed the Monkeys. Serez-vous capable de résister à influencer la vie de vos singes ? Résisterez-vous à l'extorsion, au chantage, à la dénonciation ? Rien ne vous oblige à être tout blanc ou tout noir, la zone grise reste avant tout votre territoire de confort, vous autorisant de tester vos limites tout en assurant votre survie. Malgré quelques difficultés d'interface liées à l'adaptation Switch, Do Not Feed the Monkeys est un jeu plaisant, plein de surprises, avec une rejouabilité qui fera l'affaire de quelques parties. À ne pas mettre entre toutes les mains, évidemment.