Test | ONINAKI
02 sept. 2019

Une surprise bonne et désuette

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ONINAKI

Lors du dernier E3, ONINAKI avait su intriguer certains joueurs fans de jeux de rôle japonais. Il faut dire que le jeu semblait avoir pour lui deux choses : une thématique du deuil trouvant écho dans le game design, ainsi qu'un système de combat semblant particulièrement dynamique. Restait donc à savoir si le résultat serait au rendez-vous le moment venu.

L'histoire

Plus qu'une histoire, ONINAKI a surtout pour lui un univers. Dans son monde, les deuils impliquent une règle : il ne faut pas pleurer un mort. En effet, le chagrin entraînerait des regrets chez les personnes décédées, ce qui pourrait les retenir et les empêcher de passer dans l'au-delà. Vous jouez Kagashi, un gardien capable de voir les morts bloqués avant leur réincarnation.

Bien sûr, ONINAKI dévie ensuite de cette base pour proposer une aventure plus personnelle ; mais c'est bien son background qui fait son charme plus que sa trame scénaristique à proprement parler. Dans les bons points, notons que le titre est intégralement sous-titré en français. Si cela est logique pour un jeu Square-Enix, il est d'ordinaire courant que ces jeux se situant à mi-chemin entre les titres confidentiels et les blockbusters ne soient localisés qu'en anglais.
La mort aux trousses

Le principe

La mise en scène est assez pauvre : malgré un thème fort, l'émotion est rarement présente.

Pour ce qui est du gameplay, ONINAKI s'en sort plutôt bien. L'expérience se base sur un système de démons à trouver puis à assigner au personnage principal. Ce sont ces derniers qui vous confèrent vos coups, mais aussi vos compétences déblocables à travers un arbre dans lequel dépenser des cristaux glanés.

Tout l'intérêt du jeu réside dans un équilibre plutôt bien fichu entre gain d'expérience, difficulté et récompenses. Ainsi, vous devenez certes de plus en plus fort, mais l'acquisition de nouvelles capacités permet également d'éviter toute vraie redondance (malgré un level design assez peu inspiré). Surtout, les configurations sont assez nombreuses : attaques horizontales, verticales, tirs à longue portée... sachant que tout peut être accentué via des compétences passives et via une jauge vous permettant soit de gagner des bonus (quand elle n'est pas utilisée), soit d'entrer en transe.

Enfin, la spécificité du titre réside dans le fait de pouvoir passer du monde des vivants à celui des morts en une simple pression de gâchette. Si cela est parfois nécessaire pour progresser, la manœuvre permet surtout de doubler l'XP potentielle au sein des niveaux (des ennemis étant présents dans chacune des réalités). Les donjons ayant un level design assez simple, la plupart des joueurs ne rechigneront pas à faire un deuxième tour.
Un gameplay dynamique et assez convaincant

Pour qui ?

Le système de compétence est vraiment réussi, et le sentiment de puissance est vite grisant.

ONINAKI n'est pas parfait. En effet, il rappelle un peu certains titres PS3/PS4 : vous savez, ces jeux japonais avec des bonnes idées mais rarement à la hauteur sur le plan de la mise en scène. C'est pareil pour le titre que nous avons ici. Attention, il n'est pas vilain ou techniquement à la rue, il est simplement en dessous de ce que nous pourrions attendre d'une production portée par un éditeur comme Square-Enix. Avec plus de mise en scène, nul doute que l'expérience aurait eu un côté dramaturgique lui conférant plus d'envergure. Néanmoins, si vous aimez déjà les "petits" jeux japonais, il y a toutes les chances pour qu'ONINAKI parvienne à vous séduire grâce à un gameplay et une progression efficaces.
Adeptes de petits jeux bienvenus

L'anecdote

Les compétences et attaques changent du tout au tout en fonction des démons. Là, à distance.

Un petit conseil. Pour déverrouiller des portions du monde des morts, il vous faut anéantir des sous-boss permettant d'y accéder. Le mécanisme est un peu bête : il faut absolument s'approcher du vortex laissé par votre adversaire pour débloquer la zone. Le souci, c'est qu'il ne faut pas appuyer sur la gâchette par inadvertance... sinon c'est la mort assurée. Et soyez prévenus : le titre vous ramènera à votre dernière sauvegarde.
Pas de précipitation
Les Plus
  • Le système de démons
  • Un gameplay dynamique
  • Une progression au poil (en mode normal)
  • Des donjons au level design simple (et donc un jeu permettant des sessions courtes)
  • Un univers plein de promesses
Les Moins
  • Mise en scène qui tire le jeu vers le bas
  • La mécanique de basculement d'un monde à l'autre aurait probablement pu apporter plus
  • Scénario en retrait par rapport au potentiel de l'univers
Résultat

ONINAKI est un bon jeu. À vrai dire, le jeu s'en sort mieux que bien des titres jouant dans sa catégorie (et souvent insipides). Il a pour lui ses mécaniques de jeu, à la fois dynamiques et qui tiennent le joueur en haleine. Pour le reste, il est simplement dommage que la mise en scène ne soit pas à la hauteur : avec du spectacle mettant en valeur son univers, le titre aurait pu devenir une référence. Nous nous contenterons donc de souligner une expérience agréable... qui a en plus la chance d'être localisée en français. Une bonne chose.

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