Marche et crève
The Evil Within est probablement l'un des meilleurs survival-horror de ces dernières années. Néanmoins, l'aventure et son concept narratif pouvaient se suffirent à eux-mêmes. La question était donc de savoir si The Evil Within 2 allait parvenir à justifier son existence.
L'histoire
Sebastian retourne donc dans un monde macabre (ici, la ville fictive d'Union) où de nouvelles influences d'entremêlent. Si le pitch de départ est simple, tout ce qui touche à l'immersion et à l'ambiance est exemplaire. Malgré un moteur un peu vieillot, The Evil Within 2 dispose d'un cachet visuel réaliste et réussi. Surtout, la direction artistique et la mise en scène se révèlent de haute volée, bénéficiant d'un vrai sens du rythme, de la narration et de l'horreur, ainsi que de multiples inspirations esthétiques. Enfin, le jeu profite d'un doublage français toujours convaincant et qui influe positivement sur l'immersion (vous n'êtes pas obligé de vous attarder sur des sous-titres).
Le principe
Flippante et esthétisante, l'introduction place l'ambiance comme rarement.
Au rang des joyeusetés ludiques, le titre inclut un système de craft. Il vous permet de créer vos propres munitions sur des établis, mais aussi en plein niveau pour peu que vous soyez prêts à dépenser quelques objets supplémentaires. Nous dirons que c'est un moyen de faire payer le manque de tranquillité de Sebastian... En plus de cela, vous avez toujours la possibilité de rejoindre votre "infirmière" pour améliorer vos aptitudes ou déverrouiller des coffres, et même effectuer quelques séances de tir rapportant des récompenses.
Le monde ouvert fonctionne bien et se sert des soucis (ou des intentions) de gameplay pour accentuer la peur. C'est le cas lorsque Sebastian se cache dans d'énormes feuillages au point que le joueur lui-même ne puisse pas voir ce qu'il y a devant lui. Terriblement frustrant voire agaçant, mais également efficace sur le plan émotionnel. À noter que ce test a été effectué en mode Normal, mais nous supposons que les modes plus corsés doivent influer sensiblement sur la peur, les ennemis étant assez peu aux aguets dans notre session de jeu, pour ne pas dire sourds au-delà de 30 mètres (y compris pour les coups de feu). Il se dégage néanmoins quelque chose d'assez génial de ce monde ouvert : libre, vous effectuez inconsciemment des choix. Des wagons de trains sont devant vous, faut-il mieux les traverser ou passer à côté ? Faut-il vraiment s'attaquer à tel ou tel ennemi au risque d'en attirer d'autres ? Les scripts sont plutôt bien dissimulés et parviennent rapidement à faire peur. Un vrai appel à la prudence donc, voire à la lâcheté.
Pour qui ?
Boire du café vous redonne vos forces. Les gars ont tout compris.
L'anecdote
Comme souvent dans le genre horrifique, les zombies ou infectés ne sont pas les plus "malades".
- Une direction artistique géniale
- Une mise en scène fabuleuse
- Une approche réussi de la peur en monde ouvert (avec un vrai rapport aux choix du joueur)
- Une progression et des systèmes de jeu accrocheurs
- Une durée de vie très solide (20 heures en jouant le jeu de l'environnement ouvert lorsque c'est possible)
- Un potentiel pour de la rejouabilité et d'éventuelles MAJ radicales
- Pas fou sur le plan technique
- Moins plan-plan que l'infiltration du premier (et donc un peu moins accessible)
- Une tendance à la jouer Dark Souls (des mécaniques parfois ratées mais qui servent le ressenti)
Parfois frustrant mais toujours généreux, effrayant voire terrifiant lorsqu'il s'agit de proposer une peur viscérale et primitive, The Evil Within 2 s'affiche comme une nouvelle vision cauchemardesque qui devrait au moins séduire les fans. Le titre a aussi la bonne idée de livrer une version horrifique du monde ouvert, vous laissant sans cesse penser que prendre un risque n'est peut-être pas une bonne idée. À moins que vous ayez vraiment peur du noir, impossible de ne pas vous conseiller ce qui est déjà l'un des titres de l'année, ne serait-ce que pour ses grands passages d'horreur graphique et ludique. Comme le premier volet, The Evil Within 2 vous laissera en souvenir de vrais moments de bravoure. À une époque où tout se joue mais tout s'oublie aussitôt, c'est un bel exploit.