La chevauchée mélancolique
- Éditeur Rockstar Games
- Développeur Rockstar Games
- Sortie initiale 26 oct. 2018
- Genre Action
Évoqué depuis plus de six ans mais officialisé fin 2016, Red Dead Redemption 2 débarque enfin, auréolé d'une hype comme on en croise rarement. Il faut dire qu'un jeu Rockstar non seulement ça ne se trouve pas sous les sabots d'un cheval – le catalogue du studio est peu fourni –, mais c'est aussi souvent l'assurance de ventes colossales (GTA V au hasard). Et pour savoir si tout ça n'est pas exagéré, il va falloir cracher votre chique et vous mettre en selle. Direction le Far West hollywoodien.
L'histoire
On le sait, Rockstar dispose d'une vraie capacité à raconter des histoires. Si les clichés ne sont pas évités, et même parfois soulignés avec un soupçon d'insolence, le scénario de Red Dead Redemption 2 se révèle accrocheur, bien huilé, dans la lignée des précédentes productions du studio. Il vous embarque dans une aventure à la fois collégiale et multiple mais aussi introspective, le personnage d'Arthur affichant petit à petit plus de reliefs que le début du jeu ne le laissait supposer. Des nouveautés rafraîchissantes font également leur apparition : un manichéisme plus discret ainsi qu'une place laissée aux personnages féminins moins caricaturale. Ça change de Grand Theft Auto V !
L'ambiance
Les états d'âme d'Arthur sont représentés par ces interludes oniriques mettant en scène un cerf.
Visuellement, on en prend plein la vue, notamment grâce à des jeux de lumière savamment travaillés. Si la plupart des open world actuels sont aussi pimpants les uns que les autres, Red Dead Redemption 2 évite les surexpositions, les sur-contrastes et les couleurs vives un brin surnaturelles. Moins éblouissant sans doute – dans le sens premier du terme –, le jeu y gagne en intensité émotionnelle et contribue à vous plonger dans une mélancolie douce-amère, à l'exacte image de ce que peut ressentir Arthur Morgan. La bande sonore, matinée de guitare sèche et mélodies très "Western", apporte la touche finale à l'ensemble.
Le principe
On peut être un cowboy sans foi ni loi et prendre soin de son hygiène.
En parallèle, plus qu'un simple jeu d'action/aventure, Red Dead Redemption 2 apparaît comme une véritable simulation de cowboy. Capturer des chevaux sauvages au lasso, les apprivoiser, prendre soin de votre monture, pister les animaux sauvages (le bestiaire est impressionnant de diversité), cuisiner à votre feu de camp, vous adonner aux joies de l'artisanat, jouer les fermiers en réunissant un troupeau de moutons égarés, boire un whisky au saloon du coin, faire une partie de poker, louer une chambre, prendre un bain (accompagné ou non), attaquer une diligence ou un train et bien sûr braquer une banque... Cette diversité, associée au fait que vous n'ayez pas à atteindre un niveau particulier pour réaliser ces actions, permet de maintenir votre intérêt à un bon niveau, chose que d'autre jeux du genre ne parviennent pas toujours à faire.
Le multi
L'effet de groupe peut entraîner vers des décisions irréversibles.
Pour qui ?
Ceux qui n'aiment pas attendre n'auront qu'à prendre le train.
L'anecdote
Toujours les mêmes qui rament...
- Le parti pris contemplatif et atmosphérique
- Une simulation de cowboy réjouissante
- Pas de leveling punitif
- Des personnages féminins moins caricaturaux
- La complicité cheval/cavalier
- Un scénario de bonne tenue qui évite les redites
- Des jeux de lumière impeccables
- Une bande sonore qui donne envie de se mettre à la guitare
- Un héros un peu lourdaud dans ses déplacements
- Un peu trop facile ?
- Les Amérindiens cantonnés à des rôles stéréotypés
L'open world, tout le monde connaît. Les représentants du genre – surexploité ? - s'affichent souvent au sommet des ventes. Avec Red Dead Redemption 2, Rockstar prouve brillamment que l'on peut associer maîtrise scénaristique et liberté du joueur. En prenant à contre-pied le réflexe du "tout action" parfois un peu indigeste, le jeu ose le contemplatif, l'atmosphérique et la simulation tout en conservant l'intensité nécessaire à votre intérêt. S'il n'évite bien sûr pas la caricature hollywoodienne, il offre néanmoins une expérience Far West "à la carte" qui peut convenir aussi bien aux excités de la gâchette qu'aux explorateurs solitaires.