Comme au bon vieux temps
- Éditeur Deep Silver
- Développeur YS NET
- Sortie initiale 19 nov. 2019
- Genre Aventure
Si en 2000, on m'avait dit que 20 ans plus tard je testerai le troisième épisode de Shenmue pour un site dédié au jeu vidéo, je ne l'aurais pas vraiment cru. Si en 2009, quand j'ai commencé à écrire pour Gamatomic, on m'avait dit que je me chargerai de la critique de Shenmue III une décennie plus tard, il en aurait été de même. Tout cela pour dire que l'un des jeux les plus attendus de tous les temps a vu le jour, et que c'est à peine croyable.
L'histoire
Les graphismes
Vous allez revoir quelques vieilles connaissances...
Le principe
Typiquement le genre de design que l'on imaginerait issu d'un jeu Dreamcast. Pourquoi pas.
Néanmoins, Shenmue III profite aussi d'une composante moderne : une gestion de l'endurance. Ryo perd de l'énergie à mesure qu'il court et que la journée avance. Il doit par conséquent manger régulièrement. Pour cela, il doit acheter des aliments. Le jeu met une sorte de garde-fou puisque passée une certaine zone (trois barres de vie), Ryo perd difficilement de la force mais se voit presque dans l'obligation de marcher. Dans les faits, l'endurance diminue aussi à chaque effort réellement consenti, comme par exemple lorsque vous vous entraînez au kung-fu, travaillez ou combattez. Cela se passe soit à travers des mini-jeux (pas forcément marrants, mais c'est voulu) ou via des combats d'entraînement. Plus vous avez de l'énergie, plus l'entraînement sera utile. Si ce système peut sembler secondaire, il fait beaucoup au charme du jeu. Tout d'abord, il faut voir celui-ci comme quelque chose de proche de ce que l'on retrouve dans les films d'arts martiaux (ou même dans le sport) : le héros doit répéter inlassablement les mêmes gestes pour se perfectionner. Ensuite, le tout est savamment équilibré, et on se doute qu'une grande part du travail à dû être de peaufiner cette mécanique afin de la rendre viable.
L'entraînement fait partie des réussites. Améliorez votre puissance et votre endurance.
Pour qui ?
Cela peut sembler idiot, mais notez que Ryo descend les marches avec réalisme. Le paradoxe Shenmue.
L'anecdote
Les textures mettent du temps à apparaître, mais Shenmue III a parfois un côté fantasmagorique.
- Plus joli qu'on ne l'aurait pensé
- Vraiment dans l'esprit des titres d'origine (et de la Dreamcast)
- Quelques très bonnes idées
- Un prolongement réussi des volets initiaux, qui montre aussi que Shenmue avait un côté moderne
- Une expérience vraiment atypique
- Quelques soucis techniques (apparition des textures, etc.)
- Beaucoup de choix faits pour coller aux épisodes Dreamcast (design, etc.) et qui peuvent déstabiliser
- L'expérience aurait dû être plus radicale pour véritablement être novatrice
Shenmue III est probablement ce que les fans pouvaient espérer de mieux. C'est déjà beaucoup, honnêtement, pour un projet qui a tant peiné à voir le jour, et qui a tant été raillé pendant sa gestation. Avant toute chose, Shenmue III est un jeu fait avec amour, phrase qui peut sembler "un peu bateau" mais qui révèle – en réalité – une qualité bien spécifique. Le titre de Yu Suzuki n'est ni plus ni moins qu'une expérience étonnante dans le paysage vidéoludique actuel. Il s'agit ainsi d'un jeu lynchien par son existence même : il n'est pas au bon endroit au bon moment, et c'est précisément tout ce qui fait le charme atypique de cette aventure ; à savoir jouer à Shenmue III, peut-être comme il aurait dû l'être à l'époque... mais deux décennies plus tard, alors que le monde à changer, que les joueurs ont changé. Qui va s'en plaindre ? En tout cas, certainement pas les fans.