À nos actes manqués
- Éditeur Private Division
- Développeur Obsidian Entertainment
- Sortie initiale 25 oct. 2019
- Genres First Person Shooter, Rôle
Vous aimez les savants fous, ces doux rêveurs qui mettent le monde à feu et à sang ? Non ? Quelle erreur ! Pas de Megaman sans Dr Wily, de Crash Bandicoot sans Dr Cortex, de Sonic sans Dr Robotnik, de Bioshock sans Dr Suchong, de Fallout sans The Master, de pommes sans Newton ni d'Elon Musk sans Nikola Tesla. Et pas de The Outer Worlds sans Phineas Wells, le savant fou qui vous réveille en plein boxon stellaire. Vu le sociopathe en puissance que ce jeu de rôle vous propose de devenir, c'est à se demander qui est le plus fou des deux. MàJ 23/03/21 – DLC Meurtre sur Éridan
L'histoire
Le principe
Certains choix de dialogue demandent des compétences précises.
Prenez cette ville d'Edgewater criblée de malades et de dettes, sur la toute première planète du jeu : vous serez peut-être très fier d'avoir réconcilié les deux factions qui se la disputaient. Cela vous aura demandé de vraies compétences de dialogue, beaucoup de points d'expérience investis dans Persuasion-Mensonge-Intimidation au détriment de Force ou de Constitution, énormément d'allers-retours, un peu de chance... avec à la clef la satisfaction d'avoir été plus finaud que vos amis IRL, qui auront privilégié les zadistes ou le pouvoir en place. Bref, la satisfaction du rôliste accompli.
Sauf que vingt heures plus tard, votre décision pourrait ne pas plaire du tout au Conseil, au point de vous forcer à revenir sur place avant de pouvoir enfin finir le jeu. Autres exemples : vous pouvez semer la zizanie au sein d'une même faction à force de privilégier un de ses deux leaders, au point de planter toute paix durable dans la région ; et vous pouvez affronter ou non un boss de fin selon vos choix de dialogue (et vos compétences). Ah et au passage, vous pourrez aussi libérer les milliers de colons de votre vaisseau mère... ou pas.
Les défauts
En investissant dans le crochetage, vous verrez le contenu des coffres à forcer.
Un exemple ? Pour certains passages d'infiltration, vous obtiendrez un camouflage optique dont l'énergie s'épuise lorsque vous marchez (et seulement lorsque vous marchez). Mais même si votre camouflage tombe en panne et qu'un garde vous repère, il suffit de répondre à quelques questions pour gagner des recharges d'énergie et continuer au calme, ce qui flingue toute pression liée à l'exploration d'un environnement hostile. De la part du directeur Tim Cain, qui proposait de l'infiltration basée sur les vêtements portés (oui, bon, volés) dans le Cathedral Lair de Fallout (le tout premier, le rugueux en 2D isométrique de 1997), ça fait tache. Une mécanique d'ailleurs reprise dans une des missions de Pillars of Eternity : la forteresse de Raedric, autre jeu du même studio. Alors pourquoi pas ici ?
Pour qui ?
Vous pouvez ralentir le temps pour analyser, viser et infliger des handicaps.
L'anecdote
Vos compagnons ont des attaques critiques avec temps de recharge.
DLC - Meurtre sur Éridan
L'amplificateur d'anomalies détecte les indices pour vous.
L'enquête s'essouffle très vite, dans un verger que la starlette a parcouru en long, en large et en travers, vous obligeant à faire de même. Les personnages rencontrés ont une forte personnalité mais les dialogues manquent d'humour noir, la dénonciation des conditions de travail imposées par les corporations devenant plus rare. Restent une durée de vie d'une dizaine d'heures, des décors réussis et quelques défauts techniques toujours pas corrigés depuis la sortie du jeu en octobre 2019 : chargements très longs sur Xbox One X, micro-coupures en pleine partie pour charger décors et textures, modélisations et animations des visages très inégales. À réserver aux fans absolus, ce DLC nécessitant le jeu original.
- Vos décisions ont des conséquences
- Des dialogues et des personnages très bien écrits
- Un monde post-capitaliste cynique et marrant
- La réalisation technique, la direction artistique
- Les éléments de gameplay cassés (infiltration, réparations, malus...)
- Des cartes vraiment trop petites (Scylla)
L'impression de jouer à un Fallout 4 fauché fait vraiment de la peine quand on voit le gros travail sur l'écriture, sur les compagnons dignes de la série Firefly, avec quêtes dédiées façon Mass Effect 2. Quand on se rend compte aussi que, comme dans un Witcher 3, tout le monde vous ment, tout le monde a un pet au casque, et tout le monde veut tuer tout le monde. Vous allez réfléchir plus fort qu'au scrabble quand, au détour d'un bête enregistrement audio, vous apprendrez les sales petits secrets d'un proche – que vous pourrez d'ailleurs pousser au suicide plus tard... Bref, dans ce désordre parfait, l'écho de vos choix résonnera longtemps après le clap de fin. Vivement une éventuelle suite pour corriger le tir : garder l'écriture, changer la réalisation et le gameplay.