Seulement un doux rêve ?
- Éditeur Sony Interactive Entertainment
- Développeur Media Molecule
- Sortie initiale 14 févr. 2020
- Genre Inclassable
Longtemps en accès anticipé mais attendu comme une potentielle révolution, Dreams arrive enfin sur PlayStation 4. Au programme : un (habituel) cocktail basé sur la création et le partage communautaire. Le titre de Media Molecule sort-il son épingle du jeu ?
Le principe
Le contenu
Les concepts les plus simples sont souvent les meilleurs. Ici, une bataille de pouces.
Le souci, c'est que ces expériences s'inspirant de titres connus montrent aussi les limites de Dreams : le gameplay est globalement mollasson et les animations pas forcément à la hauteur du visuel. De même, vous pouvez mettre des bribes d'ennemis mais l'IA limitera nécessairement le game design, au point que la plupart des rêves se résument à parcourir des niveaux plus ou moins vides. Nous sommes peut-être difficiles, certes, mais cela influe assez sensiblement sur le ressenti général. En fait, le souci de Dreams est inhérent à son principe même, et par conséquent, aussi, aux autres jeux faisant la même promesse : il ne livre jamais une expérience aussi exceptionnelle qu'un vrai grand jeu, voire qu'un vrai jeu tout court. On parcourt les rêves, on en crée, mais le résultat n'est jamais à la hauteur d'un titre que l'on trouverait dans le commerce.
Un des nombreux hommages à Metal Gear Solid... mais comme souvent terriblement vide.
Pour qui ?
Le didacticiel est une étape obligatoire et fastidieuse, comme toujours.
L'anecdote
Un jeu dans lequel il faut faire ses courses pendant l'épidémie de Covid-19. Le bon goût.
- Visuellement réussi
- Un outil objectivement performant (pour ne pas dire assez incroyable)
- Quelques joueurs ont de l'idée
- Les courts-métrages
- Un habillage (court mode histoire, didacticiel, etc.) qui semble de trop
- Un titre qui, pour être pleinement exploité/savouré, demande du temps
Dreams est un jeu contemporain, à savoir démocratique. À l'ère d'internet, tout le monde se voit cinéaste avec son smartphone, grand philosophe dans des commentaires Facebook ou politicien en cassant des vitrines sur les Champs-Élysées. La promesse de Media Molecule est ainsi celle de faire de chaque joueur un créateur. Nous avons déjà vu ça (que ce soit avec les précédents jeux du studio ou avec Mario Maker), et le souci est que cette vision démocratique du jeu vidéo aura toujours les mêmes limites : on peut donner tous les outils possibles à des individus, leur faire croire que l'on peut devenir développeur de jeu vidéo en un clin d'œil... il n'empêche que sans spécialisation et talent, la démarche reste assez vaine. Dreams est donc un outil, un peu fastidieux par son enrobage superflu mais effectivement assez efficace et impressionnant. La question est alors la suivante : est-ce que les jeux qu'on y trouve valent n'importe quel autre jeu produit par des professionnels ? Non. Est-ce qu'on s'y amuse véritablement ? Trop rarement. Difficile de noter un tel titre donc, super sur le papier mais qui se confronte vite aux limites de la théorie.